Federer, pas deux fois de suite
- Publié le 11-07-2018 à 21h53
- Mis à jour le 11-07-2018 à 21h52
Cette fois, le plan spécial Wimbledon du Suisse n’a pas fonctionné L’impasse sur la saison de terre battue n’aura pas été deux années de suite la solution miracle pour que Roger Federer remporte Wimbledon, le tournoi qui compte le plus pour lui tous les ans.
À la surprise générale, le Suisse s’est incliné mercredi face à Kevin Anderson, joueur qui ne lui avait jamais pris un set en quatre duels. En 4 h 14 et cinq sets, le Sud-Africain a provoqué un séisme sur le court 1 (2-6, 6-7 (5), 7-5, 6-4,13-11). En tête deux sets à rien, le n°2 mondial a même eu une balle de match sur le service adverse à 5-4 dans le troisième set, mais n’a pas pu sortir le passing de revers dont il aurait eu besoin.
Ensuite, on l’a senti décliner petit à petit : les jambes lourdes, les intentions de moins en moins agressives, le jeu un peu grippé à l’image de la double-faute à 11-11, 30A. Il s’est battu avec acharnement, sauf que jamais l’étincelle n’est venue et, surtout, jamais Anderson, qui peut pourtant être fragile mentalement, n’a cessé d’expédier les missiles. Federer, assez nerveux ce mercredi mais sans aucun doute parce qu’il sentait que son jeu ne lui obéissait pas vraiment, ne disputera donc pas sa 13e demi-finale de Wimbledon, sa 44e en Grand Chelem.
Kevin Anderson , au jeu simple mais tellement efficace, est en revanche devenu le premier Sud-Africain à atteindre le dernier carré londonien depuis Kevin Curren en 1983. Déjà finaliste du dernier US Open, il a eu le triomphe très sobre après la balle de match, conscient du désastre qui venait de se jouer pour son vaincu… Et le public.
On pourrait aussi ajouter Uniqlo, qui vient de se payer Federer à prix d’or juste avant Wimbledon et fait double flop ce mercredi entre lui et Kei Nishikori. Autant on avait retrouvé Federer marchant quasiment sur l’eau à cette période l’an dernier, autant cette fois on ne l’a jamais senti avoir la même fraîcheur physique et mentale, ni le même tranchant dans le jeu.
Seulement sa marge sur la surface semblait suffisamment importante pour qu’en quelques coups de patte il se sorte des griffes d’Anderson, or pas du tout. Mais les coups de patte ne sont pas sortis de la raquette pour la plus grande surprise de la planète tennis. Ce match de Federer est une sorte de retour à la réalité : depuis deux ans, le Suisse a fait passer le génie pour la routine mais, mercredi, l’extraterrestre était redevenu humain.
On avait oublié à quoi cela ressemblait. Lui aussi certainement.