Mi-maestro, mi-ouvrier
- Publié le 08-07-2018 à 16h59
- Mis à jour le 08-07-2018 à 16h58
Luka Modric (Croatie) a réalisé un très gros match face à la Russie L’image a marqué tous les amateurs de football. La Croatie mène au score dans les arrêts de jeu mais Luka Modric vient récupérer un ballon dans les pattes de la défense russe pour le récupérer au point de corner adverse.
Une séquence qui en dit long sur les intentions du meneur de jeu croate qui a maintenu son équipe la tête hors de l’eau face à une Russie qui l’a presque noyée avant la pause et la montée au jeu de Brozovic pour faire l’essuie-glace dans son dos.
Tous les adversaires l’ont compris : il faut bloquer le meneur de jeu du Real Madrid. Lui-même sait qu’il doit trouver des solutions. Zlatko Dalic fait d’ailleurs tout pour le mettre dans de bonnes conditions et sacrifie presque ses joueurs pour libérer son capitaine.
Et quand Modric est dans les meilleures conditions, il régale. Surtout à la distribution. Il vient d’établir un nouveau record de passes pour son pays. Il est le premier Croate à avoir tenté plus de 100 passes (102, dont 89 réussies) en Coupe du Monde pour la Croatie.
À voir la heat map de ses passes, il a eu le mérite de tenter de jouer vers l’avant. Il a d’ailleurs mis 18 ballons (16 réussis) en profondeur.
Luka Modric ne se résume toutefois pas à ses galettes vers ses équipiers et à ses 8 dribbles réussis sur 10 tentés. Le médian est un battant, un arracheur de ballon à ses heures perdues. "On a montré du caractère", a lancé l’homme du match vainqueur de 14 des 22 duels qu’il a disputés.
En Croatie, il a été élevé au statut de héros national. "Modric ne joue pas au football, il le prêche", dit Mario Stanic, ancien international. "Il ne faut pas commenter son jeu mais juste le regarder et en profiter. On ne peut rien faire pour ceux qui ne comprennent pas."
Le pays rêve de le voir soulever non seulement la Coupe du Monde mais également le Ballon d’Or. Modric ne pense toutefois qu’à la première option.
"Franchement, le plus important pour moi est le succès de l’équipe nationale, de faire quelque chose de grand. Je sais ce que valent les prix individuels mais je n’y pense pas. Nous avons les qualités pour aller plus loin qu’en 1998 (NdlR : troisième place). Se qualifier deux fois après 120 minutes de jeu va laisser des traces mais nous avons une grande équipe qui veut aller en finale."
Romain Van der Pluym