Pourquoi l’Atletico Madrid déteste Ronaldo
Le Portugais retrouve la capitale espagnole face à l’une des équipes qu’il a longtemps tourmentées.
- Publié le 20-02-2019 à 12h05
- Mis à jour le 20-02-2019 à 14h50
Le Portugais retrouve la capitale espagnole face à l’une des équipes qu’il a longtemps tourmentées. Cette fois, son retour s’effectuera sur une pelouse madrilène et non au palais de justice.
Presque un mois après avoir remis les pieds dans la capitale espagnole pour régler ses démêlés fiscaux avec une amende de 19 millions d’euros, Cristiano Ronaldo retrouve Madrid dans ses plus beaux habits, ceux d’un joueur qui n’a rien perdu de son efficacité avec déjà 21 buts cette saison, dont 19 rien qu’en championnat…
Son premier come-back en Espagne avait tourné court. Dix-neuf minutes à Valence, où Mestalla l’avait sifflé continuellement jusqu’à exploser de joie au moment de son exclusion discutable.
Des larmes avaient coulé sur le visage du Portugais et son passé de Merengue lui garantit un traitement qui sera au moins semblable au Wanda Metropolitano.
Parce que si le peuple de l’Atletico a été d’une certaine manière soulagé de le voir s’en aller cet été, les souvenirs des buts du Portugais restent vivaces. Traumatisants même.
Sur la fin de son règne madrilène, CR7 a souvent endossé les habits de briseur de rêves européens des Colchoneros, vaincus quatre fois d’affilée par leurs voisins en Ligue des champions en 2014, 2015, 2016 et 2017. Avec Ronaldo dans le rôle du bourreau.
Puisque l’on se souvient souvent de sa première fois, personne dans les rangs de l’Atletico n’a oublié la finale de 2014. Il fallait être ce soir-là dans les tribunes de l’Estadio de la Luz pour saisir au mieux la détresse des Colchoneros.
Plus encore finalement que l’égalisation dans les arrêts de jeu de Sergio Ramos, le penalty transformé par Ronaldo pour sceller la victoire des siens (4-1) et surtout cette joie extatique exagérée continuent de hanter les nuits du peuple colchonero. Comme ce tir au but en forme de dernier mot deux ans plus tard, en 2016, lors de la finale à Milan, ou ce triplé au printemps 2017 venu tuer tout suspense dès le match aller à Santiago Bernabeu, faisant de la dernière soirée européenne de Vicente Calderon un match sans enjeu…
"Ronaldo a été le roi de Madrid" , a joliment résumé Clarence Seedorf. Plus que Sergio Ramos, qui a pour lui sa présence en sélection espagnole, il a surtout incarné, personnifié tout ce que l’Aletico déteste au Real : cette assurance confinant à l’arrogance et ces victoires qui ont fait mal. Très mal.
Spécialiste de la rivalité entre les deux clubs, le journaliste d’El Mundo Inako Diaz-Guerrera est catégorique : "Je ne pense pas qu’on puisse trouver un supporter de l’Atletico qui aime et admire Ronaldo. C’est impossible pour un supporter de l’Atletico. Il n’inspire aucune empathie." Qu’il porte le maillot du Real ou celui de la Juventus ne changera rien.