La nouvelle vague des coaches européens (3/5): Eddie Howe, le manager qui monte
Suite de notre galerie de portraits de jeunes entraîneurs avec Eddie Howe, le manager de Bournemouth, coqueluche du football anglais.
- Publié le 14-01-2017 à 15h34
- Mis à jour le 14-01-2017 à 15h36
Suite de notre galerie de portraits de jeunes entraîneurs avec Eddie Howe, le manager de Bournemouth, coqueluche du football anglais. The Sun s’est fait un malin plaisir à ressortir le cliché. Eddie Howe y est méconnaissable et y apparaît déguisé en Robin aux côtés de son ancien coéquipier Carl Fletcher à l’occasion de l’une de ses Christmas Parties dont l’Angleterre était friande. La photo a été prise dans l’établissement de Graziano Piovan qui, interrogé par le tabloïd, s’amuse : "Il était déjà prédestiné à devenir un super-héros et maintenant, c’est vraiment un super-héros."
L’objectivité de ce fan absolu de Bournemouth est forcément sujette à caution. Mais la renommée du manager des Cherries a depuis longtemps dépassé les murs de la cité du sud de l’Angleterre. Les attentes qui ont pesé sur le jeune technicien, 40 ans depuis novembre dernier, au moment où le pays se cherchait un sauveur à la tête de sa sélection, l’ont rappelé.
Tant au sortir d’un Euro désastreux qu’après le mandat éclair de Sam Allardyce, Howe a refusé de faire acte de candidature pour le poste de sélectionneur au grand dam d’une opinion publique qui voyait en lui l’homme providentiel.
"C’est vrai que j’ai dit dans de nombreuses interviews que le rôle de sélectionneur était le job ultime mais j’ai fait venir des joueurs ici et je leur ai promis un futur", convenait-il alors sur Sky. "Je suis enchanté que l’on pense à moi mais ce n’est absolument pas dans mes plans. Mon but est de mener ce club toujours plus haut en Premier League et de faire mieux que la saison dernière."
Pour beaucoup , la 16e place obtenue l’an passé avait des airs de sommet pour le promu. Mais Bournemouth, dans le sillage de son manager, a cassé ce plafond de verre et occupe le 9e rang de Premier League. Howe est ambitieux. Il ne l’a jamais caché. Et a très vite identifié l’origine de ses rêves de grandeur : pour lui, cette seconde vie sur un banc est l’occasion d’effacer les regrets nés de son passé de joueur où il n’est pas allé au bout de son histoire.
"La plus grande influence de ma carrière d’entraîneur est issue de la frustration de ne pas voir de succès quand j’étais joueur. Je voulais vraiment y arriver. Je voulais jouer en Premier League, gagner des trophées. J’étais obsédé par la victoire", a-t-il décrit dans le Daily Mail en décembre dernier. "Quand j’ai eu le choix de devenir entraîneur, il n’y avait plus ces limites physiques, plus ces blessures, c’était une nouvelle chance."
Oublié donc ce genou gauche qui s’est dérobé au printemps 2002 alors qu’Harry Redknapp venait de faire signer ce défenseur prometteur à Portsmouth et qui a précipité la fin de sa carrière alors qu’il évoluait en Espoirs avec la génération Lampard - Gerrard.
Revenu au bercail à la faveur d’une levée de fonds des supporters en 2004, Howe n’a plus quitté Bournemouth, à l’exception d’une parenthèse de 20 mois à Burnley de janvier 2011 à octobre 2012 qui a pris fin après la disparition de sa maman qui l’avait élevé seul avec sa soeur aînée Rowena, ses deux grands frères Dan et Charlie et son demi-frère Steve.
En 2009, alors qu’il n’a que 31 ans, il devient le plus jeune manager de l’histoire du monde pro britannique à la tête d’une équipe qui débute la saison en D4 avec 17 points de pénalité et une interdiction de recruter.
Depuis, plus de 300 matches ont suivi, avec trois promotions et ce savoir-faire identifié qui lui vaut des éloges. Gary Lineker, le premier, a vu en lui "le Special One anglais".
Jurgen Klopp n’a pas hésité de le présenter "comme l’un des meilleurs entraîneurs du championnat". Howe, parmi ses multiples influences, a avoué dans le Daily Mail que le travail de l’Allemand à Dortmund "était exceptionnel".
"Leur qualité de pressing venait de nulle part et cela m’a inspiré", a précisé ce père de jeunes garçons (2 et 5 ans) qui passent chaque jour au moins 12 heures dans les installations du club. "Ce qu’il fait à Liverpool en ce moment est fascinant". Au moins autant que ce que lui peut accomplir à Bournemouth.