Le sport à la mode : la chasse à la taupe
- Publié le 28-06-2018 à 17h02
- Mis à jour le 28-06-2018 à 17h01
par jean-marc ghérailleDurant une compétition comme la Coupe du Monde, certains entraîneurs parviennent difficilement à gérer la pression. Comme si, subitement, le moindre détail les horripile, les fait monter dans les tours et transforme le plus ouvert et jovial des coaches en un schtroumpf grognon. Ces dernières années, la mode au "pour gagner le Mondial, il faut vivre caché" est devenue la règle. Les camps de base des équipes sont autant de camps retranchés où il ne manque que les miradors pour empêcher les petits curieux de découvrir les secrets industriels du 4-4-2 ou du 3-5-2. Comme si ces entraîneurs avaient tous inventé la recette du Nutella et voulaient la conserver jalousement en espérant décrocher la timbale.
Lors de chaque Coupe du Monde, l’animal le plus détesté des entraîneurs est la taupe. Cet individu qui fait partie du cercle VIP de l’entourage de l’équipe mais qui est incapable de tenir sa langue et distille des infos aux médias sélectionnés. Le Graal du journaliste et la hantise du coach, c’est la divulgation de onze de base avant son officialisation. Cela rend dingue les coaches, comme si aligner Ronaldo ou Messi était la surprise du siècle et que l’entraîneur adversaire allait subitement modifier son approche tactique en découvrant le dispositif censé rester secret.
Récemment, Didier Deschamps, le sélectionneur français, est devenu tout rouge, enfin encore plus que d’habitude, face aux médias car son équipe avait fuité. En 2014, Marc Wilmots s’était même lancé à la chasse de la taupe (n’y en avait-il qu’une d’ailleurs ?) durant le Mondial brésilien. Une perte de temps et d’énergie mais qui traduit bien l’état de nervosité de ceux qui doivent en principe amener de la sérénité à leur équipe.