Mondial féminin: Megan Rapinoe, l’insoumise
La capitaine américaine n’hésite jamais à s’engager sur et en dehors du terrain.
- Publié le 16-06-2019 à 15h03
- Mis à jour le 16-06-2019 à 15h04
La capitaine américaine n’hésite jamais à s’engager sur et en dehors du terrain. "Je ne chanterai probablement plus l’hymne américain. Je ne placerai sans doute plus jamais ma main sur le coeur." Des mots radicaux et surprenants car prononcés par la capitaine des États-Unis, Megan Rapinoe, en mai dernier.
La raison ? Sa volonté de dénoncer les inégalités et discriminations qu’elle considère trop présentes dans son pays.
Et la milieu de terrain offensive a tenu parole. Lors du premier match de son équipe au mondial féminin en France, elle est apparue visage impassible, regard fixe et bouche cousue lorsque l’hymne américain a retenti.
Plus qu’un symbole, c’est un réel engagement. La blonde aux yeux bruns a été la première athlète blanche à soutenir Colin Kaepernick, ce joueur de football américain qui dénonçait les violences policières à l’encontre de jeunes Afros-Américains en 2016. Comme lui, elle a décidé de s’agenouiller lorsque l’hymne national retentissait.
Seulement la fédération américaine de soccer n’a pas vu tout cela d’un bon œil. Elle a adopté une mesure obligeant les athlètes à se tenir debout, main sur le cœur pendant le protocole d’avant match en 2017.
La joueuse américaine de 33 ans a d’abord choisi d’accepter la mesure. Mais aujourd’hui elle a changé d’avis. Sans doute parce que son engagement est viscéral.
Pourtant, ça n’a pas toujours été le cas. Cette blonde platine aux cheveux courts était plutôt discrète au début de sa carrière en 2003. Du moins sur le plan extra sportif.
Car sur le terrain, la joueuse a toujours été solaire. Son enthousiasme et son énergie ont grandement aidé le public américain à l’apprécier dès son arrivée en sélection nationale en 2006.
Le déclic pour la jeune femme pétillante a été son coming out en 2012. À 26 ans, elle a révélé son homosexualité. Depuis, elle n’hésite pas à prendre position contre toutes les formes de discriminations. La joueuse d’1m68 avoue qu’elle a pris conscience de son influence en tant que sportive de haut niveau.
Elles sait qu’elle peut aider des jeunes à s’assumer, qu’elle peut faire bouger les choses en agissant. Dernier exemple : avec ses équipières américaines, elle a déposé plainte contre la Fédération pour discrimination salariale entre les footballeurs et les footballeuses.
Mais si Rapinoe est une femme d’action, elle n’est pas une grande gueule. Elle reste la même : calme, souriante et pétillante. Jamais elle ne s’exprime avec vulgarité ou en haussant le ton.
Sauf quand il s’agit de tacler le président américain Donald Trump. Illustration avec ses propos récents à l’encontre du dirigeant. "Il est sexiste, misogyne, raciste ! C’est une mauvaise personne !"