France: les grands perdants de la victoire contre l'Australie
Le succès étriqué des Bleus contre l’Australie fragilise certains de ses joueurs
- Publié le 18-06-2018 à 06h44
- Mis à jour le 18-06-2018 à 06h45
Le succès étriqué des Bleus contre l’Australie fragilise certains de ses joueurs L’équipe de France a réussi la prouesse de s’imposer devant l’Australie sans forcément se créer d’occasions.
Un penalty généreusement accordé par le VAR et transformé par Antoine Griezmann suite à une ouverture de Paul Pogba puis un but contre son camp ont suffi alors que les Socceroos avaient égalisé, eux aussi sur penalty, grâce à Mile Jedinak qui a exploité une faute de main de Samuel Umtiti.
"Il ne faut pas être trop durs envers nous-mêmes, même si l’on doit et l’on espère faire mieux les prochains matches", a résumé Pogba, impliqué sur les deux buts bleus.
Sa relative efficacité comme la vigilance d’Hugo Lloris, qui, à défaut de sortir un penalty, a rappelé la qualité de ses réflexes quand il a détourné le ballon de Corentin Tolisso en première période, sont à ranger parmi des motifs de satisfaction. Bien trop rares... "J’essaie d’être là pour aider l’équipe, il fallait rester concentré et c’est sur l’ensemble de la compétition qu’on me jugera", a expliqué le portier, critiqué ces derniers mois.
Comme l’apport du banc d’où Olivier Giroud, Nabil Fekir et Blaise Matuidi ont surgi pour faire du bien. "Les trois qui sont entrés ont apporté quelque chose", apprécie Didier Deschamps, qui a pointé "le manque de peps et d’accélération dans les passes qui ne sont pas arrivées assez vite ou dans les prises de balle et la vitesse qu’on aurait pu mettre pour les mettre en difficulté". Ce qui va entraîner forcément des aménagements dès la rencontre contre le Pérou ce jeudi.
Umtiti a perdu du crédit
Son autodérision qui lui a valu d’alimenter sa story Instagram par l’un des nombreux détournements qui ont fleuri sur les réseaux sociaux ne fait pas oublier cette main en pleine surface qui a coûté un penalty et que Samuel Umtiti a assumée.
"C’est un mauvais réflexe, je saute dans l’élan et je pensais que ballon était déjà passé. Quand je me retourne, ma main touche le ballon, c’est un fait de jeu", a expliqué le Barcelonais aussi fébrile depuis le printemps que rassurant à l’automne.
À court terme, son statut n’est pas menacé par Presnel Kimpembe ou Adil Rami. Mais un net regain est attendu pour l’invité surprise de l’Euro 2016.
Tolisso a perdu gros
"Si j’ai perdu des points ? Tout n’a pas été mauvais non plus, je n’ai pas fait le pire match de ma carrière non plus mais il faudra voir ce qui n’est pas allé pour ne pas refaire le même type d’erreurs."
Après avoir été très intéressant lors de ses neuf premières sélections, Corentin Tolisso a déçu pour sa dixième apparition. Son principal fait de match ? Ce coup franc australien dévié qui aurait pu terminer au fond des filets français sans un réflexe d’Hugo Lloris.
Incapable d’accélérer le jeu et d’incarner ce relais technique vu en préparation, le Munichois peut s’attendre à perdre sa place vu la très bonne entrée de Blaise Matuidi qui, dans un autre registre, a amené du liant par ses projections vers l’avant.
Un trio qui a manqué de brio
Intéressante et prometteuse sur le papier, l’association entre Kylian Mbappé, Antoine Griezmann et Ousmane Dembélé a déçu. Les remplacements après 70 minutes des deux derniers sont venus sanctionner une prestation sans relief. Le colchonero l’a reconnu : "C’est toujours énervant de sortir, il n’y a aucun joueur qui aime sortir mais le plus important, c’est que les trois entrants ont fait du bien, donc tant mieux pour nous et pour le coach."
Ce double changement trahi un double message : celui d’une piqûre d’orgueil de Griezmann et d’un avertissement pour un Dembélé au déchet considérable avec quatorze pertes de balle. Alors que dans le même temps Olivier Giroud a fait beaucoup de bien. Et va s’imposer comme un recours à même de changer les lignes et l’animation avec l’hypothèse d’un retour au 4-2-3-1.Jonathan Lange