Julen Lopetegui, le Robert Waseige espagnol
- Publié le 13-06-2018 à 16h06
par jean-marc ghérailleElle n’a pas encore démarré que cette Coupe du Monde a déjà offert deux coups de théâtre hors du terrain. Il y a d’abord eu la version très sexy de la chenille humaine des joueurs mexicains dans une piscine. Un à la queue leu leu qui n’a pas fait un tube chez les épouses officielles des concernés et a créé une atmosphère aussi bouillante qu’un chili con carne sortant du four autour de la sélection.
Mercredi, nous avons eu droit au C4 le plus étonnant. Même si la Roja fait figure de favorite pour cette édition 2018, la fédé espagnole n’a fait ni une ni deux. Quelques heures après l’annonce de Julen Lopetegui à la succession très attendue de Zinedine Zidane à la tête du Real Madrid, le sélectionneur national a été prié de faire ses valises… qu’il venait à peine de boucler. À deux jours du choc contre le voisin portugais. Il fallait oser.
Un épisode qui pourrait avoir une incidence sur la cohésion d’un groupe ibérique où se côtoient joueurs du Real et du Barça. Cette péripétie n’est pas sans rappeler l’affaire Robert Waseige en 2002. En tractations depuis des mois pour rempiler à la tête des Diables Rouges, l’annonce de son passage au… Standard s’effectue au plus mauvais moment. La presse file en car vers l’aéroport de Paris Orly direction Tokyo quand l’info filtre. Le choc est rude. Déjà peu en cours auprès de la presse néerlandophone, Waseige devient une cible. Après deux matchs nuls consécutifs contre le Japon et la Tunisie, la pression grimpe d’un cran, les médias flamands vont jusqu’à réclamer sa démission et certains proposent même un… remplaçant. Heureusement, des buts de Walem, Sonck et Wilmots permettent d’éliminer la… Russie et propulsent les Diables Rouges en huitièmes de finale. Pour un match qui va rester dans l’histoire noir-jaune-rouge contre le Brésil à Kobe.