Et si c'était lui, l'entraîneur qu'il fallait au Barça ?
Apôtre du beau jeu, Quique Setién a battu le Real Madrid, le Barça et l'Atletico Madrid cette saison. Il n'est plus l'entraîneur du Betis Séville depuis dimanche soir et beaucoup le verraient bien coacher Barcelone. Si du moins Ernesto Valverde s'en va...
- Publié le 20-05-2019 à 15h05
- Mis à jour le 13-01-2020 à 23h42
Apôtre du beau jeu, Quique Setién a battu le Real Madrid, le Barça et l'Atletico Madrid cette saison. Il n'est plus l'entraîneur du Betis Séville depuis dimanche soir et beaucoup le verraient bien coacher Barcelone, tant il colle à la philosophie du club. Si du moins Ernesto Valverde s'en va...
Le football n'en est pas à son premier paradoxe. Une heure après avoir battu le Real Madrid à Santiago Bernabéu dimanche (0-2), le Betis Séville annonçait pourtant qu'il se séparait de son entraîneur Quique Setién. Un timing surprenant, d'autant qu'il s'agissait de la deuxième victoire consécutive des Sévillans sur le terrain du (toujours) triple champion d'Europe. Au mois de novembre dernier, ils avaient déjà infligé à Barcelone sa seule défaite de la saison au Camp Nou (3-4).
Arrivé en juin 2017 en Andalousie, après un passage à Las Palmas, Quique Setién avait très vite séduit tout le monde au club. Il faut dire qu'il appartient aux romantiques de ce sport. Pour lui, le football tourne autour du ballon, et rien que le ballon. "C'est le football que j'aime", déclarait-il en décembre 2017 à ESPN. "Lorsque, comme l'année dernière, Luka Modric me sert la main et me donne son maillot dédicacé en me disant 'Que votre équipe joue bien !', ou quand un collègue coach me dit 'Mon Dieu, ce que ton équipe joue bien', je rentre à la maison heureux. C'est de là que provient ma réelle satisfaction, plus que dans la défaite ou la victoire".
Pour Setién, le résultat n'est que la conséquence du football développé. "Je veux gagner mais au fond de moi, je défends aussi cette philosophie pour une question d'éthique."
Il a toutefois fallu attendre novembre 2018 pour que son travail soit reconnu par l'Europe entière. Ce soir-là, le Betis Séville s'impose avec brio au FC Barcelone. L'équipe qui joue le mieux au football n'est pas l'équipe catalane… "Avec toute mon estime et mon admiration, pour ta façon de voir le football", lui écrira ensuite Sergio Busquets en lui dédicaçant son maillot. Preuve que même du côté des joueurs blaugranas, son football positif était reconnu.
On pensait alors les hommes de Setién capables de se mêler à la course à la Ligue des Champions. Mais le deuxième tour a été bien plus compliqué, avec une dégringolade au classement en Liga et une élimination dès les seizièmes de finale d'Europa League face à Rennes. Lentement mais sûrement, le Betis a perdu ses repères et tout le monde ne voyait plus que son inconstance. Il se dit aussi que la relation de Setién avec les dirigeants d'une part, et avec les supporters de l'autre, n'était plus au beau fixe. Raison pour laquelle le club a décidé de mettre un terme à la collaboration.
Entraîner le Barça : rêve ou réalité ?
Même si son histoire au Betis finit en mode mineur, Setién garde une belle cote en Europe, et surtout en Liga. Sans surprise, on le cite déjà comme successeur potentiel d'Ernersto Valverde au FC Barcelone, qui sort de deux titres de champion d'Espagne, mais aussi de deux saisons où les moments de football furent beaucoup trop rares. Avec comme point d'orgue l'élimination calamiteuse face à Liverpool en Ligue des Champions.
Pour sortir du jeu pragmatique et ennuyant de Valverde, Setién apparaît comme le successeur idéal, lui qui "aurait pu se couper un doigt pour être formé par Cruyff". Le fait qu'il soit désormais libre est presque une aubaine pour les Blaugranas s'ils veulent enfin retrouver un peu de couleurs. La Cadena SER lui a d'ailleurs posé la question, quelques heures après son licenciement. Est-il prêt à coacher Barcelone? "Oui", a répondu Setién sans sourciller.
Mais ce ne sera pas aussi simple que ça. La direction catalane, via le président Bartomeu, a répété qu'elle faisait encore confiance à Valverde pour la saison prochaine. "C'est l'entraîneur que nous désirons. Il a un contrat et nous en sommes très heureux", expliquait ce dernier la semaine dernière. En football, la vérité d'un jour n'est néanmoins pas celle du lendemain. Bartomeu le sait: quel intérêt a-t-il de se désolidariser de son coach, alors qu'il y a encore une finale de Coupe du Roi à jouer ce samedi?
Dans cette partie de poker menteur, chacun attend sans doute le meilleur moment pour dévoiler ses cartes...