L'autre regard: Banks et l’autre main de Dieu

L'autre regard par Miguel Tasso.Le décès de Gordon Banks a laissé le football orphelin d’un gardien de but mythique. On a vu et revu, ces dernières heures, sur les réseaux sociaux, le fabuleux arrêt du keeper anglais sur une tête de Pelé lors du Mondial 1970. Cette phase de jeu fait définitivement partie de l’histoire. Jusque-là, les gardiens de but vivaient dans l’ombre. Le Russe Lev Yachine avait, certes, défrayé quelques chroniques spécialisées dans les années 60, remportant même le Ballon d’or. Mais, parce que la main, ce n’est pas le pied, le poste ne faisait guère rêver. En signant cette parade du bout du monde et du bout des doigts face au meilleur joueur de la planète, Banks a subitement inversé la tendance. Cette Coupe du monde 70, qui se disputait au Mexique, était la première à bénéficier d’une couverture télévisée vraiment planétaire. Des centaines de millions de passionnés ont donc assisté à ce mémorable arrêt sur image qui laissa sans voix les observateurs aztèques et le roi Pelé lui-même qui voyaient déjà le ballon au fond des filets. La main de Dieu en décida autrement. Ce jour-là, à Guadalaraja, Banks mit, pour la première fois, l’"ultime rempart" sous les feux de la rampe. Et même dans les cours de récréation du Brésil, où la place de gardien était traditionnellement réservée au dernier cancre ou au nul de service, les enfants des favelas réclamèrent exceptionnellement de garder la cage et de jouer à… Gordon Banks.

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