Mondial 2019: Kathrin Hendrich, une Allemande pour entretenir la flamme

Histoire de se mettre un peu de baume au cœur, les supporters des Flames pourront toujours soutenir Kathrin Hendrich. Et pour cause, celle qui défend les couleurs de l'Allemagne est née à Eupen, le 6 avril 1992, d'un père allemand et d'une mère belge. "Mes deux frères jouaient au FC Eupen et j’ai suivi le mouvement", explique-t-elle à La Dernière Heure en 2012. Classique. Sauf que la petite dernière, qui débute à sept ans chez les germanophones, va aller plus loin que ses frangins.

Go East

Pour cela, elle passe la frontière, située à deux pas de chez elle, sur les conseils d'une cousine déjà installée dans le milieu du foot allemand. Direction le Teutonia Weiden (pas loin d'Aix-la-Chapelle), puis le Bayer Leverkusen, qui évolue alors en deuxième Bundesliga. Dès sa première saison, la défenseuse est sacrée championne d'Allemagne en D2 et remonte parmi l'élite. Solide pour une gamine à peine majeure, qui termine tout juste ses secondaires.

Le diplôme en poche, elle peut devenir joueuse à temps plein. D'autant plus important qu'en parallèle de sa carrière en club, la jeune Eupenoise commence à se faire un nom au niveau international et gravit un à un les échelons qui la séparent de la sélection allemande. Funfact : son premier match avec les U19 se dispute contre... la Belgique !

En 2011, elle devient championne d'Europe avec les U19 en participant à l'ensemble des matches. Un an plus tard, elle grimpe d'une catégorie pour atteindre la finale du Mondial des U20, perdue face aux redoutables Américaines. La déception est grande, mais le constat est là : elle ne cesse de progresser.

Coup d'accélérateur

Jusqu'à atteindre le Graal : l'équipe A, avec en prime un transfert à Francfort, une référence européenne. À vingt-deux ans, Heindrich est déjà au sommet. Ou plutôt presque. Car ce n'est qu'un an plus tard que la Belgo-Allemande l'atteint réellement, en remportant la Ligue des Champions 2015 en battant le PSG 2-1 en finale. Côté championnat, le FFC Frankfurt doit se contenter des accessits, seules miettes laissées par le Bayern Munich et le Wolfsbourg de Tessa Wullaert.

Il n'empêche, petit à petit, la joueuse prend de l'ampleur au sein du club, jusqu'à en devenir une des cadres. "J’ai décidé de poursuivre ici et transmettre mon expérience aux jeunes joueuses. Je souhaite et dois prendre plus de responsabilités", affirme-t-elle sur le site de la fédération. "Je pense que je peux aussi beaucoup apprendre de ce rôle et je peux encore ainsi progresser aussi bien personnellement que sportivement."

Mission accomplie : les sélections s'accumulent en défense centrale, où elle apporte son métier et son mètre 74 sur phases arrêtées. Malheureusement, l'Euro 2017 n'apporte lui pas les résultats escomptés, avec un maigre quart de finale (l'Allemagne est éliminée par le Danemark).

Ambition mondiale

Qu'à cela ne tienne. Un an après cet échec, Hendrich franchit un nouveau cap dans sa carrière, en migrant vers le grand Bayern, où elle devient directement vice-championne. Logiquement, elle conserve sa place au sein de la Mannschaft, où elle occupe plus le côté droit de la défense du 4-3-3 de Martina Voss-Tecklenburg. Avec un certain succès, étant donné que les Teutonnes n'ont toujours pas encaissé le moindre pion dans la compétition (la joueuse de 27 ans n'était pas titulaire pour le dernier match de poules face à l'Afrique du Sud, cependant).

Une démonstration de force qui confirme les ambitions des Allemandes, qui comptent bien conserver ce score immaculé derrière. Et pour cela, elles compteront sur Kathrin Hendrich, qui ne veut surtout pas laisser filer le titre mondial, cette fois !