Eden Hazard stratosphérique depuis le début de la saison: "Je ne sais pas si j’ai déjà été si bon"
Buteur et passeur décisif, Hazard a encore été déterminant à Southampton (0-3).
- Publié le 08-10-2018 à 06h52
- Mis à jour le 08-10-2018 à 07h06
Buteur et passeur décisif, Hazard a encore été déterminant à Southampton (0-3). Sa régularité force le respect. La manière avec laquelle il affole les compteurs dessine une nouvelle réalité qui donne le vertige. À Southampton (0-3), Eden Hazard a encore marqué et fait marquer. Un but et une passe décisive. Presque une routine pour celui qui, sur ses douze derniers matches avec Chelsea, a été décisif treize fois.
En moyenne, depuis la reprise, le Brainois, huit réalisations et trois passes décisives, l’est toutes les… 59 minutes. Une dernière salve de chiffres pour la route ?
Son bilan statistique face aux Saints avec cinq passes clefs, ses transmissions qui se terminent en occasion, ses huit dribbles réussis sur treize tentés ou ses douze duels remportés sur 22 (personne n’a fait mieux sur la pelouse selon InStat) situent un peu mieux la dimension dans laquelle il navigue.
Mais l’extraterrestre conserve les deux pieds bien ancrés sur terre alors qu’un débat est né : Hazard est-il au sommet de son art ?
"Je ne sais pas si j’ai déjà été si bon. Je joue bien parce que nous jouons bien. Je veux continuer à le faire pour que tout le monde soit heureux", a éludé le Diable qui préfère le collectif à l’individuel : "Je ne pense pas à des objectifs personnels. Je suis content tant que nous gagnons. Peut-être que j’ai besoin de résonner comme cela. D’autres pensent seulement aux buts."
Plutôt que de trouver une réponse à cette question qui tend vers l’affirmative, autant explorer les raisons de ce qui ressemble un peu quand même à une métamorphose symbolisée par sa place seul en tête du classement des meilleurs buteurs de Premier League .
En tête de liste apparaît bien évidemment un nom : Maurizio Sarri. Comment l’Italien parvient à tirer la quintessence du talent du Diable ? "C’est facile de le motiver, tant que vous le laissez s’amuser", a-t-il répondu dans un entretien sur Sky cette semaine. "Il est très simple, pas besoin d’artifice. Il ne se fait pas influencer par les médias et par ce qu’il se passe autour de lui. Tant qu’il s’amuse et qu’il joue. Et il adore jouer. Mais vous devez donner de grands objectifs aux grands joueurs. Il peut progresser s’il devient un peu plus agressif et donne le meilleur de lui-même."
Depuis qu’il a débarqué, le technicien a impulsé des petits changements. Des réajustements. La vie quotidienne des Blues a par exemple été impactée.
"La première chose qu’il a faite à son arrivée a été de changer l’heure des entraînements et nous étions tous surpris parce qu’en Angleterre, on s’entraîne tous les matins. Il est arrivé et nous avons commencé à nous entraîner l’après-midi. C’était un gros changement. Nous lui avons demandé pourquoi et pour lui, c’est très simple : en Angleterre, nous jouons la plupart du temps à 15 h. Pour lui, c’est normal. C’est un peu différent, nous devons nous adapter. Mais quand vous gagnez des matches...", s’est amusé dans The Times le Brainois qui, interview après interview, en dit à chaque fois un peu plus sur sa collaboration avec l’homme qui a propulsé Dries Mertens au sommet.
"En fait, plus vous avez le ballon, plus vous avez de chances d’en faire quelque chose. Si je touche 40 ballons par match, ce n’est pas simple. Mais si j’en touche 90, j’ai plus de chance de créer quelque chose. Mon jeu a toujours été comme cela : je prends des risques, j’essaye de dribbler une fois, deux fois, parfois trois. Je n’y arrive pas toujours mais parfois, je peux éliminer un joueur et marquer."
Parfois, le Diable peut même ne pas éliminer un joueur et marquer, comme il l’a fait en ouvrant le score après avoir manqué son dribble quand Barkley l’a mis sur orbite. Et il peut aussi magnifier une action collective exceptionnelle comme sur le troisième but de Chelsea inscrit par Alvaro Morata qui n’a pas galvaudé la deuxième offrande du Brainois du match sur un mouvement à 31 passes. Et qui vient valider l’excellent début de saison des Blues.
"Il est trop tôt pour parler du titre. Nous savons que c’est une victoire difficile", a tempéré Hazard tout en précisant : "Mais cela fait du bien d’être là-haut." À une altitude où lui a pris ses habitudes.