Les chiffres fous de l’argent dans le football belge
Selon une étude de Deloitte, l’impact économique du football professionnel belge s’élève à 943 millions d’euros.
- Publié le 07-06-2019 à 06h49
- Mis à jour le 07-06-2019 à 10h55
Selon une étude de Deloitte, l’impact économique du football professionnel belge s’élève à 943 millions d’euros. Depuis plusieurs années, le montant des transferts des stars du football atteint chaque saison de nouveaux records et ne manque pas de choquer l’opinion publique. Le transfert d’Eden Hazard au Real ne fera pas exception. Et si l’économie du foot professionnel au XXIe siècle n’a plus rien de comparable avec celle des années 1970, il reste un petit "business" tant les clubs les plus riches de la planète ont des chiffres d’affaires sans commune mesure avec ceux des plus grandes entreprises.
Toutefois, il n’est plus à prouver que ce sport a un impact socio-économique sur la société, qui ne cesse de croître d’année en année. Une étude de Deloitte vient tout juste de confirmer cette tendance. La Pro League, qui regroupe les 24 clubs professionnels de football en Belgique, publiait ce jeudi la deuxième édition de son étude sur son impact sur l’économie belge.
Et en 2017-2018 , l’impact socio-économique du foot professionnel belge s’est élevé à 943 millions d’euros contre 935 un an plus tôt. "L’année dernière, les clubs professionnels belges ont apporté une valeur ajoutée importante à l’économie belge, souligne Sam Sluismans, associé chez Deloitte Belgique. Cette année, ils ont créé pas moins de 15 % d’emplois en plus. Malgré une année mouvementée pour l’organisation, il n’existe aucun doute que le football belge ait toujours un impact socio-économique majeur sur notre société."
Pour arriver à un tel montant, le consultant Deloitte a additionné les 321 millions de chiffre d’affaires des 24 clubs de Pro League, en hausse de 2,5 % (recettes aux guichets, loges et business seats, droits télévisés, sponsoring, publicité, merchandising, recettes de catering, primes de l’UEFA en Coupe d’Europe), puis les plus-values sur transferts (qui ont, en revanche, chuté de 97,1 à 73,3 millions) et les revenus propres de la Pro League. Viennent enfin s’ajouter les 263 millions d’impact indirect via les fournisseurs (transport, logistique, Horeca, constructeurs d’infrastructures sportives, etc.) et 151 millions d’impact induits.
Au niveau des recettes, les clubs belges dépendent toujours beaucoup des transferts comme source de revenus. Si le résultat comptable net des transferts pour la saison 2017/2018 a atteint 73,3 millions d’euros, il est en recul sur les 97,1 millions de la saison précédente. Comparée aux 79 millions d’euros de 2015/2016, la valeur des joueurs au bilan (le prix de transfert moins l’amortissement) a presque doublé, à 142 millions pour la saison 2017/18.
D’où la nécessité d’avoir une réelle réflexion au niveau de la formation des jeunes joueurs. "La hausse continue du prix des transferts est une tendance internationale mais elle pèse sur le modèle belge qui dépend fortement des transferts pour garder les clubs rentables. Le défi pour les clubs est donc de recruter davantage de jeunes, issus des académies, pour les équipes premières plutôt que de séduire des talents étrangers", préconise Pierre François, CEO de la Pro League.
À noter que seulement 7 des 24 clubs pros sont bénéficiaires et, en retirant les plus-values sur transferts, ils ne seraient plus que… deux.
Et pour cette même saison, la contribution du football professionnel belge à notre économie s’élève à 615 millions d’euros, comparé à 669 millions d’euros l’an dernier.
Une baisse du résultat net des transferts expliquerait cette baisse de 9 %. L’emploi dans les clubs a lui par contre augmenté de 15 % à plus de 3 700 postes, Pour finir, l’étude montre également que le football professionnel a contribué, en 2017-2018, à hauteur de 77 millions d’euros aux finances publiques sous forme d’impôts, précompte professionnel, cotisations sociales.
La pub et les droits TV comme sources principales de revenus devant la billetterie
Les revenus des équipes de la Pro League ont augmenté au cours des trois dernières saisons, avec une croissance annuelle moyenne de 4 %.
En effet, le total des revenus d’exploitation non subventionnés (qui exclut les recettes des transferts) est passé de 296,3 millions d’euros pour la saison 15/16 à 321,0 millions d’euros pour la saison 17/18, d’après les chiffres communiqués par le rapport effectué par Deloitte Belgique.
Presque toutes les sources de revenus ont enregistré une croissance lors de la saison 17/18. Le “sponsoring et publicité” et les “droits télévisés” étant les principaux moteurs de la croissance. La croissance des autres sources de revenus est suffisamment importante pour compenser une baisse significative des recettes provenant des primes de participation de l’UEFA, qui ont diminué lors de la saison 17/18 suite à une mauvaise campagne européenne. Et alors que l’augmentation de la fréquentation moyenne représente une croissance de 5,5 %, les revenus de la billetterie sont passés de 89,7 millions d’euros à 92,5 millions d’euros, soit une augmentation de 3,1 %. Les recettes de la billetterie n’ont donc pas progressé aussi rapidement que le nombre moyen de visiteurs. L’explication principale est la baisse des recettes de la billetterie provenant de rencontres de l’UEFA, due à une campagne européenne moins fructueuse.