Kompany, kung-fu et Sylvester Stallone : qui est Rocky Bushiri ?
Qui est Rocky Bushiri ? Portrait.
- Publié le 17-07-2019 à 15h09
- Mis à jour le 17-07-2019 à 15h30
Qui est Rocky Bushiri ? Portrait. D’emblée, le sujet est évacué par le principal intéressé questionné à chaque interview sur l’origine de son prénom.
"Tout le monde sait pourquoi je m’appelle Rocky, que mon père était fan des films et que je les ai vus. Cela ne me dérange pas d’être chambré là-dessus", s’amuse le défenseur.
Le reste de son histoire apparaît nettement moins connu. Elle débute au Congo, à Kinshasa où le petit Rocky voit le jour en novembre 1999, et se poursuit à Bruxelles où la famille débarque un an après sa naissance avec ses deux frères aînés. Sa petite sœur arrivera nettement plus tard, en 2017. "Et du coup, j’étais le petit dernier, je recevais tous les cadeaux", glisse-t-il en souriant d’une voix posée, avec un débit tranquille qui tranche assez nettement avec son hyperactivité enfantine.
"En fait, petit, j’étais assez impulsif. J’avais trop d’énergie. J’ai même fait du kung-fu quelques mois pour me dépenser quand j’avais six ans en combinant avec le foot à Ixelles, éclaire-t-il. Mais on m’a vite dit que ma place était au foot."
À Ixelles, donc, puis ensuite à Mazenzele et à Wolvertem avec en parallèle la sélection du Brabant flamand où, à 14 ans, son profil tape dans l’œil d’Ostende, de Zulte Waregem, d’OHL et de Westerlo. Le premier club rafle la mise. Bushiri change alors de vie, quitte le cocon familial pour KTA Top Sport à Bruges.
"C’était un peu dur pour ma mère, mon père, lui, ne montre pas trop ses émotions. La famille s’est vite adaptée", détaille Kevin, son frère dont il est très proche.
"C’était l’opportunité d’être directement avec d’autres joueurs qui jouaient en élite plus avec mes coéquipiers. C’était plus facile pour se faire des amis, renchérit le défenseur. En fait, on croit que la transition n’est pas simple mais c’est cool. Tu pars, tu es avec tes amis la semaine, tu joues au foot, tu dors à l’internat. Les premiers six mois, c’est top. Après, c’est un peu plus long, un peu plus dur car il y a des examens à passer, on combine foot et études. C’est lourd de ne pas être à la maison, tu as envie d’être dans ton lit, pas dans celui de l’internat."
D’abord milieu "et je marquais beaucoup", Bushiri se découvre défenseur en U17 lors d’un match contre Gand. Le dépannage est une réussite.
"Je revenais de blessure, je n’étais pas encore au mieux physiquement et derrière, je courais un peu moins", sourit celui qui après deux matchs à ce poste sera promu en Espoirs. "J’ai directement aimé défendre. Au milieu, il y avait beaucoup d’exigence. J’aime le combat avec l’attaquant", reprend le défenseur impressionné ces derniers mois par Wesley, Samatta ou Cutrone. "C’est toujours un défi, des duels. J’aime cela."
À l’origine de ce changement de poste, son entraîneur Kevin Butsenraen lui promet un destin à la Kompany. Ce qui tombe bien, le Bruxellois fait parti des modèles de Bushiri. Au même titre que Kalidou Koulibaly. Virgil Van Dijk et Mathis De Ligt. Il observe aussi avec attention des joueurs comme le Polonais Krystian Bielik affronté lors de l’Euro Espoirs où ce fan du Barça avoue avoir appris que "chaque occasion ratée te coûte cher. Cela se joue sur des détails, vraiment ".
Une expérience forcément bénéfique pour ce défenseur que le Congo a approché, "c’est flatteur mais je reste concentré sur la Belgique" et qui apprécie les responsabilités que lui confère son poste. "J’aime les assumer, je dois maintenant progresser dans ma participation offensive, dans les relances. On apprend à tout âge. Cela ne s’arrête jamais. L’apprentissage n’est jamais terminé."
Encore plus en Angleterre.