Comment Thomas Meunier a été dégradé au PSG
D’indiscutable en début de saison, le Diable a glissé dans la position d’un remplaçant. Récit.
- Publié le 26-02-2019 à 06h57
- Mis à jour le 26-02-2019 à 14h18
D’indiscutable en début de saison, le Diable a glissé dans la position d’un remplaçant. Récit. Lui ne se plaindra pas. Parce qu’il en a vu d’autres. Parce qu’il sait aussi que ce vent de face qu’il essuie depuis plusieurs semaines peut à nouveau être porteur. Ce mardi soir, au Parc des Princes, Thomas Meunier, rétabli de sa commotion cérébrale, devrait retrouver le groupe parisien. Et peut-être le terrain. Pour un quart de finale de Coupe de France contre Dijon. Un match qui compte moins, ce qui confirme l’érosion de son statut de titulaire indiscutable.
La blessure en fin de saison dernière de Dani Alves avec qui il s’était partagé le temps de jeu dans le couloir droit laissait pourtant augurer d’une prise de pouvoir définitive à ce poste. Cette troisième saison à Paris devait être celle de l’installation définitive après deux premiers exercices où le Diable avait surpris le microcosme parisien en finissant par prendre, à la loyale, le meilleur sur Serge Aurier puis sur Daniel Alves.
Lui-même le convenait cet été, en appelait entre les lignes à un changement de statut : "Mon envie, c’est de rester à Paris, j’aimerais avoir du temps de jeu, du crédit et que le club montre qu’il croit en moi pour être vraiment numéro un. À 26 ans, je suis le futur du club à cette position-là. Et, avec un minimum de confiance, je suis sûr que je peux faire de belles choses", avait-il expliqué sur le site de son club.
Le message a été passé. Alves out jusqu’au milieu de l’automne, l’arrivée de Thilo Kehrer à la mi-aôut ne semblait pas dessiner une menace de premier ordre.
La hauteur de l’investissement consenti par Paris pour le jeune Allemand (37 millions) se justifiait d’abord par sa polyvalence, lui qui peut évoluer partout derrière, que ce soit à trois ou à quatre.
En difficulté durant sa période d’adaptation, Kehrer a fini par s’imposer d’abord comme une alternative. Avant de faire bouger les lignes.
Dans la saison parisienne, une date marque une rupture, celle du 28 novembre dernier. Ce soir-là, au pied du mur, le PSG n’a pas le choix au moment de recevoir Liverpool : il doit s’imposer pour se rapprocher de la qualification. Paris le fera, Tuchel trouvera son fameux match référence au fil notamment d’une première période de très haut niveau. Où se dessinent les contours d’une animation préférentielle.
Sur le papier, Paris évolue avec une ligne de quatre formée de droite à gauche par Kehrer, Thiago Silva, Kimpembe et Bernat, protégé par un duo Marquinhos - Verratti. Mais, dans l’animation, le dispositif se veut modulable. Kehrer glisse souvent dans l’axe pour former un système à trois et marque des points ce soir-là en l’absence de Meunier, rentré au pays après la disparition de son grand-père.
Cette flexibilité a depuis permis à l’Allemand d’être beaucoup utilisé : sur les trois joueurs capables d’évoluer à droite, l’ancien de Schalke est le seul à pouvoir se recentrer.
À gauche, derrière Bernat, le jeune Stanley Nsoki en a le profil mais apparaît beaucoup trop tendre. Et cette donnée a été essentielle dans la suite de la saison de Meunier qui, avant cette soirée contre les Reds, avait été titularisé 14 fois sur 18 et qui, depuis, n’a pris part qu’à six des seize derniers matchs parisiens. Étalant logiquement lors de ses apparitions un manque de rythme. Ce qui ne veut pas dire que Thomas Tuchel, qui l’appréciait déjà au plus haut point lorsqu’il était à Dortmund, ne compte plus sur lui. Au contraire. "Avec Thilo, Dani Alves et Thomas, on a trois joueurs pour une position. C’est un peu difficile pour lui. Mais il fait de bons entraînements. C’est un top professionnel. J’ai confiance en lui", a expliqué l’Allemand avant le match contre Villefranche début février où le Diable a disputé 120 minutes où son impact physique a pallié un manque de justesse.
"On ne peut pas attendre trop de joueurs comme Christopher, Meunier, Choupo, on ne peut pas leur dire : ‘Maintenant, montre ta qualité’", a rappelé Tuchel. "Ils manquent de rythme, c’est normal." À Meunier de le retrouver.