Il y a quinze ans, Lionel Messi entrait dans la cour des grands
Le 16 octobre 2004, le monde entier découvrait un petit prodige qui allait faire son bonheur balle au pied.
- Publié le 16-10-2019 à 17h39
- Mis à jour le 17-10-2019 à 07h50
Le 16 octobre 2004, le monde entier découvrait un petit prodige qui allait faire son bonheur balle au pied.
C'est long quinze ans. C'est le temps qui sépare notre époque de celle où George Bush s'apprêtait à rempiler pour quatre ans à la Maison Blanche, où les Diables rouges se faisaient taper 0-2 par la Serbie d'Ivica Dragutinovic et Dejan Stankovic au Roi Baudouin, celle où Nokia régnait encore en maître sur le marché des GSM. Etc. Etc.
L'année 2004 est également celle qui a vu le début de l'aventure de Lionel Messi dans le monde professionnel. C'était il y a quinze ans, jour pour jour. En cette soirée du 16 octobre, Frank Rijkaard, alors aux commandes d'un Barça bercé par les traits de génie de Ronaldinho et la science du jeu de Deco et (déjà !) Xavi, décidait de remplacer son meneur de jeu portugais par un gamin tout petit, tout frêle. Son nom ? Lionel Messi. Son âge ? 17 ans, trois mois et 22 jours.
Avec sa coupe au bol et son visage juvénile, l'Argentin ne dispute que dix minutes d'un match remporté sur le terrain de l'Espanyol. Anecdotique. Mais la suite sera nettement plus triomphale. Avec des titres (cinq Ballons d'Or, six Souliers d'Or, dont le dernier glané en ce mercredi anniversaire, quatre Ligues des Champions, dix Ligas, six Copas del Rey et trois Mondiaux des clubs, notamment), des buts (plus de 672 en 827 matches), beaucoup de hauts, quelques bas et surtout une aura planétaire. Retour sur 15 années de folie.
Son plus beau but
Pas facile de définir quelle est la plus belle réalisation de La Pulga parmi les centaines dont elle a gratifié le public au cours de ces années. Mais Leo possède un talent rare: rendre facile ce qui ne l'est pas. C'est ainsi que choisir son plus beau but n'est pas si complexe, étant donné qu'il s'agit peut-être de celui marqué contre Getafe le 18 avril 2007. Un slalom d'une invraisemblable virtuosité, où le joueur avait déposé la moitié de l'équipe adverse avant de battre le gardien. Un petit chef-d'oeuvre récemment sacré plus beau but de l'Histoire du Barça. Là encore, cela semble tellement facile...
Sa célébration la plus iconique
Qu'est-ce qu'une bonne célébration ? Sans doute une célébration qui allie à la fois l'audace, le choc de la photo et le contexte qui va avec. Bref, tout ce dont dispose ce magnifique trollage du 23 avril 2017, quand le numéro 10 catalan climatise le Bernabéu à la 92e minute d'un Clasico de dingue (2-3). Pour parachever son oeuvre, celui-ci ôte son maillot, le présente à un public madrilène rageux et sera copié par son meilleur adversaire Cristiano Ronaldo, Nabil Fekir, Richarlison. Et d'une certaine manière Didier Lamkel Ze...
Sa plus grande année
91. Non, ce n'est pas le bilan de buts inscrits la saison passée par Barcelone en Liga. Les Blaugranas en ont en effet marqué un de moins en 38 journées. Ce chiffre, c'est le nombre de pions plantés par Leo Messi sur l'année 2012, le tout en 69 matches. Un record, chipé à Gerd Müller, qui n'avait fait mouche "qu'à" 85 reprises en 1972. Un autre temps, donc. Paradoxalement, ce millésime ne lui rapportera qu'un seul trophée avec son club: la Copa del Rey. Et un beau Ballon d'Or pour se consoler.
Sa plus grosse casserole
Si l'attaquant est passé maître dans l'art de dribbler ses adversaires, il n'en va pas autrement par rapport au fisc. Avide de protéger ses sous face au méchant Trésor espagnol, le clan Messi n'a pas hésité à monter pas mal de petites combines pour éluder l'impôt. Compte luxembourgeois, société-écrans basées à Londres, en Suisse, au Bélize, en Uruguay, Leo se fait rattraper par la patrouille suite aux révélations de Mediapart et des Football Leaks.
En mai 2017, il est condamné par la justice à 21 mois de prison pour fraude fiscale, ainsi qu'à une amende de 1,3 million d'euros. Ni Lionel, ni son père Jorge n'iront derrière les barreaux, la peine étant inférieure à deux ans. "Je me sentais très maltraité et j’ai senti que je ne voulais plus être ici", expliquera-t-il à la radio catalane RAC1. Snif.
Son plus grand regret
Des trophées collectifs, individuels, la reconnaissance mondiale, un statut de légende de ce qui fut peut-être la plus grande équipe de l'histoire de ce magnifique sport. Mais rien avec l'Albiceleste. Et pourtant, Messi n'est pas passé loin. En 2007, il n'est international que depuis deux ans quand il se fait écraser 3-0 par le Brésil en finale de la Copa América. Ce n'est que partie remise, se dit-on.
Sept ans plus tard, il n'est qu'à sept minutes d'une séance de tirs au but où tout peut se passer quand Mario Götze reprend un centre d'André Schürrle, scellant ainsi l'espoir de voir l'Argentin soulever la Coupe du monde. Les deux années suivantes sont particulièrement éprouvantes, avec deux défaites aux tirs au but contre le Chili en finale de la Copa América (en 2016, il loupe le cadre), et le début de la valse entre retraites et retours.
Une blessure qui paraît toujours plus difficile à cicatriser, tant on a l'impression que l'Argentine a laissé passer sa chance au mitan des années 2010. Mais titre ou pas (il a quand même ramené un médaille d'or olympique en 2008), Lionel Messi n'en reste pas moins le capitaine d'une incroyable odyssée, débutée il y a tout juste quinze ans. Déjà, putain...