Les guerriers de Getafe face au Real avec la C1 en ligne de mire
Avant de recevoir leur prestigieux voisin du Real, les banlieusards madrilènes sont en position de se qualifier pour la Ligue des champions. Découverte d’un poil à gratter.
- Publié le 25-04-2019 à 17h45
Avant de recevoir leur prestigieux voisin du Real, les banlieusards madrilènes sont en position de se qualifier pour la Ligue des champions. Découverte d’un poil à gratter. Ils incarnent une menace. Une autre idée du football aussi. Et l’espoir qu’il est possible d’exister dans une grande métropole qui compte quatre autres clubs en Liga avec le Real, l’Atletico, le Ray Vallecano et Leganes.
Plus jeune club du grand Madrid, Getafe, fondé en 1983 dans la banlieue sud, réalise la meilleure saison de très courte histoire et pourrait s’inviter l’an prochain en Ligue des champions. Un miracle pour le cinquième plus petit budget de l’élite espagnole (39 millions d’euros) dont l’heure de gloire s’était résumée par ses deux finales de Coupe du Roi en 2007 et 2008 puis par une épopée dans la défunte Coupe UEFA en 2007/08 quand l’équipe à l’époque dirigée par Michael Laudrup avait devancé dans son groupe Tottenham et Anderlecht pour ensuite éliminer Benfica et se faire sortir par le Bayern en huitièmes.
Focus sur ce phénomène avant de recevoir le Real Madrid ce jeudi.
Un style qui détonne
La statistique les agace. Mais elle permet de mieux cerner aussi l’identité de jeu de Getafe. Avec 567 fautes, aucune autre équipe de Liga n’a été autant sanctionnée.
Mais résumer les hommes de Pepe Bordalas à des bouchers ne renverrait qu’une vision parcellaire de la réalité de cette formation au jeu direct, loin des standards de la Liga, qui mise sur l’intensité physique et sur son agressivité pour empêcher l’adversaire de déployer son jeu. Ce qui a fait dire à Marcelino, le coach de Valence que "Getafe est une équipe qui joue à la limite du règlement".
Le général Bordalas
En Espagne, Pepe Bordalas est présenté depuis plusieurs mois comme le successeur de Diego Simeone. Mais à la différence notable de l’Argentin, cet ancien attaquant n’a jamais évolué plus haut que la D4 et le natif d’Alicante a emprunté un chemin nettement plus tortueux vers le plus haut niveau.
Licencié à la surprise générale par Alaves à qui il venait d’offrir la montée et le titre de champion de D2 à l’été 2016, Bordalas (55 ans) a vite rebondi à Getafe qu’il a fait remonter en 2016/17 puis conduit la saison dernière à une très belle huitième place. Avant donc cette saison qui a tout pour être historique.
Derrière ses lunettes noires et sa barbe bien taillée se cache un technicien méthodique, un homme fasciné par la Rome antique qui organise ses équipes comme pouvaient l’être les légions de Jules César. Avec un degré d’exigeance extrême en termes de préparation physique.
"Avant chaque entraînement, je pèse mes joueurs. Je vois dans leurs yeux s’ils se sont reposés. J’ai déjà donné des conseils sentimentaux", a expliqué dans El Mundo ce fan de tauromachie qui idolâtre Rafael Nadal et qui reste un adepte d’un 4-4-2 à plat qui ne bouge quasiment jamais. Comme un certain Simeone…
Une armée de sans-grade
Si le nom de Djené Dakonam vous semble familier, rien de plus normal. Arrivé à Saint-Trond en 2016 en provenance d’Alcorcon, le robuste défenseur a ensuite quitté la galaxie Duchâtelet pour rejoindre Getafe. Où l’international togolais, capitaine, s’est imposé comme une référence "capable d’éteindre Suarez, Ronaldo ou Diego Costa", selon son entraîneur.
Dans un effectif où le nom de Mathieu Flamini qui joue les utilités attire les regards, l’autre sensation se nomme Jaime Mata. Longtemps amateur, le trentenaire jamais passé par un centre de formation qui reconnaissait dans AS "ne jamais avoir pensé pouvoir jouer en Liga" s’y est imposé cette saison avec seize buts et six passes décisives. Au point d’être appelé en sélection pour la première fois le mois dernier…