Neymar, l’artiste qui aime trop la comédie
Il a été intenable face au Mexique mais sa capacité à surjouer la douleur continue à exaspérer
- Publié le 03-07-2018 à 09h23
- Mis à jour le 03-07-2018 à 09h29
Il a été intenable face au Mexique mais sa capacité à surjouer la douleur continue à exaspérer Un but et une frappe qui amène celui de Roberto Firmino : Neymar a encore eu une incidence directe sur la victoire du Brésil. Cela lui a permis de faire taire les critiques qui commençaient à naître sur son niveau de jeu et sur son apport. "Je vais vous donner une information : il a été blessé pendant trois mois et demi. C’est beaucoup pour un joueur comme lui. Il avait besoin de trois ou quatre matches pour retrouver ses meilleures sensations mais moi, je trouve qu’il était déjà très bien en jambe lors du premier match et il a continué sur ce rythme", explique son sélectionneur, Tite.
La star de la Seleçao monte clairement en puissance durant ce tournoi. Face au Mexique, sa deuxième période a été un modèle du genre avec un replacement davantage dans l’axe du jeu qui lui a permis de bénéficier de plus d’espaces. "Ce qu’il fait, c’est magnifique, surtout après une telle absence", confirmait Thiago Silva.
Mais Neymar ne fera jamais l’unanimité. Son style, tout en provocation, amène les défenseurs à le secouer assez régulièrement. Hier, Edson Alvarez ne l’a pas lâché d’un centimètre pendant toute la première période, notamment en le découpant à la demi-heure. Mais le Brésilien a encore tendance à en faire des tonnes, comme lorsque Miguel Layun lui a marché sur la cheville le long de la ligne de touche. Certes, le défenseur mexicain aurait dû recevoir une carte rouge, mais l’intensité du geste ne méritait certainement pas un tel cinéma (roulade sur la pelouse et cris qui ont percé les tribunes). "Nous avons perdu beaucoup de temps à cause d’un seul joueur. C’est un mauvais exemple pour les jeunes qui regardent le foot. C’est un sport d’hommes et on ne devrait pas faire autant de comédie sur un terrain", lançait le coach mexicain, sans jamais citer le nom de Neymar.
"Ces déclarations, c’est juste pour essayer de me déstabiliser. Mais je me moque des critiques et notamment celles de la presse, répondait-il. Je n’ai pas parlé avant les deux derniers matches pour ne pas créer de polémiques. Je veux juste me faire remarquer sur le terrain. Je sens que je progresse car le rythme revient."
Avec ce niveau et cette capacité à casser les lignes, il se positionne déjà comme le grand favori au titre de meilleur joueur du tournoi. Sauf s’il perd trop d’énergie dans les contestations. "Il progresse sur le plan de l’émotion, reprend Tite. Quand un joueur perd de l’énergie sur tout ce qui ne concerne pas le terrain, il perd sa concentration. Neymar est vif, agile et ce n’est pas un péché de provoquer son adversaire. C’est d’ailleurs ce que je lui demande."
Le Mexique a tenté un marquage individuel et les précédents adversaires étaient plus sur une envie de mettre deux ou trois hommes sur sa seule personne. Sans parvenir à le museler totalement. Peut-être un sélectionneur trouvera-t-il la solution un jour…