Mbokani se confie à la DH : "Anderlecht aurait la priorité sur le Standard" (VIDEO)
Dieumerci Mbokani donne sa version des tests médicaux qu’il n’aurait pas réussis à l’Olympiacos :, "Mes genoux tiennent le coup !"
- Publié le 24-06-2017 à 07h39
- Mis à jour le 24-06-2017 à 07h51
Dieumerci Mbokani donne sa version des tests médicaux qu’il n’aurait pas réussis à l’Olympiacos :, "Mes genoux tiennent le coup !" Au lieu d’avoir réalisé un transfert de rêve à l’Olympiacos, Dieumerci Mbokani a vécu un cauchemar à Athènes. "Il a raté ses tests médicaux, il a un problème au cartilage des deux genoux" , titraient tous les journaux grecs. Après trois jours de réflexion, l’ancien attaquant d’Anderlecht et du Standard a brisé le silence.
"La vérité, c’est que l’Olympiacos n’a pas trouvé d’accord avec le Dinamo Kiev. Ma petite lésion ne m’empêche pas de jouer." Voici sa version, en exclusivité pour La DH .
Place Saint-Lambert à Liège, hier après-midi. Mbokani gare sa Mercedes Jeep avec plaque belge devant un restaurant qu’il connaît. Malgré ses soucis, il garde un large sourire en nous saluant. Pour l’occasion, il porte la tenue des Cleveland Cavaliers, et plus précisément de James Jones. "Tantôt, je vais travailler avec un coach personnel pour me remettre en forme" , explique-t-il.
Vous ne baissez donc pas les bras.
"Je ne vois pas pourquoi je devrais abandonner. Cela fait deux ans que mes genoux tiennent le coup en Premier League . Vous croyez vraiment que les tests médicaux à Norwich et Hull ne ressemblent à rien ? Le championnat est plus physique en Angleterre qu’en Grèce. Mon image a été salie, alors que je suis capable de jouer au plus haut niveau, malgré le petit pépin. Mon genou a été nettoyé, il y a trois ans."
Visiblement, l’Olympiacos voulait que Kiev se porte financièrement garant en cas de blessure. C’est là que le bât a blessé.
"Entre-temps, la presse en Grèce fait croire aux gens que je suis perdu pour le football. Alors que je suis convaincu que j’aurais réussi. J’ai fait de très grandes concessions financières afin de pouvoir jouer avec Hasi, qui me voulait vraiment. Et à l’aéroport et en ville, je sentais que les supporters m’aimaient bien. J’étais tenté par l’idée de rejouer la Ligue des Champions. J’étais fort déçu."
Comment a réagi votre famille ?
"Ma femme était très triste. Mais surtout ma famille au Congo paniquait. Le Congo était en choc et pensait que je ne jouerais plus jamais au football. Mon téléphone n’a pas arrêté de sonner. J’ai dû rassurer tout le monde."
Comment convaincre des clubs intéressés de votre aptitude de poursuivre votre carrière ?
"Ce jeudi, je suis passé chez le docteur Sas d’Anderlecht. J’ai passé un examen complet. Il a vu la petite lésion, mais il m’a déclaré bon pour le service. J’ai un dossier qui le prouve. (NdlR : Sas confirme qu’il est très peu probable que ses genoux lui causent des problèmes à court terme). Quand Besnik Hasi a entendu ça, il m’a appelé pendant une heure. Il était embêté et s’est excusé. Mais bon, le mal est fait. Je vais montrer ailleurs ce que je vaux."
Vous ne pouvez pas nier que vous avez été souvent blessé ces derniers temps.
"J’ai été out six semaines après une déchirure musculaire. Après la Can, j’avais demandé une semaine de repos à Hull, pour récupérer des efforts et des nombreux voyages. Je ne l’ai pas reçue, et je me suis blessé dans mon premier match, contre le Burnley de Defour. Mais j’étais guéri en fin de saison. J’avoue que je ne suis pas en ‘top forme’pour le moment. J’ai peu joué, et je suis encore en vacances. Il me faudrait deux à trois semaines de travail intensif… L’Olympiacos voulait que je sois prêt pour le 26 juillet, jour du premier match en préliminaires de la Ligue des Champions. Mais de là à lancer de telles informations alarmantes sur mes genoux…"
Vous allez encore jouer combien d’années, Dieu ?
"Vous verrez, je jouerai jusqu’à mes 40 ans. Simons a aussi 40 ans. Et en plus de ça, je suis un Africain. On est solides. (sourire)"
"Je regrette mon passage à Hull, mais je n’avais pas le choix"
Mbokani n’a pas encore eu beaucoup de réussite en Premier League.
L’aventure anglaise de Diemerci Mbokani n’a pas été un franc succès. Deux relégations - avec Norwich et Hull - et zéro but la saison passée. "J’ai peu joué (763 minutes) à cause de blessures et à cause du changement de coach" , explique Dieu. "Quand Mike Phelan, le coach qui me voulait, a été viré, ma situation a radicalement changé. Quand je me suis blessé après la CAN, le Portugais Marco Silva n’a plus parlé du tout avec moi."
Mbokani, qui ne compte que huit titularisations, n’était pas heureux à Hull, une équipe qui n’avait pas sa place en Premier League. "Je n’ai pas reçu de bons ballons pour marquer des buts. Et j’ai eu de la malchance à la finition, comme ce ballon sur le poteau contre West Ham. Je regrette d’avoir signé à Hull. Mais je n’avais pas le choix."
Mbokani était une location de toute dernière minute. "Tout a été signé 30 minutes avant la fin du mercato, à la fin août" , se souvient-il. "Plusieurs clubs étaient intéressés, dont le Besiktas, l’Olympiacos déjà, et d’autres clubs anglais et turcs. Mais Hull était le seul club qui offrait la somme que Kiev demandait."
Mbokani n’est pas dégoûté par la Premier League. "Pas du tout. Si j’ai une belle offre, j’y retournerai."
"Anderlecht aurait la priorité sur le Standard"
C’est non pour l’Antwerp, mais Mbokani n’exclut pas Kiev et examinera les offres de Turquie.
La carrière de Mbokani n’est donc pas encore terminée. Pendant notre interview, il reçoit un coup de téléphone de Moïse Katumbi, qui est à la fois politicien, homme d’affaires, président du TP Mazembe et une des personnes les plus riches du Congo. Dieu , retournerait-il au Congo ? Mbokani : "Non, c’est exclu. Mais Monsieur Katumbi est comme mon père. On s’appelle souvent."
Passons à l’autre rumeur: Laszlo Bölöni aurait dit à l’Antwerp qu’il était content que l’Olympiacos n’ait pas pris Dieu . Afin que Mbokani signe à l’Antwerp ? Mbokani rit tout haut. "Bölöni a dit ça ? Je suis resté en contact régulier avec lui. Et avec Lucien d’Onofrio, je parle presque tous les jours. Il ne m’a pas encore fait de proposition. Et d’ailleurs, je ne me vois pas rejouer en Belgique pour le moment."
Même pas au Standard, qui est en pleine reconstruction ? Mbokani : "Pour le moment, non. Le jour où je reviens en Belgique, Anderlecht aura la priorité. Ma femme et mes enfants habitent Bruxelles… Mais ça dépendrait de Messieurs Van Holsbeeck et Vanden Stock. Le Standard ? Ce serait un peu plus compliqué, mais pourquoi pas ? J’y ai aussi connu de beaux moments. Et d’autres clubs belges ? Ce sera difficile. Mais ne dites jamais non dans la vie."
À court terme, Mbokani se concentre sur… le Dinamo Kiev. "Le 2 juillet, je retourne à Kiev pour la reprise des entraînements. J’y ai encore un an de contrat. Il y a un nouvel entraîneur, il veut peut-être me donner une chance. Je connais la ville, je connais le club, je m’entends bien avec le président. Je ne serais pas malheureux à Kiev. La guerre, c’est à Donetsk, pas dans la capitale de l’Ukraine."
Et sinon, la Turquie lui fait les yeux doux depuis un certain temps. "La saison passée, j’aurais pu signer au Besiktas. Et maintenant, plusieurs grands clubs sont intéressés (NdlR : Galatasaray, le Fenerbahce et Trabzonspor) . Je peux directement signer en Turquie."
Mbokani le promet : son prochain club ne sera pas déçu. Quand il est touché dans son amour-propre, Dieu devient dangereux. Il suffit de se souvenir de la saison 2011-2012. Après ses échecs à Monaco et à Wolfsbourg, il était soi-disant aussi perdu pour le foot. Anderlecht en a profité. Et après chaque litige avec l’équipe nationale, il a marqué lors de son prochain match. " Dieu n’est pas mort" , dit-il. "Vous verrez bien."
Il est encore le ‘King’ du Congo…
Et quid de l’équipe nationale ? Depuis la CAN, il n’a plus joué de match, mais surtout à cause de sa blessure. "Ne parlons pas de l’équipe nationale", soupire-t-il. "D’abord mon avenir en club. Et puis, on verra…"
La nouvelle star en attaque, n’est-ce pas l’ex-Anderlechtois Junior Kabananga, auteur de trois buts à la CAN ? Mbokani sourit : "Il a vraiment bien joué, Junior !"
Un Congolais, assis à une table un peu plus loin, entend notre conversation et intervient : "Si vous allez au Congo et que vous demandez qui est le ‘King’ de l’équipe nationale, tous les gens vous diront encore toujours : ‘Mbokani’!"