Le Villa qui brise les cœurs
Alors qu’il portait toujours le maillot du Vissel Kobe, l’attaquant espagnol a officialisé sa retraite.
- Publié le 14-11-2019 à 12h52
- Mis à jour le 15-11-2019 à 14h31
Alors qu’il portait toujours le maillot du Vissel Kobe, l’attaquant espagnol a officialisé sa retraite. J’ai décidé de mettre fin à ma carrière professionnelle et de prendre ma retraite." D’une phrase aussi nette que sa finition, David Villa a annoncé qu’il raccrochait les crampons, préférant investir dans le club new-yorkais de Queensboro FC, après une ultime expérience au Japon effectuée aux côtés d’Andrés Iniesta. Tout un symbole.
Car c’est encore un peu plus de nos souvenirs qui s’en vont avec El Guaje, ceux qui datent d’une période où l’Espagne faisait la pluie et le beau temps sur la planète foot, avec son jeu de position tout catalan. La Catalogne, c’est là que l’Asturien connaîtra ses plus beaux succès, avec deux sacres en Liga et une Ligue des champions pour ne citer que ceux-là. À cette époque, l’équipe où Villa se chargeait d’enquiller les buts était la référence absolue. Et même s’il ne rentrait pas forcément dans le moule du joueur guardiolien-type, l’avant-centre avait réussi à s’adapter pour devenir l’un des meilleurs à son poste. C’était pareil en Espagne, un pays dont il portera la tunique rouge à 98 reprises, claquant 59 buts au passage (un record qui ne risque pas d’être approché de sitôt).
Formé à Gijón, révélé à Valence, puis sublimé au Barça, il avait encore fait parler ses talents de caméléon en parvenant à s’imposer dans le football de Diego Simeone à l’Atlético, soit l’opposé total de ce que pouvait proposer Pep Guardiola sur le banc blaugrana. Avec une nouvelle Liga en prime, comme la juste récompense d’un joueur trop souvent sous-estimé. Il n’avait pas le talent naturel de Messi, le football délicieux de Xavi ou Iniesta, ni la géométrie de Sergio Busquets. Mais David Villa possédait l’âme des tâcherons magnifiques, celle qui lui avait été transmise par son padre, mineur de profession.
Villa n’était certainement pas un bourrin, mais un avant qui était prêt à se sacrifier pour l’équipe et à afficher un professionnalisme sans faille, jusqu’à New York, où l’Espagnol ne se contentera jamais de profiter d’une retraite paisible, le nez tourné vers les gratte-ciel.
Après un passage à Melbourne, son dernier terrain de jeu sera finalement le pays du Soleil Levant, là où l’espérance de vie est la plus longue, derrière Hong Kong. Y déposer des chrysanthèmes sur une carrière longue de près de vingt ans n’était donc pas illogique pour le joueur de 37 piges. En espérant que cela ne donne pas trop d’idées à Iniesta, sous peine de voir notre jeunesse partir encore un peu plus en fumée.