Le stade le plus cher de l’histoire et le plus controversé du Mondial
- Publié le 09-07-2018 à 20h28
La Krestovsky Arena n’a pas échappé à la corruption et a coûté des vies. Beaucoup de vies Avec une capacité de 64.468 places durant ce Mondial, le stade du Zénit Saint-Pétersbourg est le deuxième plus grand de la compétition, derrière le stade Loujniki (78.011 places), qui accueillera la finale, ce dimanche.
Mais ce petit bijou de technologie est aussi et surtout l’enceinte la plus décriée de cette Coupe du Monde. Son coût, tant en euros qu’en nombre de vies, est difficilement chiffrable.
Si ce vaisseau spatial ultramoderne de 75 mètres de haut, au toit modulable et au terrain rétractable (afin de ne pas l’abîmer lors des concerts, par exemple) est aujourd’hui la plus belle enceinte du tournoi russe, elle est haïe par les Pétersbourgeois.
Car c’est bien le contribuable qui a payé la facture, par l’intermédiaire de la ville, après que Gazprom s’est retiré du projet suite aux scandales de corruption.
Au final, l’écrin aurait coûté entre 800 millions et 1,5 milliard d’euros. Tout dépend si l’on tient compte, ou non, des chantiers annexes tels que la nouvelle station de métro qui emmène les supporters du Zénit au plus près du stade tout au long de l’année. À ce propos, ils ne sont en moyenne que 44.000 à s’être déplacés lors des matches à domicile durant le championnat russe. Ce qui laisse 32 % des sièges vides en dehors d’un Mondial qui n’aura duré que sept matches.
De son côté, l’ONG internationale Human Rights Watch (HRW) avait dénoncé des "abus d’exploitation" en juin 2017. "Les travailleurs interrogés par Human Rights Watch ont invariablement dit qu’ils avaient peur de parler de ces abus, craignant des représailles de leurs employeurs."
Quant à l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois, elle précise que 17 ouvriers sont décédés sur les chantiers des stades de cette Coupe du Monde… Un prix bien plus élevé que la corruption.
Nicolas Christiaens