Franck Ribéry: la trentaine fringuante
Le Français a montré à l’aller qu’il n’avait rien perdu de ses qualités. Et le Bayern compte encore sur lui pour réaliser ce qui serait un drôle d’exploit.
- Publié le 01-05-2018 à 13h26
- Mis à jour le 01-05-2018 à 16h47
Le Français a montré à l’aller qu’il n’avait rien perdu de ses qualités. Et le Bayern compte encore sur lui pour réaliser ce qui serait un drôle d’exploit. Des crochets, des accélérations. Et puis encore des crochets et des accélérations qui ont fini par saouler de coups Daniel Carvajal.
Le Madrilène, pourtant l’une des références à son poste, a été tourmenté comme très rarement cette saison par Franck Ribéry. Le Français a beau avoir fêté le 7 avril dernier ses 35 ans, un âge presque canonique pour un joueur qui continue à miser sur son explosivité et ses qualités de vitesse, il est apparu, et d’assez loin, comme le meilleur Munichois. Le seul, finalement, à tenir son rang.
Personne n’a disputé autant de duels que lui (19), ni provoqué autant de fautes (4) et qu’il ait affiché ses jambes de 30 ans, celles qui avaient permis au Bayern de décrocher la Ligue des Champions en 2013 contre Dortmund, a confirmé son printemps en pente douce. Tout en chassant son crépuscule personnel.
"Il a 35 ans mais joue comme s’il en avait 25", a souligné, amusé, Lucas Vazquez qui a fini la partie face au Français. Une telle performance a suscité un début d’emballement dans l’Hexagone où le regard sur Ribéry reste forcément marqué par son passif avec les Bleus.
"Il a tout fait juste. À 35 ans, c’est rare qu’un joueur offensif garde autant d’intensité dans ses courses, autant de vitesse et de percussion", s’est enflammé Jérôme Rothen sur RMC. "Je ne le place pas sur la durée au niveau d’un Cristiano Ronaldo mais il n’en est pas loin. Aujourd’hui, à gauche, en équipe de France, il doit être titulaire tous les jours. Il n’y en a pas un qui est plus fort que Ribéry."
L’ancien international a peut-être la mémoire sélective en omettant les talents de Kylian Mbappé, de Thomas Lemar, d’Ousmane Dembélé ou de Kingsley Coman, pour ne citer qu’eux. Et Ribéry doit d’abord à la blessure de ce dernier, qui lui était passé devant au Bayern, son retour au premier plan qui porte aussi la marque de Jupp Heynckes avec qui il entretient une relation aussi privilégiée que ses rapports avec Carlo Ancelotti étaient polaires…
"Heynckes a été le responsable de mon excellent niveau en 2013, je suis très content qu’il soit de retour, il sait ce que je peux faire, il donne confiance aux joueurs, il a soudé l’équipe", savourait le milieu offensif au moment du come-back du technicien qui a fait du Français "l’un des joueurs les plus importants".
"C’est un monument", expliquait-il encore récemment. "Malgré de nombreuses blessures, il a toujours su se relever pour revenir encore plus fort."
Et marquer encore un peu plus l’histoire de son club : le titre de champion d’Allemagne conquis début avril lui a permis de rejoindre Oliver Kahn, Mehmet Scholl, Philipp Lahm et Bastian Schweinsteiger au club des octuples vainqueurs de la Bundesliga.
Un nouveau sacre l’an prochain permettrait au joueur étranger le plus efficace jamais passé par le Bayern de devenir le seul recordman en la matière, ce qui figure dans les plans du joueur qui va prolonger pour un an. Avec à la clef, encore des crochets et des accélérations.