Pour son premier "Klassiker", Witsel compte bien "profiter de la méforme du Bayern"
Nouveau patron du onze de Dortmund, Witsel va disputer son premier Klassiker.
- Publié le 10-11-2018 à 07h14
- Mis à jour le 10-11-2018 à 20h08
Nouveau patron du onze de Dortmund, Witsel va disputer son premier Klassiker .
Après s’être emparé des clés du milieu de terrain du Borussia, le Diable rouge s’apprête à vivre son premier grand moment avec les Schwarzgelben, qui reçoivent samedi le Bayern Munich. C’est à cette occasion que nous l'avons rencontré à Dortmund.
Vous venez de subir votre première défaite de la saison contre l’Atlético Madrid au moment d'aborder un match important contre le Bayern Munich. Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?
“L’ambiance n’était pas au top après la défaite mais je savais qu’on finirait pas perdre un match, davantage en Ligue des Champions qu’en championnat. Il n’y a toutefois pas de quoi s’alarmer et il faut rester positif : on est toujours en tête de notre groupe (NdlR: à égalité de points avec les Colchoneros) et on joue le prochain match à domicile contre Bruges. Maintenant un match important contre le Bayern nous attend, ce qui nous pousse à ne pas trop penser à la défaite de mardi.”
Vous pourriez reléguer les Bavarois à sept points en cas de victoire, le titre est-il un objectif clair et annoncé dans le vestiaire ?
“Non. L’objectif est de se qualifier pour la Ligue des Champions. Même si on se trouve actuellement dans une position favorable, personne ne parle de gagner le championnat. Comme on le fait depuis le début de saison, on doit continuer de prendre match par match et on verra à la fin de la saison où cela nous mènera.”
Que représente ce Klassiker pour vous ?
“Comme ce sera mon premier, ce sera assez spécial. À chaque fois qu’on joue à domicile, il y a une ambiance de fou mais je pense qu’il y en aura encore un peu plus et j’ai hâte de voir ce que ça donne.
Sur le terrain, à quoi vous attendez-vous comme match ?
"Je le comparerais à un Benfica-Porto, même si le Bayern est un cran au-dessus. Ce sera agressif, dans le bon sens du terme, et nerveux. Face à cette équipe dominatrice, c’est difficile d’avoir la possession du ballon. Le Bayern n’est pas bien depuis quelques semaines et ce sera à nous d’en profiter, même si ça peut être le type de matches grâce auquel le Bayern se réveillera et redeviendra l’équipe que tout le monde connaît. Mais à domicile, avec nos supporters, on doit tout faire pour l’emporter."
Dortmund réalise son meilleur début de saison depuis 2013-2014, quelle est la clé de cette réussite ?
"Miser sur la jeunesse, tout en ajoutant quelques joueurs qui ont un peu plus d’expérience."
Beaucoup de médias et de fans vous considèrent à ce titre comme le chaînon qui manquait à cette équipe, sentez-vous que vous avez pris autant d’importance ?
"Je suis resté moi-même mais étant donné que notre équipe est vraiment jeune, c’est à nous (NdlR. il cite Lukasz Piszczek, Marco Reus et Mario Götze) d’amener notre expérience aux jeunes et de les guider. Jouer ici à leur âge, c’est déjà plus que bien. Marco reste le chef parce que c’est le capitaine mais, en tant qu’ancien, quand je peux donner un conseil à qui que ce soit ou remettre quelqu’un à sa place, je le fais. Je ne suis pas du genre à crier sur un jeune mais je le motive et je lui explique les choses à ma manière, calmement. Ils sont jeunes mais respectueux et très à l’écoute."
Vous parlez de plus en plus de vous comme un ancien, jusqu’à quand vous voyez-vous jouer au plus haut niveau ?
"Le plus longtemps possible. J’aimerais jouer jusqu’à 35 ans, mais pourquoi pas ne pas faire une année de plus et voir comment je me sens physiquement. À partir du moment où je ne prendrai plus de plaisir sur le terrain, je raccrocherais les crampons mais ce n’est pas à l’ordre du jour."
Aussi bien en équipe nationale qu’en club ?
"C’est une bonne question. Je n’y ai pas encore pensé, j’essaie de profiter mais je ne me fixe pas de limite. Je continue tant que je suis bien physiquement mais si je vois qu’un petit jeune talentueux prend le dessus, je lui laisserais ma place. Je ne serai pas le genre de vieux joueur qui essaie de toujours gratter."
Tactiquement, vous êtes plus porté sur l’offensive qu’en équipe nationale. C’est une volonté du coach Lucien Favre ?
"C’est vrai que je n’ai pas le même rôle qu’en équipe nationale, où je dois davantage rester (en position) et contrôler. Le style du coach Favre me permet de me projeter un peu plus vers l’avant. Il a beaucoup de crédit dans notre parcours actuel."
Avez-vous une préférence entre ces deux rôles ?
"J’aime les deux. En équipe nationale, je suis habitué et m’y sens bien tandis qu’ici je prends autant de plaisir à monter de temps en temps."
"Mon parcours à Dortmund prouve que je n'étais pas en Chine pour me remplir les poches"
Parvenu à s'adapter à la vitesse grand V, Axel Witsel a pour ambition de s'inscrire dans la durée à Dortmund, de se "poser" comme il le dit plus simplement. "J’ai signé pour quatre ans et je me suis très bien senti dès le premier jour", se souvient-il avant d'expliquer les conditions qui lui ont permis de se sentir comme un poisson dans l'eau dans la Ruhr. "Tout le monde m’a très bien accueilli pour que je me sente à mon aise, sur le terrain ou en dehors pour ma famille. Le club est proche de ses joueurs à tous les niveaux. À partir du moment où l’installation se passe vite et bien pour le joueur et ses proches, ça facilite le reste sur le terrain."
Malgré cette adaptation rapide, le Diable rouge n'éprouve aucun regret quant à ses choix de carrière que beaucoup ont jugé étranges. "Chacun a le droit de critiquer", soutient Witsel. "Si je devais revenir en arrière, je ferais les mêmes choix. D'ailleurs quand je suis parti en Chine, j’ai été clair avec tout le monde. Mon parcours ici à Dortmund prouve que je n’étais pas en vacances en train de me remplir les poches. Tous les jours en Chine, j’avais le Mondial en tête et c’est ce qui m’a permis de continuer à bosser, surtout physiquement parce que le championnat n’offre pas la même intensité qu’en Europe."
"Le système de Bruges est ennuyant"
Jusqu’où le Borussia Dortmund peut-il aller en Ligue des Champions ?
"Si on atteint les quarts de finale c’est bien. On doit au moins sortir des groupes, sinon ce serait une catastrophe."
Le FC Bruges est votre prochain adversaire en C1, qu’avez-vous pensé du 0-4 à Monaco ?
"J’ai été surpris. Leur système en 3-5-2, que les joueurs maîtrisent vraiment bien, est chiant (sic). C’est pour cela qu’ils ont posé des problèmes à Monaco et même à nous quand on a été là-bas. On n’avait vraiment pas bien joué et on ne méritait peut-être pas de gagner le match."
De la compassion pour son pote Chadli
Transféré l’été dernier de West Bromwich Albion à Monaco, Nacer Chadli vit actuellement des moments difficiles sur le Rocher. Le dernier en date : cette défaite contre Bruges en Champions League. Pour Witsel, la réussite finira pas retrouver le chemin de la Principauté. “Je n’ai pas voulu trop déranger Nacer parce que ce n’est pas facile mentalement”, explique le Liégeois quand on lui demande s’il a été en contact avec son ami après ce revers éliminant les Monégasques de la C1. “Je lui ai simplement envoyé un message dans lequel je lui disais : ‘Courage. Continue à bosser. À un moment donné, vous allez retrouver le niveau que Monaco a normalement. Il faut un match référence pour que ça décolle.’” Et quoi de mieux qu’un choc contre le Paris Saint-Germain ce dimanche pour que la bande de Thierry Henry signe ce match référence ?