Philippe Léonard: "Un jour, j’aimerais avoir une explication de Deschamps"
Ancien équipier de Thierry Henry, Philippe Léonard a aussi connu le sélectionneur français. Un mauvais souvenir.
- Publié le 10-07-2018 à 15h50
- Mis à jour le 10-07-2018 à 15h54
Ancien équipier de Thierry Henry, Philippe Léonard a aussi connu le sélectionneur français. Un mauvais souvenir. Philippe Léonard se trouvait dans le sud de la France, là où il a ses habitudes. Mais les Diables vont l’obliger à remonter dans le Nord : l’ancien Diable de Monaco est attendu à Paris pour multiplier les interventions médiatiques. "J’ai fait une interview à France Inter ce matin et ROC et beIN Sports m’ont demandé si je pouvais venir pour la rencontre. Je vais donc monter à Paris, je m’y oblige pour un peu calmer les Français qui se voient déjà tous champions du monde (rires)."
D’ailleurs, Philippe Léonard donne l’avantage aux Diables pour mardi. "La France fait un bon tournoi jusqu’à présent mais ce quart de finale contre un Uruguay sans Cavani, ce n’était quand même par la mer à boire. On voyait que Suarez était orphelin de l’autre génie de l’équipe. J’ai même été surpris de voir aussi peu de rage chez les Uruguayens; ils étaient sans doute fatigués."
La prestation belge face au Brésil cinq étoiles l’a bien plus séduit. "Les choix tactiques de Martinez étaient parfaits. On arrive en demi-finale en ayant tout gagné et avec la meilleure attaque. Les Diables ne doivent vraiment pas se satisfaire de cette demi-finale. La France est une bonne équipe mais il ne faut pas oublier à quel point on avait dominé au Stade de France lors d’un match amical il y a quelques mois."
Ce match aura en plus une dimension particulière pour Philippe Léonard. À l’AS Monaco, il a joué avec Thierry Henry, l’un des adjoints de Martinez, et il a aussi eu Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus, comme coach. "J’étais très proche de Thierry à l’époque. On vivait dans le même complexe. Il n’avait que vingt ans mais on pouvait déjà voir qu’il avait la fibre du coaching. Il regardait et analysait tous les matches. Il pouvait tomber sur un match de Provinciale et être passionné. Je ne suis pas surpris de le voir débuter sa carrière d’entraîneur mais sans vouloir aller trop vite. Il aide déjà notre équipe. Quand j’ai vu l’appel de balle de Lukaku contre la Tunisie, j’ai reconnu directement la patte de Thierry. Le seul truc qui m’agace, ce sont les Français qui essaient de s’attribuer le mérite des Diables via Thierry. Parce qu’il a toujours été le chat noir du Brésil dans sa carrière, c’est grâce à lui qu’on aurait gagné en quart de finale… Les Français, il faut toujours qu’ils tirent la couverture à eux…"
Le souvenir est beaucoup moins bon avec Deschamps. Au tout début des années 2000, il faisait ses débuts d’entraîneur à Monaco. "Cela ne s’est pas bien passé entre nous. Mais bon, c’est le passé. On s’est déjà recroisé depuis et on s’est salué. J’aimerais un jour lui demander des explications mais je ne pense pas que je l’embêterai avec ça. J’ai tourné la page. Le métier d’entraîneur, cela s’apprend aussi. Il fait un boulot exceptionnel avec la France. Il a osé écarter Benzema et il a fédéré un groupe derrière lui. Je crois qu’il a évolué; il a compris qu’il fallait s’adapter à son groupe."