Denis Odoi et Fulham, arbitres du titre: "J’ai fait une erreur contre Salah et il était parti"
Avant de les affronter en une semaine avec Fulham, Denis Odoi analyse le duel à distance des deux candidats au titre en Premier League : Liverpool, qui se déplace à Craven Cottage ce dimanche, et Manchester City, qui imitera les Reds samedi prochain...
- Publié le 15-03-2019 à 17h18
- Mis à jour le 17-03-2019 à 09h13
Avant de les affronter en une semaine avec Fulham, Denis Odoi analyse le duel à distance des deux candidats au titre en Premier League : Liverpool, qui se déplace à Craven Cottage ce dimanche, et Manchester City, qui imitera les Reds samedi prochain...
19e, à 11 points de Cardiff : Fulham est à la lutte. Les Londoniens trustent le bas du classement depuis des mois et peinent à en sortir. Une situation difficile que Denis Odoi accepte mais contre laquelle il se bat. Le défenseur belge est à bloc pour son club qu’il tente de mener au moins à cette 18e place du classement pour éviter une culbute directe vers le Championship.
Denis, pensez-vous que se sauver est possible ?
“Bien sûr qu’il y a encore une vraie possibilité de se sauver. Nous sommes encore trop loin de nos concurrents directs mais il reste encore pas mal de matches (NdlR: 8 exactement).”
Votre calendrier de fin de saison est abordable…
“Nous avons six derniers matches sans grand ténor mais ce n’est pas facile pour autant. Nous pouvons toutefois nous dire qu’il est possible de prendre des points face à ces équipes. L’écart avec les équipes qui nous précèdent doit diminuer au plus vite.”
Pensez-vous qu’un nouveau vent peut souffler avec une ou deux victoires ?
“Si nous enchaînons quelques bonnes prestations, nous pouvons être lancés dans le sprint final.”
Que vous a apporté Claudio Ranieri ?
“Le nouvel entraîneur nous fait jouer différemment. Avec davantage de longs ballons et surtout moins de risques dans le jeu. Nous n’avons pas pris beaucoup plus de points qu’en début de saison mais nous continuons à faire de notre mieux.”
Aleksandar Mitrovic est en grande forme, vous aurez besoin de ses buts en fin de saison !
“Mitro est vraiment important pour nous. Et pas que pas ses buts. C’est un guerrier qui donne tout sur le terrain. Il a joué le plus de minutes après moi. Il est très important pour le groupe. Puis, nous n’avons pas d’autre attaquant de pointe de son niveau.”
Pour vous, rien n’a changé depuis le début de saison : vous êtes un titulaire indiscutable.
“Je suis content de mon temps de jeu. J’ai eu deux entraîneurs cette saison et tous les deux me font jouer. C’est une marque de respect. Je fais aussi de moins bons matches mais j’ai souvent été au niveau.”
Vous avez acquis un nouveau statut ces derniers mois !
“Le nouveau coach est arrivé et a respecté ma place dans l’équipe. Je suis devenu un cadre du groupe. L’an passé, je l’étais déjà un peu. Cette saison, ça s’est bien renforcé vu que je joue toujours. Je suis l’un des plus anciens aussi. Le groupe respecte ce que je dis dans le vestiaire ou sur le terrain.”
Vous avez aussi parfois changé de position, quittant l’axe pour revenir défendre sur le côté droit. Quel rôle vous convient le mieux ?
“Je respecte ce que le coach veut de moi. Personnellement, je suis désormais plus à l’aise dans l’axe. Et encore mieux quand je suis à droite du trio axial dans un système à trois ou cinq défenseurs. Après, face à West Ham, par exemple, j’ai joué sur le côté droit car le coach voulait que je cadenasse Felipe Anderson et je l’ai bien fait (NdlR : le Brésilien n’a pas été décisif et a été remplacé en fin de match)...”
“J’ai fait une erreur contre Salah et il était parti”
Les souvenirs des affrontements face à Manchester City et Liverpool sont rarement les plus positifs pour les équipes de Premier League. Et certainement pas pour le Fulham de Denis Odoi qui a pris 3-0 contre les Citizens et 2-0 contre les Reds en championnat lors des matches aller. En une semaine, les Londoniens vont coup sur coup croiser la route des deux candidats au titre, dans leur antre de Craven Cottage. Fulham sera donc peut-être l’un des arbitres du titre... ou alors les deux géants enfonceront-ils un peu plus Denis Odoi et son club dans le fond du tableau.
Dès le début de saison, Manchester City et Liverpool ont trusté le haut du classement, réduisant la lutte pour le titre en Angleterre à un dialogue entre les équipes anglaises les plus en vogue de ces dernières saisons. Les deux formations sont pourtant aux antipodes l’une de l’autre : la fougue de Jürgen Klopp d’un côté, le jeu de passes de Pep Guardiola de l’autre. Avec un point commun : une attaque furieusement au-dessus des normes locales, comme a pu le constater, aux premières loges, Denis Odoi…
"Nous avions fait de bons matches face aux deux équipes", se souvient le défenseur de Fulham. "Mais ça n’avait pas suffi. Elles sont tellement impressionnantes."
C’est d’abord Liverpool qui croisera la route de Fulham ce dimanche. Un duel qui, à l’aller, n’a pas laissé d’excellents souvenirs à Denis Odoi qui a dû se farcir Mo Salah durant toute la soirée.
"J’ai voulu jouer le hors-jeu sur une phase. Je fais mon mouvement un peu trop tard et il était parti. Franchement, c’était un mauvais choix qui ne devait pas porter à conséquence, mais avec Mo Salah, tu ne sais pas te rattraper... ni le rattraper."
La vitesse de l’Égyptien a littéralement choqué le Louvaniste : "Je ne savais pas qu’il allait aussi vite. Il est aussi très costaud et puissant. C’est un joueur diablement efficace. Il ne cherche pas trop à faire de belles choses. Il n’a qu’une intention sur le terrain : marquer."
Sachant ça, les défenses ont tendance à ne voir que lui et à oublier le reste de l’équipe. Une grave erreur.
"Maneh et Firmino, c’est aussi du costaud. Des joueurs qui correspondent bien à la philosophie du coach, qui vont très vite vers l’avant. Et ils ne sont pas les seuls. Liverpool a une défense de grand talent avec des flancs hyper impressionnants et un entrejeu bien costaud. C’est une équipe de grande classe."
La défense de Fulham avait été pressée comme un citron par les joueurs offensifs de Jurgen Klopp.
"Leur coach leur demande d’appliquer un pressing très direct, très haut. Ils mettent vraiment peu de temps à te coller. Leur système est difficile à contrer et ils nous ont forcés à allonger à la relance. Sinon, nous ne pouvions pas nous en sortir."
Liverpool lui a visiblement laissé un fort sentiment et pourtant, c’est Manchester City qui l’a le plus impressionné. "Après, ça ne veut rien dire dans une course au titre."
Encore plus que contre les Reds, Odoi a eu l’impression d’être face à une énorme machine quand il a affronté les Citizens : "C’était pourtant en début de saison et l’équipe a encore grandi depuis. Avec eux, c’est vraiment : au moindre pas de travers, c’est la punition."
Ses adversaires directs se nommaient Kun Aguero et Gabriel Jesus. Deux grands attaquants par le talent qui n’ont toutefois pas impressionné Odoi outre mesure.
"Ils possèdent des profils assez similaires : des dangers permanents autour et dans les 16 mètres. Avec un côté plus collectif pour Jesus."
Le souci avec City, c’est qu’il y a du monde autour du numéro 9. "J’ai rarement vu ça. Ça vient de partout. David Silva, Raheem Sterling et Leroy Sané sont trois super joueurs. Mais face à nous, c’est surtout Bernardo Silva qui m’avait choqué. Il n’arrête pas de monter en puissance. Fernandinho avait fait un gros match aussi."
Tout ça sans Kevin De Bruyne. Odoi l’a affronté en League Cup, trophée que Manchester City a récemment gagné. "C’est quand tu vois jouer ces gars que tu te dis que tu fais partie du même championnat mais que tu n’es pas au même niveau. Le danger vient de partout chez eux."
Vaincre Pep Guardiola et ses hommes est devenu un casse-tête pour de nombreuses équipes hors ténors de la Premier League. Le jeu prôné par l’Espagnol tranche avec ce qui se fait ailleurs et rend ses joueurs imprévisibles. "Newcastle a su aller les chercher. Les Magpies ont eu genre 25 % de possession de balle et une chance monstrueuse. Puis, City n’était pas à son top. Franchement, s’ils sont à 100 %, il est difficile de les battre…"
“Eden est le joueur le plus difficile à bloquer”
Denis Odoi a fait face à tous les meilleurs joueurs du championnat anglais, ou presque. Et un seul ressort du lot : Eden Hazard.
“Il est bien plus difficile à tenir que Salah, par exemple”, dit Odoi. “Salah, il joue direct. Il fonce vers le but. Eden Hazard est plus joueur, plus technique. Il peut te prendre de vitesse avant de ralentir pour mieux te dribbler. Lui prendre le ballon est presque impossible… sans faute. Il est le joueur le plus difficile à bloquer que j’ai pu affronter.”