Obbi Oularé, un des anciens chez les Diablotins : "J’ai payé le prix fort"
- Publié le 26-03-2018 à 07h26
Pour ne pas avoir su écouter son corps, Obbi Oularé n’a pas été épargné par les blessures Plus que son but qu’il attendait tant "parce que c’est le premier avec les Espoirs", rappelle-t-il, une action a marqué le match d’Obbi Oularé aux Pays-Bas.
Sur un long ballon dans le rond central, tout le stade s’attendait à une déviation de la tête, vu la hauteur à laquelle la passe est arrivée. Sauf qu’Oularé s’est élevé pour réaliser un contrôle de la poitrine impeccable et orienter le jeu ensuite en une touche sur un côté, laissant tout le public béat d’admiration.
"J’ai vu qu’il n’y avait personne dans ma zone. Dodi (Lukebakio) était un peu loin, Siebe (Schrijvers) était à droite, avec Julien (Ngoy). Je me suis arrêté, j’ai sauté et garder le ballon pour l’équipe", nous a expliqué l’attaquant au sujet d’un enchaînement qui trahi assez bien son niveau de forme actuel.
Qu’Oularé espère voir s’inscrire dans la durée, lui qui avait manqué tous les rassemblements depuis septembre 2016. "Cela me tenait vraiment à cœur de revenir en sélection pour pouvoir aider ce groupe. J’étais déjà là avec l’ancienne génération. Je suis l’un des anciens du groupe." Qui a mis de l’ordre dans sa vie privée et espère enfin pouvoir dompter son corps comme il nous l’a confié.
Obbi, même absent, vous étiez très présent avec l’équipe puisque vous l’avez beaucoup accompagnée…
"Cela me faisait mal de ne pas être présent sur le terrain mais je suis venu voir tous les matches à la maison. Je cherchais des streamings pour regarder les matches à l’extérieur. On se connaît depuis un moment, on est un groupe soudé et j’espère que cela va faire la différence. Après, ils ont essayé de me faire chanter au début du rassemblement mais je leur ai dit que j’étais déjà là il y a deux ans et que c’était hors de question (rires) ."
En fin de saison dernière, vous nous aviez avoué que la saison qui arrivait était très importante dans votre carrière. Quel premier bilan en faites-vous ?
"Il est mitigé dans le sens où je n’ai pas été épargné par les blessures en début de saison. Après, en cette année 2018, c’est positif car je suis fit, j’ai pu enchaîner les matches, faire de bonne prestation même si ce n’est pas encore cela au niveau des statistiques. Il ne faut pas brûler les étapes. Le plus important pour moi est de pouvoir enchaîner les matches sans blessure et c’est le cas, ce qui n’est plus arrivé depuis quatre ans. C’est déjà un gros point positif pour moi et j’espère vraiment faire de bons PO2 avec l’Antwerp. On verra où je serai l’année prochaine."
Vous avez disputé les 9 derniers matches de la phase classique en club. Vous n’aviez plus connu un tel enchaînement depuis les PO1 avec Bruges en 2015…
"Physiquement, je me sens bien depuis décembre. Bien évidemment, chaque joueur a toujours un petit problème ici ou là mais j’arrive à bien gérer cela, je connais mieux mon corps. J’ai appris à connaître mon corps. Quand cela ne va pas, j’arrête un entraînement pour reprendre le lendemain. J’ai 22 ans, c’est important pour moi de savoir quand je peux continuer et quand je peux arrêter. Les deux dernières saisons n’ont pas été faciles, j’ai appris de mes erreurs. C’est mieux de rater un match ou deux que trois mois."
Vous évoquez des erreurs, vous vouliez reprendre trop vite ?
"Non. Je ne pense pas avoir repris trop vite, c’est juste que les deux fois où je me suis blessé, j’avais déjà des douleurs dans la semaine. Les échos faites les veilles de match ne montraient rien mais peut-être que c’était à moi de dire que je ne me sentais pas de jouer. J’ai payé le prix fort. Je suis jeune, j’apprends, cela n’arrivera plus."
Justement, vous vous êtes révélé il y a si longtemps que les gens ont tendance à oublier que vous n’avez que 22 ans finalement…
"Oui. J’ai commencé jeune avec beaucoup d’attentes. Ils en veulent toujours plus. On me voit comme cela, on croit que je suis plus âgé."
Ces attentes étaient-elles trop hautes ?
"Non, je pense qu’elles sont justifiées car elles ne viennent pas que d’une personne ou d’un club. Ce sont des attentes globales. À moi de leur donner raison."
"On sait combien il peut être bon"
Si tout n’a pas été parfait dans ses 45 minutes disputées face aux Néerlandais, Oularé a rappelé, l’espace d’une mi-temps, tout ce qu’il pouvait apporter avec son profil singulier. "Avec ses qualités athlétiques et footballistiques, on sait combien il peut être bon dans une équipe", a relevé Johan Walem. "Après, il a toujours été dans le groupe depuis le premier rendez-vous, malheureusement, il était à chaque fois blessé."
Le voir revenir ravit aussi ses partenaires : "il est de mieux en mieux, cela fait vraiment plaisir que d’avoir quelqu’un qui revient qui marque, on va en profiter un maximum", souligne Aaron Leya Iseka.
"Il nous a fait beaucoup de bien", renchérit Dodi Lukebakio "c’est un gabarit qui nous permet de garder les ballons plus longtemps et plus facilement".