Pourquoi le Bayern fait à nouveau peur
D’équipe en crise, les Munichois se sont réinventés en quelques semaines en machine à gagner.
- Publié le 13-03-2019 à 08h12
- Mis à jour le 13-03-2019 à 13h05
D’équipe en crise, les Munichois se sont réinventés en quelques semaines en machine à gagner.
La marche s’annonce haute. Forcément, puisque Liverpool reste la deuxième meilleure défense du continent tout en étant porté par une vraie puissance de feu même si les vice-champions d’Europe sont restés muets lors de trois de leurs cinq derniers matchs. Mais la confiance qui anime le Bayern Munich est à nouveau à son zénith.
"La dynamique est de notre côté", clame Joshua Kimmich qui est suspendu ce mercredi comme Thomas Müller.
Depuis l’aller, le Bayern a repris la tête de la Bundesliga quand Liverpool a perdu celle de la Premier League. Il s’est imposé trois fois en faisant notamment exploser coup sur coup Mönchengladbach qui était pourtant invaincu chez lui (1-5) et Wolfsbourg (6-0), une autre équipe en forme du championnat. Explications.
Kovac a pris ses marques
Tout n’est pas encore parfait et Niko Kovac ne fait pas encore l’unanimité au Bayern.
Mais le Croate a marqué des points. Parvenant à trouver sa place dans un vestiaire sur lequel le pourtant tout en rondeur Carlo Ancelotti avait fini par se casser les dents parce que si le groupe actuel n’est pas au niveau de celui du FC Hollywood des années 90, il regorge de trentenaires à fortes personnalités avec Hummels, Boateng, Ribéry, Robben ou encore Lewandowski pour ne citer qu’eux. En les bluffant parfois à l’entraînement comme il l’a expliqué dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung : "Par exemple, lors d’une opposition, faire une erreur d’arbitrage pour augmenter le niveau d’agressivité. Quand tout est calme, il y a de l’inertie. C’est pourquoi je suis un peu manipulateur."
"Il a surmonté une phase difficile et il a l’équipe en main", trouve Lothar Matthaüs. Et l’ancien Munichois d’ajouter dans sa chronique sur Sky : "Cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu autant d’harmonie au club."
La polémique joachim Löw
Le retour de l’harmonie évoqué par Matthaüs a été accru par un homme : Joachim Löw.
En décidant de mettre à la retraite internationale trois des quatre champions du monde bavarois que sont Thomas Müller, Jérôme Boateng et Mats Hummels - qui pèsent 246 sélections -, le sélectionneur national a, involontairement, titillé leur orgueil. Et cimenté un club qui fait corps derrière ce trio, avec un refrain vieux comme le football mais qui fonctionne toujours : celui du seul contre tous.
Le juste milieu
Blessé depuis le début de la saison, Corentin Tolisso reste le dernier milieu de terrain à fréquenter l’infirmerie du Bayern. Comme le soulignait Matthaüs : "Kovac a longtemps cherché la bonne formule au milieu et il l’a trouvée je pense."
Elle s’articule autour d’un trio qui a parfaitement fonctionné à l’aller avec Javi Martinez à la récupération et Thiago Alcantara et James Rodriguez positionnés en relayeur et s’avère très complémentaire. Avec dans le rôle clef Martinez.
"Si le Bayern veut aller loin en Ligue des champions, Martinez doit jouer. Il apporte de la stabilité. Il reste bien en place, est costaud dans les duels et sait aussi quand il doit faire la faute. Et il est très bon dans les airs", a décrit dans la presse allemande Christian Ziege passé par les deux clubs.
Avec l’Espagnol sur le terrain, le Bayern prend 2,6 points par match. Sans lui, les Munichois plafonnent à 1,6.
Lewandowski n’est plus seul
En première partie de saison, Robert Lewandowski s’est souvent dressé comme l’arbre masquant les carences offensives bavaroises. Mais la donne a changé ces dernières semaines. Si le Polonais conserve une efficacité redoutable avec deux doublés lors de ses deux derniers matchs, Kingsley Coman et Serge Gnabry montent doucement mais sûrement en puissance.
Sans oublier Franck Ribéry qui en sortant du banc contre Wolfsbourg a délivré trois passes décisives en neuf minutes. Preuve que même si Arjen Robben est toujours blessé et que Thomas Müller est suspendu, le Bayern a des armes pour faire mal.