Grands débuts d'Eden Hazard au Real: Entre héritage et opération séduction
Ce samedi face à Levante (13 h), Eden Hazard va effectuer ses grands débuts avec le Real, en portant le n° 7, qui constitue un très lourd héritage à Madrid.
- Publié le 14-09-2019 à 07h53
- Mis à jour le 14-09-2019 à 08h56
Ce samedi face à Levante (13 h), Eden Hazard va effectuer ses grands débuts avec le Real, en portant le n° 7, qui constitue un très lourd héritage à Madrid. Jamais, peut-être, un numéro de vareuse n’avait autant fait couler d’encre. Dans tous les clubs du monde ou presque, c’est la liquette n° 10 qui attire l’attention. Pas au Real Madrid.
Mariano Diaz, qui portait cette vareuse mythique la saison dernière, n’y a pas vraiment fait honneur (4 buts inscrits en 746 minutes jouées) et le Diable rouge doit redorer un n° 7 au passé glorieux.
Rien que dans l’après-guerre, on parle de 1 421 buts inscrits en 2 977 matchs officiels par les huit n° 7 les plus mythiques du Real. Dans l’ordre chronologique : Sabino Barinaga, Joseito, Raymond Kopa, Amancio Amaro, Juanito, Emilio Butragueno, Raùl et Cristiano Ronaldo.
Plus que des buts , ceux-là ont laissé une empreinte indélébile à la casa blanca. Le dernier d’entre eux étant évidemment hors catégorie puisque CR7 a offert deux Ligas, quatre C1 et deux Copas au Real, glanant quatre Ballons d’or au passage.
Bien sûr, Eden Hazard sera comparé au Portugais par le public espagnol. Mais Zidane et la direction du Real savent qu’ils n’ont pas recruté le remplaçant de Ronaldo, ni même celui de Raùl. Le premier tournait à une moyenne d’un but par match ; son prédécesseur, à un but tous les deux matchs.
Le Diable rouge, lui, apportera peut-être un peu plus de romantisme que ces deux machines à faire trembler les filets et il offrira de l’espace et des caviars à ses partenaires ainsi que des dribbles spectaculaires aux spectateurs.
En réalité, c’est plutôt à Amancio Amaro et Emilio Butragueno qu’il faudrait le confronter si ce n° 7 devait absolument faire l’objet de comparaisons. Deux superbes dribbleurs dont les standards tournaient plutôt autour d’un but tous les trois matchs, un rythme de croisière sur lequel navigue facilement notre compatriote depuis trois saisons.
Pour s’imposer comme le neuvième n° 7 de légende du Real Madrid d’après-guerre, l’homme de Zidane devra se mettre le public dans la poche. Comme expliqué par Ramón Calderón (ancien président du Real) dans ces colonnes le mois dernier, ce n’est pas à la portée de tous. Eden est de ceux qui laissent la pression leur glisser dessus mais, plus que jamais, il a un public à séduire. À Lille, il n’avait eu aucun mal à éblouir un Stadium Nord finalement peu exigeant, en émergeant au sein d’une génération très forte qui finira par réussir un doublé Coupe-championnat historique, en 2011.
À Chelsea, le Brainois avait réussi à se mettre rapidement Stamford Bridge dans la poche en délivrant des caviars pour Ivanovic et Lampard durant les trois premières journées de championnat, malgré quelques critiques entendues durant la préparation.
C’est sur ces mêmes bases que le Diable fait ses débuts au Real, avec toutefois des socios déjà impatients après la saison blanche connue par les Merengues, qui le sont encore plus après le faux départ du Diable en Liga. Et les deux derniers nuls concédés en championnat - après pourtant une première convaincante face au Celta Vigo - n’ont pas vraiment apaisé la situation.
Les performances collectives auront évidemment une grande influence sur son intégration mais, face à un public de connaisseurs, Eden devra montrer plus que jamais qu’il est prêt à mourir pour ce maillot. À domicile et face à une modeste équipe de Levante, il se devra de montrer directement un échantillon de ce qu’il peut apporter au Real. Sans quoi la pression sera déjà présente pour le déplacement à Paris, mercredi.