Iseka veut prendre plus de place avec les Diablotins: "Je suis prêt à tenir un rôle plus important"
Landry Dimata blessé, Aaron Leya Iseka est forcément amené à prendre plus de responsabilités. Ce qui ne le dérange pas.
- Publié le 03-06-2019 à 08h03
- Mis à jour le 03-06-2019 à 13h19
Landry Dimata blessé, Aaron Leya Iseka est forcément amené à prendre plus de responsabilités. Ce qui ne le dérange pas.
Quelque chose a changé avec Aaron Leya Iseka. Pas uniquement sa coupe de cheveux avec cette teinture blonde estivale.
L’homme est toujours aussi mesuré dans son discours, sa voix grave porte un peu plus, ses rires sont toujours aussi francs et sonores. Mais en l’absence de Landry Dimata, l’attaquant se sait attendu. Il en a pleinement conscience. Se dit prêt à assumer comme il nous l’a expliqué avant cette répétition générale en France, un pays où il a vécu une saison qu’il qualifie de "mitigée" du haut de ses six buts en 32 apparitions.
"J’en ai parlé avec mon coach aussi. On aurait attendu une meilleure performance personnelle de ma part. Après, l’équipe en elle-même a fait un mauvais championnat (seulement 15e et un maintien acquis lors de l’avant-dernière journée). On s’est rendu les choses difficiles. Cela n’a pas été une bonne saison, ni pour moi, ni pour le club."
Tout avait pourtant bien commencé pour vous comme pour le TFC avec deux buts lors des huit premières journées, une quatrième place au classement jusqu’à cette drôle d’exclusion à Rennes qui a cassé votre dynamique…
"La mienne, oui. Surtout celle de l’équipe. Pas à cause de ma suspension, attention. Disons que cela a été le début d’une succession de couacs dans une période très importante. Il y a eu des suspensions, des blessés, des grosses défaites (4-0 à Nantes et 0-3 contre Montpellier) . Cela a mis l’équipe dans le trou. Il a été difficile d’en ressortir. À partir de là, on a commencé à descendre, petit à petit, sans vraiment s’arrêter…"
Vous avez moins joué aussi ensuite après cette suspension de trois matchs.
"J’ai eu une période de baisse de performances où j’expliquais un peu au coach que j’avais un petit souci au genou. C’était étrange, cela ne m’empêchait pas de jouer ou de m’entraîner mais je ne pouvais pas être à 100 %. Le coach m’a laissé travailler à part mais en attendant, il voulait quelqu’un qui soit apte à 100 % à jouer. Il a mis Sanogo. Pendant un moment, cela marchait bien. Je retrouvais mes sensations, mes mouvements et cela fait deux, trois mois où je ne ressens plus rien. Je lui ai dit et j’ai recommencé à beaucoup jouer. Le coach et moi, on s’entend vraiment bien. Je lui dis tout. Il est à l’écoute avec moi et je suis à l’écoute avec lui."
Vous nous aviez avoué en début de saison que votre objectif était de devenir un guerrier. Est-ce le cas ?
"Oui. Franchement, la Ligue 1 t’apprend à ne rien lâcher. Tu peux te retrouver n’importe où sur le terrain, rien n’est facile. C’est très athlétique, très technique. C’est un championnat parfait pour apprendre. Si tu réussis en France, tu peux jouer partout. C’est comme pour l’Allemagne sauf que c’est encore plus fermé. Cela te rend fort, te transforme en guerrier, ce n’est que bénéfique."
Vous êtes l’un de ceux qui a terminé sa saison le plus tard en club, avec un dernier match le 24 mai. Comment vous sentez-vous ?
"J’ai eu quelques jours pour me ressourcer ; cela m’a bien aidé. Là, je retrouve mes coéquipiers qui me connaissent bien et que je connais bien. On a franchement hâte de commencer pour voir ce qu’on est capable de vraiment faire. C’est un moment important dans nos carrières à nous tous, cela peut permettre à certains de se révéler, de confirmer. On est soudés, déterminés. Ce qui est important, c’est que le dernier match au Danemark, notre première défaite, nous a réveillés. C’était le moment parfait pour perdre. Cela nous a sortis de notre confort car on gagnait tout et nous a fait comprendre qu’il ne faut rien lâcher."
Dans une saison compliquée en club, la perspective de disputer un Euro doit forcément être une source de motivation…
"Exactement. Même en club, ils n’arrêtaient pas de me le dire : "Tu n’as pas intérêt à te relâcher parce que tu sais bien qu’en fin de saison, tu as une compétition importante avec ton pays.’ Moi-même, c’était une motivation en plus, cela m’a aidé à rester en forme."
Vous ne vous considériez pas comme un rival mais plus comme un concurrent de Landry Dimata qui n’est pas là. Forcément, vous allez être plus attendu…
"C’est clair. J’aurai un rôle plus important. Mais j’aime cela. Dans ce genre de compétition, c’est le genre de rôle que j’aime avoir, que je suis prêt à avoir. Je suis prêt à tenir un rôle plus important. J’ai toujours eu l’habitude d’être l’attaquant du tournoi. Cela a toujours été un objectif pour moi. C’est franchement dommage pour lui. Même si j’étais plus une doublure, on aurait pu jouer à deux sur certains matchs pour que l’équipe soit encore plus performante, pas forcément lui ou moi. C’est un atout important qu’on a perdu."
La doublure que vous étiez est prête à prendre la lumière avec ce que cela implique comme pression ?
"Les joueurs me connaissent, le coach me connaît. Je ne suis pas du genre à me mettre la pression. Quand le coach a fait appel à moi, je pense avoir répondu présent. Les joueurs et le coach ont confiance en moi comme moi en eux. On est sur la même longueur d’onde. J’ai déjà été décisif, les joueurs le savent et peuvent avoir confiance en moi. Je vais faire le maximum."
"La France a une génération fabuleuse"
L’attaquant toulousain fait les présentations.
Si les Bleuets sont privés pour l’Euro de leur capitaine Abdou Diallo, passé par Zulte Waregem (2015-16) et qui évolue à Dortmund, mais aussi pour ce match de l’attaquant lyonnais Martin Terrier et probablement du milieu d’Arsenal Mattéo Guendouzi, leur effectif reste très dense.
"Ils ont une génération fabuleuse et ils ont énormément de talents", résume Aaron Leya Iseka avant de s’arrêter sur plusieurs joueurs qu’il a affrontés cette saison.
Paul Bernardoni (gardien, prêté à Nîmes par Bordeaux) : "Il est vraiment pas mal. Il a beaucoup de leadership, il dégage beaucoup de maturité. C’est peut-être parce qu’il a l’air plus vieux (sourire). Plus sérieusement, même en match amical, quand on a joué contre eux, je l’avais déjà remarqué, pas mal."
Kelvin Amian (défenseur, Toulouse) : "C’est mon gars. Un bel avenir devant lui. Il est appliqué, sérieux et bosse très dur. Un très bon latéral droit qui enchaîne les matchs et les performances. Il faudra faire attention à lui."
Houssem Aouar (milieu, Lyon) : "Derrière Mbappé, c’est le meilleur jeune joueur de France. Il a atteint le plus haut niveau, c’est le plus constant. Il a déjà joué la Ligue des champions."
Jonathan Bamba et Jonathan Ikoné (attaquants, Lille) : "Ils vont très, très vite. Ils sont bons techniquement, ils sont complémentaires. Il faut les empêcher de prendre du rythme. Sinon, si on les laisse, cela va nous poser de gros problèmes."
Moussa Dembélé (attaquant, Lyon) : "Quand il est arrivé, il a pas mal marqué. Il est très efficace. Il tient très bien son rôle d’attaquant. Un vrai numéro 9."