Serie A : Matiás Vecino, le Céleste de l'Inter
Tout doucement, le milieu de terrain uruguayen est en train de devenir l'un des éléments les plus importants de l'Inter Milan.
- Publié le 20-04-2019 à 18h22
- Mis à jour le 20-04-2019 à 18h39
Tout doucement, le milieu de terrain uruguayen est en train de devenir l'un des éléments les plus importants de l'Inter Milan.
"Officiel : Matiás Vecino rejoint l'Inter pour vingt-quatre millions d'euros." Qui ne suit pas le championnat italien avec une certaine assiduité s'était étonné de voir le club milanais, relativement sage sur le marché des transferts, claquer autant d'argent sur un joueur certes international, mais plutôt méconnu du grand public.
De Matiás Vecino, on connaissait la polyvalence, la ténacité, l'endurance, le goût pour les relayeurs de qualité ("Toni Kroos et Sergio Busquets sont mes idoles. Je ne leur ressemble pas, mais c'est leur jeu que je suis et étudie. Ils sont quasi parfaits."), mais pas forcément le parcours.
Et pourtant, depuis son arrivée dans la Botte en 2013, en provenance du Club Nacional, l'Uruguayen de 27 ans n'a cessé de monter en puissance, passant de grand espoir du foot sud-américain débarqué à la Fiorentina pour deux petits millions d'euros, à valeur confirmée, ardemment désirée par Luciano Spalletti. Un entraîneur qui voulait en faire l'une des pierres angulaires de son triangle médian.
Sarri, l'architecte
Si c'est sur les conseils avisés d'un certain Álvaro Recoba (un ex de... l'Inter !) qu'il opte pour le Calcio, deux hommes se sont relayés pour permettre au natif de Canelones (il y a vu le jour le 24 août 1991) de devenir un crack : Maurizio Sarri et Paulo Sousa. Le premier architecte de sa carrière est donc l'actuel coach d'Eden Hazard, qui rencontre cet élément physique, mais doué, lors de son prêt à Empoli. Nous sommes en 2014. La Viola sait qu'elle possède un gros potentiel dans ses rangs, mais Vecino ne parvient pas à faire son trou au sein du club florentin.
Direction Empoli, donc, une équipe tout juste promue en Serie A. À sa tête, un illustre inconnu du nom de Maurizio Sarri. C'est en Toscane que le Maestro pose les jalons de son Sarri-ball. Et comme il n'a pas encore rencontré Jorginho, c'est notamment Vecino qui prend les commandes au milieu.
Affûté physiquement, il est là pour combler les brèches (2,5 tacles par match) et rendre les ballons bien propres (55 passes par rencontre). Il emmagasine aussi toute l'expérience tactique que peut lui prodiguer Sarri, tout heureux de trouver un élément qui ne cesse de progresser, après des passages peu fructueux à la Fio et Cagliari (prêt). Avec le solide Matiás (deux buts et quatre assists) au sein de son entrejeu, les Azzurri se sauvent, avec de belles victoires sur la Lazio et Naples en prime.
Retour en grâce
Forcément, la Fiorentina le rappelle à la niche. Et sous le commandement de Sousa, la mue prend enfin avec le club violet. Placé au coeur du 3-4-2-1 du Portugais, il confirme ses belles perfs d'Empoli, y compris en Europa League. La preuve que Vecino n'était pas que le hit d'une saison.
Aux côtés du Croate Milan Badelj, il devient l'un des meilleurs passeurs d'Italie (66 passes par match et une moyenne de 87,5% de réussite dans le domaine) et l'un des meilleurs "casseurs" d'attaques (2,5 tacles et quasi deux interceptions par journée). Florence termine à la cinquième place, avec un effectif bien balancé (Nikola Kalinic, Federico Bernardeschi, Davide Astori et donc Vecino) et surtout parfaitement articulé.
Vecino, lui, prend son pied. Et surtout, il prend de plus en plus d'ampleur à mesure que les mois passent. S'il quitte la Fio sur une petite huitième place, il ne déçoit pas au niveau personnel (quatre buts et autant de passes dé', son meilleur total). Il n'est donc pas illogique de voir l'Inter casser sa tirelire, afin de mettre le montant nécessaire pour l'arracher du stadio Artemio-Franchi.
En bleu et noir
Là encore, il ne perd plus de temps et est directement titulaire. Et là encore, il trouve comme partenaire de jeu un Croate. Cette fois, c'est Marcelo Brozovic qui lui sert de compagnon en pare-chocs, devant la défense de Spalletti. Le tout dans un 4-2-3-1 qui permet à l'Inter de gratter son ticket pour la Ligue des Champions... grâce à son but de la tête dans les dernières minutes de l'ultime journée face à la Lazio ! Une compétition où il est bon, mais sans parvenir à élever le niveau de jeu de son club.
Qu'à cela ne tienne, il conserve une belle cote d'amour auprès des supporters, qui apprécient ses qualités de relanceur et de box-to-box. En plus, lui qui mettait déjà son petit quota de buts et de passes décisives, parvient à marquer dans le derby face au Milan AC, remporté mi-mars et capital dans la lutte pour le podium. Belle façon de se faire aimer par son public...
La suite ? En principe, elle se jouera à San Siro, où il dispose d'un contrat longue durée, jusque 2022. Mais il se murmure déjà que Maurizio Sarri aimerait arracher Vecino à la Serie A pour en faire l'un de ses piliers à Chelsea, comme il le fit naguère avec Jorginho. À l'époque déjà, le coach à la clope avait tout fait pour l'attirer au Napoli, sans succès.
Espérons que l'Inter a mis une clause libératoire supérieure à vingt-quatre millions d'euros, cette fois...