This is England (4/6): Tony Bloom fait "all-in" avec son cœur
Avant de devenir propriétaire de Brighton, Tony Bloom était un as du poker.
- Publié le 29-12-2018 à 15h06
- Mis à jour le 29-12-2018 à 15h07
Avant de devenir propriétaire de Brighton, Tony Bloom était un as du poker. Parieur professionnel, joueur de poker, propriétaire de Brighton et de l’Union, Tony Bloom est ce genre de personne qui transforme tout ce qu’elle touche en or. Pour ce quatrième épisode de notre série consacrée au football anglais, partons à la rencontre de celui qui n’a pas hésité à faire "all-in" avec son cœur.
Les jeux d’argent, son dada
L’histoire de Tony Bloom, c’est celle d’un homme qui a rapidement été attiré par l’argent et le virus du jeu. "Vers l’âge de 8 ou 9 ans, j’avais l’habitude d’aller aux machines à sous sur West Street avec des copains, explique-t-il à The Argus, un journal local de Brighton, sa ville. On jouait notre argent de poche sur des machines à fruits." Alors qu’il n’avait même pas dix ans, Tony Bloom, que l’on surnommera plus tard "Le Lézard", traçait déjà son chemin vers la réussite et le risque.
Un parieur qui n’a pas froid aux yeux
Après avoir testé les jeux d’argent dans sa tendre jeunesse, Tony Bloom décidait de passer à la vitesse supérieure. Après avoir étudié les mathématiques, il décide de devenir parieur professionnel. Son style : une prise de risque maximale. Si bien évidemment, au début, il a essuyé quelques défaites comme ces 5 000 euros perdus sur un match de cricket, petit à petit, son style a commencé à rapporter gros avec un coup d’éclat en 1998 où il prédisait la victoire de la France à la Coupe du monde ! Après avoir fondé Premier Bet en 2002, il crée la société Starlizard qui fournit des prédictions précises sur les matchs de foot.
Le poker, son autre passion
En parallèle à ses activités de parieur professionnel, Tony Bloom a une autre grande passion : le poker. C’est d’ailleurs de là que lui vient ce surnom de "Lézard". Si son physique s’y prête, c’est surtout son sang-froid qui a fait mouche et qui lui a permis de faire fortune au poker. En 2004, il remportait le championnat d’Australie et il se classe également 4e du championnat du monde l’année suivante. À l’époque, ses gains cumulés se comptaient à hauteur de plusieurs millions de dollars !
Brighton, sa ville !
Mais Tony Bloom, c’est avant tout quelqu’un de très attaché à ses racines. Et ces racines, elles se trouvent à Brighton. Alors qu‘en 2009, il voit son équipe de toujours plonger vers les abîmes des championnats anglais, il ne pouvait rester sans rien faire. En League One (l’équivalent de la troisième division) au moment où il prend les commandes du club, Brighton est rapidement monté à l’échelon supérieur et après six saisons en Championship, voilà les Seagulls (Mouettes) de retour en Premier League après 34 ans d’absence !
Un retour qui est sans conteste à mettre au crédit de Tony Bloom car il n’a pas hésité à délier les cordons de la bourse pour remettre sa formation préférée au centre des discussions : 300 millions d’euros, rien que ça ! Et ce pari il l’a fait alors que le club végétait en League One puisqu’il n’a pas hésité à y injecter 100 millions d’euros pour y construire un nouveau stade. Car oui, il y croyait au retour de ses Seagulls au sein de l’élite anglaise. Visionnaire ce Tony Bloom ? Peut-être ! Car sa stratégie agressive et détournée pour arriver à ses fins au poker, il l’a reproduite dans le monde du football. Pas question de dépenser de millions pour s’offrir un nom ronflant qui viendrait seulement prendre quelques liasses de billets dans son club. Non : le propriétaire de Brighton s’attache les services de joueurs expérimentés et revanchards pour entourer ses jeunes talents. Et ce n’est pas une question d’argent, il en a suffisamment, mais de principe pour le "Lézard". Et quand on lui demande si la décision de reprendre la tête de Brighton a été difficile à prendre, la réponse est claire : "J’ai examiné la situation et c’était une décision facile à prendre. Est-ce une décision émotionnelle ou commerciale ? La vérité, c’est que je savais très bien dans quoi je m’engageais. Mais sans l’émotion de Brighton d’être mon club de football de longue date, je n’y aurais pas pensé."
L’Union, son pari belge
Il y a quelques mois, Tony Bloom jetait son dévolu sur la Belgique et plus particulièrement sur le mythique club de l’Union Saint-Gilloise où il est devenu le nouveau président. Un président ambitieux, comme il a su l’être en poker, aux paris sportifs ou encore avec Brighton. "Nous voulons monter en D1 le plus vite possible, lançait-il d’entrée. J’adore ce club et je suis déjà fou de joie qu’il soit le mien." Et s’il confirme que tout ce qu’il touche se transforme en or, tout comme celui de Brighton, le blason de l’Union devrait être remis au goût du jour. S’il a le sang-froid, Tony Bloom a aussi le cœur chaud et bien accroché.