Théo Bongonda: "Zidane m’a dit que j’étais un très bon joueur"
Futur adversaire du Standard, le Belge Théo Bongonda cartonne depuis plus d’un an au Celta Vigo.
- Publié le 14-09-2016 à 07h14
- Mis à jour le 14-09-2016 à 09h15
Futur adversaire du Standard, le Belge Théo Bongonda cartonne depuis plus d’un an au Celta Vigo. Au premier coup d’œil, son profil fait penser à celui de Yannick Carrasco : jeune, international, percutant sur son flanc et trois fois titulaire depuis le début du championnat espagnol. Seul un joueur répond à l’ensemble de ces critères et, pourtant, son nom reste (malheureusement) assez anonyme en Belgique : Théo Bongonda.
Ce jeudi soir, l’ailier carolo débarquera à Liège avec le maillot du Celta Vigo sur les épaules. Pour lui, qui n’a joué qu’une saison pleine à Zulte Waregem, l’occasion est belle de déposer sa carte de visite sur l’une des plus belles scènes européennes. "J’ai toujours considéré la compétition belge comme un tremplin qui allait me permettre d’atteindre mes rêves, c’est-à-dire évoluer dans les meilleurs championnats européens", dit-il. "Personnellement, je n’ai pas l’impression d’avoir réellement quelque chose à prouver. Tout ce que je sais, c’est que cela fait un an et demi que joue en Espagne, que j’ai affronté de grandes équipes comme Séville, l’Atlético et le Real Madrid et que peu de personnes peuvent en dire autant, surtout à mon âge."
À vingt ans, il fait déjà pleinement partie du onze de base du premier adversaire européen du Standard. Titulaire lors des trois premières journées de compétition, il avait déjà accumulé vingt-trois apparitions lors de la défunte saison. "Je ne suis pas vraiment étonné par ce statut car les dirigeants m’ont toujours dit qu’ils comptaient sur moi. Il était simplement important de réaliser une bonne campagne de préparation, ce qui a été le cas, pour mériter cette confiance. Personnellement, j’étais conscient que le départ de Nolito pour Manchester City allait m’offrir davantage de possibilités mais, derrière, il était important de répondre aux attentes. J’ai confiance en mes qualités, je me sens bien en ce début de championnat, j’ai de bonnes sensations et il est important que je continue sur cette voie."
Ce sentiment, il n’est pas le seul à le partager. Samedi dernier, il a été à deux doigts d’ouvrir le score face à l’Atlético Madrid, mais sa frappe a frôlé le poteau gauche. Il y a deux semaines, c’est dans l’antre de l’autre club madrilène qu’il s’était signalé en multipliant les actions dangereuses depuis son flanc. "C’était un rêve d’enfant qui se réalisait, je ne vais pas jouer le blasé. Quand tu es petit, tu vois ce stade et tu rêves, un jour, de pouvoir y évoluer. J’ai tout particulièrement été marqué par l’ambiance car il y avait énormément de monde", dit celui qui était en duel direct avec l’international Daniel Carvajal. "D’après les critiques que j’ai pu lire dans la presse, je l’ai fait souffrir durant les nonante minutes, ce qui n’est quand même pas mal car cela reste un très grand défenseur."
Le plus bel hommage, il l’a reçu juste après le coup de sifflet final. Un moment qu’il n’aurait jamais cru vivre. "Pendant le match, j’ai eu l’occasion de dire à Zinédine Zidane qu’il était mon idole. Au terme du match, il est venu me trouver pour me dire que j’étais un très bon joueur et m’a souhaité bonne chance pour la suite de la saison. Honnêtement, je préfère que ce soit lui qui me dise ça plutôt qu’un journaliste, désolé", sourit-il. "Pour continuer à grandir, j’aimerais améliorer mes statistiques personnelles. Le public de Vigo ne met pas une pression incroyable sur ses joueurs et le coach ne me l’a pas demandé directement, mais c’est un objectif que je me suis fixé juste avant le début de la campagne."
Théo Bongonda appartient bien à cette nouvelle génération de footballeurs belges, ambitieuse et qui n’a pas l’intention de se fixer de limite. "Mais je garde la tête froide. Je sais qu’en football, on peut vite être au sommet et retomber tout aussi vite", dit-il très sagement.
"Le Celta serait champion de Belgique"
Le Standard affrontera une équipe en manque de confiance. Au bout de trois journées, le Celta Vigo n’est pas parvenu à prendre la moindre unité et occupe la dernière place du classement. "Nous avons sous-estimé Leganes lors de la première journée. Après, on a fait un bon match au Real mais bon, ça reste le Real…" explique Théo Bongonda, pas inquiet par cette spirale. "C’est un club tranquille, mais on ne va pas pouvoir se permettre d’aligner les défaites sans qu’il ne se passe rien. Notre objectif reste d’aller le plus haut possible. Et je pense que nous pourrions être l’une des bonnes surprises de l’ Europa League car nous avons un bon noyau. Aspas, Orellana, Guidetti : en fait, tout le monde est dangereux." (il rit)
Les Liégeois ne doivent donc pas s’attendre à une partie de plaisir pour leur match d’ouverture sur la scène continentale. "Le Celta Vigo serait champion de Belgique, je n’ai aucun doute à ce niveau", dit-il avec une grande assurance. "Nous développons un jeu au sol, vraiment dans la tradition espagnole. Ce sont souvent nos adversaires qui usent des contres."
Un schéma de jeu que devraient également utiliser les Principautaires.
"Oui, je pense aux Diables Rouges"
Cadre des Espoirs belges, Théo Bongonda n’a pas encore passé la dernière étape qui doit le mener jusqu’aux Diables Rouges. "Je n’ai jamais eu le moindre contact avec un sélectionneur, mais c’est clair que j’y pense. Pour y parvenir, je devrai enchaîner les bonnes prestations avec le Celta Vigo", confie-t-il. "Je sais qu’il y a beaucoup de concurrence à mon poste (NdlR : Hazard, Mertens, Carrasco, Mirallas, Chadli), mais je ne revendique pas une place de titulaire, mais au moins une place dans le noyau. Ce serait déjà magnifique."
"Je dois remplir la trésorerie de Vigo"
"Mon rêve absolu, c’est de jouer dans les meilleurs clubs du monde."
Cette déclaration démontre bien la grande ambition de Théo Bongonda au moment d’entamer sa deuxième saison en Espagne. "Le championnat belge était un tremplin et la Liga doit me permettre de me révéler."
Dans sa tête, le plan semble déjà tracé. "Les dirigeants du Celta ne m’ont pas recruté en pensant que j’allais y faire toute ma carrière. Ce n’est pas dans la culture locale. L’idée est que je puisse franchir une nouvelle étape en rapportant un maximum d’argent à mon club. Dans ce cas, tout le monde serait content. Personnellement, je me verrais bien jouer à Séville mais on ne sait jamais ce qui peut se passer dans les mois et années à venir."
La différence avec les autres stars de sa génération, c’est qu’il ne semble pas obnubilé par un départ en Angleterre. "La compétition espagnole correspond davantage à mes qualités. Et puis, ce sont souvent des formations espagnoles qui remportent les Coupes d’Europe, ce qui démontre bien l’attractivité du championnat. Mais si une belle offre arrive de Premier League , j’y prêterai attention. Je sais que mon agent, Fouad Ben Kouider, gérera cela parfaitement."