La campagne de Russie

par miguel tassoBon, nous voilà fin prêts pour la campagne de Russie. L’agenda est serré. La plupart des matches se disputent l’après-midi ou en soirée. Pour ne manquer aucune miette d’un enivrant Russie - Arabie Saoudite ou d’un passionnant Égypte - Uruguay, l’honorable travailleur devra faire preuve d’inventivité. Les pistes sont nombreuses : le mal de tête fulgurant, le pneu crevé, les embouteillages dans Bruxelles, la grippe du bébé ou la pneumonie de la belle-mère. Mais il lui sera forcément difficile d’user de la même stratégie durant un mois sous peine d’éveiller les soupçons. Pour le salarié qui n’est pas en grève, le fameux burn-out est bien plus sûr et rentable. Avec une mine défaite, un regard de chien battu et une répartie aux abonnés absents, il suffit de plaider l’évidence à son médecin et, accessoirement, à son supérieur. "J’en peux plus. Je suis en dépression, j’ai plus envie de rien…" Avec un zeste d’aplomb, le bon acteur en prendra pour trois semaines, le tout emballé et pesé avec un certificat du plus bel effet. Pas très glorieux, tout ça. Maggie De Block le confirmera volontiers. Surtout si, quelques soirs plus tard, après un 5-0 bien frappé des Diables face au Panama, on se retrouve nez à nez avec les collègues à faire la fête au bar du coin de la rue avec tambour et trompette. Bref, à chacun sa conscience. Tout est tellement plus simple lorsque le boss a installé la télé dans le bureau ou lorsqu’on n’en a rien à cirer de cette Coupe du Monde !

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