"Je n’ai plus revu wilmots, mais je ne lui en veux pas"
- Publié le 28-05-2018 à 01h41
- Mis à jour le 07-06-2018 à 19h55
Lieven Maesschalck, de retour après le conflit avec l’ex-T1, veut relever le défi de retaper Kompany Samedi passé, 21 h 59. En essayant de freiner le redoutable Portugais Gelson Martins, Vincent Kompany se blesse à l’aine et rentre au vestiaire. Dans la tribune d’honneur, un homme en tenue belge se lève, prend ses béquilles, suit Kompany pour examiner son aine et pour faire un premier diagnostic. Il s’agit de Lieven Maesschalck, le king des physiothérapeutes.
Maesschalck, absent de l’Euro 2016 après un conflit avec son ancien grand ami Marc Wilmots, est confronté à un des plus grands défis de sa carrière : retaper Kompany pour le Mondial. Ou du moins pour les matches les plus importants du Mondial.
Lieven, que pouvez-vous dire au sujet de Kompany ?
"Avec tout le respect que j’ai pour votre boulot..., mais on a convenu que le coach est le seul qui communique à son sujet."
Est-ce correct qu’il sera prêt après un ou deux matches…
"Vous pouvez essayer, mais je ne dirai rien. Désolé. Je dois respecter les règles."
Quid de Thomas Vermaelen ?
"Il a dit à sa conférence de presse qu’il évolue bien, hein ? C’est correct. Les nouvelles sont favorables."
Vous n’avez jamais été si sollicité que ces dernières semaines. Même avant le premier entraînement, vous avez dû traiter Defour, les Lukaku, Fellaini, Benteke. J’en oublie ?
"Depuis plus d’un mois, on travaille de façon interactive avec chaque joueur. À distance, on contrôle tout. Via le joueur et via son club. Quand on remarque quelque chose, on intervient. Cela explique notre visite en Chine."
Chez Carrasco. Votre collaborateur est allé traiter Yannick sur place.
"Yannick l’avait demandé. On l’a fait en collaboration avec le club. On ne fait rien en cachette. On savait que Yannick avait un problème latent depuis un certain temps ( NdlR : au genou). On a aussi envoyé quelqu’un à Barcelone pour Vermaelen. Quand ils arrivent ici à Tubize, on sait déjà quels exercices on doit leur donner, et où ils en sont."
Est-ce que le retour de Batshuayi n’est pas un demi-miracle ? µ
"Dès le moment où il s’est blessé à la cheville, je savais qu’il pouvait être prêt. Ce n’était pas une fracture. Il a très bien travaillé, même hors des séances prévues. Voici le résultat."
Avez-vous cru que vous pourriez retaper Defour ?
"Je ne pouvais pas hypothéquer sa carrière. Il faut respecter la nature. Quand on veut prendre un train à grande vitesse pour guérir plus vite, il faut prendre les bonnes voies."
Sans parler de sa non-sélection, mais est-ce que Nainggolan n’est pas un mystère pour le monde médical. Il fume et boit, mais est si fort.
"C’est son choix et je le respecte. Je ne m’occupe pas de son style de vie. Je constate qu’il n’est presque jamais blessé. Il se sent bien dans sa peau. C’est la nature. C’est fantastique pour lui."
Vous avez réintégré le staff médical après le départ de Marc Wilmots. Cela vous a fait mal d’être absent de l’Euro?
"Écoutez, c’est une décision qui a été prise entre Marc et moi. Je ne vais pas en dire davantage."
Mais Borkelmans et lui se sont réconciliés après leur différend. Vous et Marc pas ?
"On ne s’est plus revus, non. Nos chemins ne se croisent pas. Mais je n’ai pas de regrets. C’est le passé. Je ne suis même pas fâché contre lui."
Vous étiez les meilleurs amis.
"D’accord, mais des choses peuvent changer dans une vie. Il faut accepter que certaines décisions soient prises. Peut-être qu’un jour on se reverra."
Quand l’interview est terminée, nous croisons Fellaini, qui sort de l’ascenseur de l’hôtel à Tubize. "Ça va, chef ?", demande-t-il à Maesschalck. "Il m’appelle toujours ‘Chef chef chef’", dit Maesschalck quand les portes se referment. "Romelu, lui, m’appelle ‘Chouke’, et le petit (Eden Hazard) dit ‘Grande’. C’est beau, non ? Je ferai tout pour les aider. J’ai un excellent contact avec eux, je les adore. Mais ils pourraient être mes fils. C’est une autre génération. Ils ont leurs amis, moi j’ai les miens. Si un jour ils sortent, je ne les accompagnerai pas. Ce sont de jeunes ours. Je ne pourrais pas les suivre… (Rires)"
Interview > Yves Taildeman :