Requin pourri et emblème tatoué: les principales particularités de l'Islande
Voici quelques particularités de l’Islande et de son sport n°1, avec Ari Skulason, joueur de Lokeren, comme guide particulier.
- Publié le 11-09-2018 à 13h55
- Mis à jour le 11-09-2018 à 14h06
Voici quelques particularités de l’Islande et de son sport n°1, avec Ari Skulason, joueur de Lokeren, comme guide particulier. Les Diables n’ont joué que trois fois en Islande, la dernière fois était en 1976. Que faut-il savoir sur ce pays insulaire à la surface volcanique, dont le voisin le plus proche est le Groenland ? Ari Skulason (31 ans), le défenseur de Lokeren qui était un des coupables du naufrage en Suisse samedi passé, nous guide à travers son pays de seulement 334.000 habitants.
Un peuple sain et sportif
Les statistiques le démontrent : les enfants islandais sont parmi les plus sains d’Europe. Seulement 3 à 4 % des jeunes de 14 à 16 ans fument. Il y a 20 ans, ce pourcentage était de presque 25 %. Entre-temps, l’État a lancé des campagnes de promotion pour le sport. Pas seulement pour le football, mais aussi pour d’autres sports. Skulason : "Quand j’étais petit, je faisais du handball, du basketball, du badminton et du football dans le même club. J’avais quatre entraînements différents par jour. En Belgique, je dois conduire mes enfants de gauche à droite."
Une population aventurière
Vu la situation géographique de l’île, située au milieu de l’océan, la population doit migrer pour faire carrière. "Heerenveen est venu frapper à ma porte quand j’avais 14 ans, se souvient Skulason. Mes parents n’ont pas refusé. Ils savaient que j’avais travaillé pour être pro. C’est dur de quitter ses proches à un si jeune âge. Mais la majorité des joueurs de l’équipe nationale ont suivi ce parcours. Les musiciens ont fait la même chose : ils se sont aventurés en Europe ou aux États-Unis."
Les destinations favorites des jeunes footballeurs islandais sont les Pays-Bas, l’Angleterre et les autres pays scandinaves. Hormis Skulason, un autre international a joué en Belgique : Rurik Gislason était en équipes de jeunes à Anderlecht.
Le sens de l’exploration est un trait de caractère islandais. Le premier explorateur à avoir mis pied sur terre en Amérique du Nord - 500 ans avant Christophe Colomb - était Leif Eriksson… un Islandais.
Une grande famille
L’Islande est une grande famille, où tout le monde se connaît. Pour l’anecdote, il existe une application qui sert à éviter qu’on ait une relation amoureuse avec un membre (lointain) de sa famille. Avant les matches de l’équipe nationale en Russie, l’ancien coach fédéral Heimir Halgrimsson montait dans les tribunes pour saluer personnellement tous les journalistes. "L’amitié au sein de l’équipe nationale est un de nos atouts, dit Skulason. Quand on se revoit, on s’embrasse tous. Et plusieurs joueurs partent même en vacances ensemble, tellement ils sont proches. Gylfi Sigurdsson, notre meilleur joueur, n’est pas une star. D’ailleurs, nos meilleurs joueurs parcourent souvent le plus de kilomètres sur le terrain."
Un football qui revit
Le 6-0 en Suisse fait supposer que l’Islande est encore un Petit Poucet dans le football européen, mais c’est faux. Des 334.000 habitants, 21.500 sont inscrits dans un club de football, c’est presque 1 sur 10. Le pays compte 600 entraîneurs diplômés, 154 terrains de minifoot en herbe synthétique et treize salles indoor avec terrain de foot. "Les halls ont augmenté la capacité technique des joueurs, confirme Skulason. J’ai connu l’époque où on jouait sur de la terre battue. Ragnar Sigurdsson, un de nos anciens, a même encore un souvenir de cette période. Il a encore des petits cailloux sous la peau suite à un tacle effectué quand il était gamin."
Une équipe nationale de guerriers
Un autre atout de l’équipe nationale : l’amour du pays. Un exemple : après l’Euro, Skulason a fait tatouer l’écusson de l’Islande sur sa cuisse. "Notre capitaine, Aron Gunarsson, a fait mieux que moi. Il l’a fait tatouer sur tout son dos." L’esprit collectif et l’agressivité saine a porté ses fruits. Depuis 2013, l’Islande n’a plus perdu de match officiel à domicile. "Dans des matches amicaux, on attache moins d’importance à la tactique. Je me souviens d’un match contre le pays de Galles. On avait laissé Garath Bale jouer. Il avait marqué un but et donné deux assists. Mais dans des matches sérieux, on donnerait notre vie. Il fallait trois joueurs pour arrêter Arjen Robben, mais on l’a fait. On joue un football de guerriers."
Une cuisine… de Vikings
Les Islandais ont évidemment une tradition de pêcheurs, mais aussi de bergers, vu que le pays compte plus de moutons que d’êtres humains. Le résultat : une cuisine très particulière avec des spécialités qui font penser à l’époque des Vikings. "J’aime bien le poisson séché, dit Skulason. Mais ne me servez pas des testicules de mouton ou du requin pourri. Ou une tête de mouton bouillie. Vous avez même le choix : une tête entière, ou une demi-tête, avec seulement un œil et la langue (rires)."