Homophobie, racisme: le foot amateur s’engage contre les discriminations
Homophobie, racisme, l’ACFF sensibilise les clubs de foot dès les premières catégories d’âge.
- Publié le 07-11-2019 à 06h22
- Mis à jour le 07-11-2019 à 13h00
Homophobie, racisme, l’ACFF sensibilise les clubs de foot dès les premières catégories d’âge. Dimanche soir, le médian malgache de Charleroi, Marco Ilaimaharitra, quitte en larmes la pelouse de l’AFAS Stadion où il dispute un match de Jupiler Pro League face à Malines. La raison ? Des insultes racistes de la part de certains "supporters". Le joueur s’en est alors pris au juge de touche en fin de match. C’est lui qui en paiera les conséquences étant donné qu’il a reçu un carton jaune, synonyme de suspension samedi prochain.
Si la scène est surréaliste et d’une stupidité sans nom, elle reste encore trop récurrente dans le milieu du ballon rond. Pas plus tard que la semaine dernière, l’international italien Mario Balotelli se faisait traiter de singe durant un match de Serie A. Face à ces dérives, les clubs professionnels et amateurs s’organisent pour sensibiliser dès le plus jeune âge les footballeurs et supporteurs de demain afin de lutter contre tout type de discrimination.
Dans cette optique, l’Association des clubs de football francophones (l’ACFF) présentait ce mercredi son cheval de bataille en matière de lutte contre toute forme de discrimination sur et autour des terrains de football. "Il n’est pas question que de ballon et de résultat. Le foot, ce n’est plus seulement ce qui se passe sur le terrain ; on a un rôle à jouer au niveau de l’éducation des jeunes pour une société que l’on veut meilleure et plus tolérante. Et au sein de l’ACFF, le social a toujours été une priorité", affirme Antoine Rustin, chargé de projets sociaux à l’ACFF.
Pour apaiser les conflits et les tensions autour des terrains de foot, l’association des clubs de football francophones a donc instauré le concept de "Parents Fair-Play Pitch" depuis la saison 2015-2016. Le principe ? "On fait en sorte que par équipe de jeunes, il y ait un référent chez les parents qui porte un brassard. Son rôle sera ensuite de faire en sorte que tout se passe bien autour des terrains, l’arbitre se retrouve déchargé de certaines tâches qui ne sont pas forcément les siennes. Le parent fair-play donne le tempo, accueille les équipes adverses et le club en question est récompensé par un label", explique-t-il.
Et depuis, le succès est sans appel, de plus en plus de clubs possèdent le label et surtout, les débordements ont largement diminué autour des terrains. En effet, de 21 clubs en 2015, le projet compte à l’aube de 2020 177 clubs, soit plus d’un club sur quatre de la Fédération Wallonie-Bruxelles, "et à ce jour, nous comptons plus de 1 800 parents fair-play", précise Antoine Rustin. Un référent Vivons sport sera aussi nommé pour les clubs qui disposent du label, dans le but de superviser le projet et d’instaurer un climat de fair-play au sein des clubs.
De plus, les clubs professionnels et amateurs peuvent désormais faire appel à l’ACFF pour organiser des workshops auprès de leurs équipes de jeunes sous le signe de la lutte contre toutes les formes de discrimination. "Concrètement, un éducateur se rend dans les locaux du club et organise une heure d’échange avec les enfants dans le but de les questionner sur leurs préjugés et certaines insultes ou remarques qui peuvent paraître banales dans le foot mais qui peuvent être blessantes pour certains." Et pour ne pas tomber dans le tout répressif, l’ACFF va instaurer dès 2020 le "carton vert" visant à valoriser les bonnes attitudes des joueurs sur le terrain, qui sera réalisé en support de l’action Parents Fair-Play.