Les señoritas de la piscina

par miguel tassoEn foot, tout va très vite et il n’y a souvent qu’une petite passerelle entre la haine et l’amour. Les joueurs mexicains pourraient écrire un roman sur le sujet. Voués aux gémonies à l’aube de ce Mondial, les voilà subitement élevés au rang de demi-dieux par tout le peuple aztèque. On se souvient que quelques jours avant le premier match face à l’Allemagne, la presse et les réseaux sociaux s’étaient fait l’écho d’une grande fête organisée pour l’anniversaire de l’attaquant Chicharito. Une fiesta certifiée conforme avec, dit-on, une trentaine de prostituées, de l’alcool et une orgie finale dans une piscine. Info ou intox ? L’affaire avait mis, par transitivité, tout le pays sens dessus dessous et faillit même réveiller le volcan Popocatepetl ! C’est à peine si les joueurs, montrés du doigt, n’envisagèrent pas de demander le droit d’asile en Russie de peur de rentrer à la maison. La victoire historique conquise, dimanche dernier, face à la Mannschaft a miraculeusement tout effacé. En l’espace de 90 minutes, les voyous sont devenus des héros. Une secousse sismique a même été enregistrée à Mexico City lorsque Lozano a inscrit le but de la victoire. "Notre groupe n’a jamais été aussi soudé", a confié Chicharito, sans qu’on sache s’il faisait référence à des paramètres sportifs ou autres. En pays aztèque, le futbol est une religion. Qu’on se le dise : si l’équipe de Juan Carlos Osorio gagne ce Mondial, la date de l’orgie deviendra jour de fête nationale et les señoritas de la piscina seront élevées au rang de dames d’honneur de la nation.

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