Le nouveau combat de Radja

Ce qui, forcément, invite à relativiser les tracas sportifs auxquels Radja Nainggolan est soumis.

Qui, pourtant, aurait cru il y a an que le milieu allait se retrouver dans une telle situation sportivement parlant ? Qui aurait pu prévoir que cet incroyable montage qui semblait clairement avantager l’Inter Milan ferait finalement le bonheur de l’AS Rome ?

Juin 2018. Pendant que les Diables sont lancés à plein régime dans leur campagne de Russie, Radja Nainggolan donne une nouvelle tournure à sa carrière et décide de rejoindre à Milan Luciano Spaletti avec qui il a connu ses plus belles heures à Rome.

L’Inter met les moyens pour convaincre la Roma de lâcher son milieu, avec une somme de 35 millions d’euros mais aussi dans cette opération deux joueurs, l’un en perte de vitesse, Davide Santon, l’autre en qui le club ne croit pas vraiment : Nicolo Zaniolo.

Douze mois se sont écoulés, Santon a rendu certains services cette saison pendant que Zaniolo est passé des U19 à la Squadra Azurra voyant sa valeur marchande être multipliée par 10 pour atteindre les 90 millions.

Et Radja dans tout cela ? Spaletti parti, l’Inter s’invente un nouveau projet piloté par Antonio Conte où lui n’a plus sa place. Comme Mauro Icardi.

"Quand vous définissez un projet, vous avez besoin de trouver les profils idéals. Nous n’allons pas rentrer dans les détails mais nous en avons discuté pour prendre cette décision délicate", a justifié le boss du club Beppe Marotta. "Avec tout le respect que je leur dois, Icardi et Naiggolan n’entrent plus dans nos plans. Nous avons eu l’opportunité de leur dire en respectant leur situation contractuelle."

"Pour Icardi et Nainggolan, le club a eu assez de temps pour évaluer leur situation et prendre une décision", a confirmé mollement Conte. "Tout ce que j’ai fait, c’est soutenir la vision du club."

En partant de ce constat assez clair que Nainggolan ne présente plus assez de garanties pour trouver sa place dans le 3-5-2 qu’il compte mettre en place.

Si l’Anversois sort d’une saison à sept buts et trois passes décisives honorable, son temps de jeu s’est réduit considérablement.

Les pépins physiques se sont accumulés avec 12 rencontres manquées sur blessures, sans compter celles où il n’était pas à 100 %, et ont fait remonter la question de son hygiène de vie, de cette fameuse récupération invisible.

Avec son style si énergivore, Nainggolan (31 ans depuis mai) a accusé le coup physiquement toute la saison. Et lui qui espérait encore pouvoir faire changer d’avis Conte à son sujet a vite compris cette semaine lors du stage de préparation à Lugano que sa cause était perdue, le technicien, qui n’a pas non plus oublié à quel point le Diable avait critiqué la Juve à l’époque où il l’a dirigé, l’écartant des séances de mise en place tactique dont il est friand.

"Radja n’est vraiment pas content", a reconnu sa sœur dans la presse italienne. "Il y a une grande chance qu’il quitte le club même si pour l’instant, aucune équipe n’est prête à l’accueillir." Ce qui est vrai en Europe ne l’est pas forcément en Chine.

Les dirigeants de l’Inter ont proposé à Jiangsu Suning, détenu par le même actionnaire, un prêt du joueur. Signe qu’ils sont prêts à tout pour se délester du plus gros salaire du club avec Icardi (4,5 millions d’euros net par an) qui peut compter sur l’intérêt d’autres formations comme Shangai Shenhua et Dalian Yifang où évolue Yannick Carrasco. Pendant que le joueur, lui, forcément, a la tête ailleurs…