Mourinho-Simeone: le combat des chefs

Si le débat sur les niveaux des entraîneurs est sans fin, les deux techniciens sont sans doute les plus fascinants du moment.

Par les résultats qu’ils obtiennent mais aussi par la façon dont ils arrivent à leurs fins. Et il faut souhaiter bien du bonheur à Andrea Stefani qui devra ce mercredi soir contrôler la fine bande de gazon qui fait office de zone technique à Stamford Brige où le Portugais et l’Argentin n’ont pas fini de remuer.

"Je trouve que les deux se rejoignent dans la manière qu’ils ont de faire déjouer l’adversaire", note Alex Teklak. "Après, il existe certaines différences : Simeone a plus de souplesse et offre plus de variabilité tactique que Mourinho en essayant parfois de rechercher la possession. Dans leur communication également, ils sont différents. Simeone est moins cynique là où Mourinho allume des contre-feux. Cela s’explique par son passé de joueur : Simeone ne titillera pas les joueurs comme Mourinho. Et son vécu de joueur lui permet de gagner du temps en terme de crédibilité."

Si les deux hommes se sont érigés en formidable chef de meute, ils l’ont fait chacun à leur manière.

"La simple présence de Simeone sur le banc suffit à nous booster. Il vit chaque minute de match et l’énergie qu’il nous transmet nous permet de mieux joueur", expliquait, dans la presse anglaise, la semaine passée Tiago, seul joueur à avoir évolué à la fois sous les ordres de Mourinho durant une saison à Chelsea (2004/05) et de Simeone qu’il côtoie depuis décembre 2011.

"Mourinho nous motive aussi mais d’une manière différente. Il le fait durant la semaine. C’est plus mental peut-être avec Mourinho. Avec Simeone, je dirais que c’est plus dans la transmission alors qu’avec Mourinho, c’est plus la manière dont il entre dans la tête."

Et le médian de poursuivre : "la grande force de Mourinho est de créer cette unité. C’est précisément le fait qu’il arrive à former un groupe capable d’aller au bout du monde pour lui qui fait de lui quelqu’un à part. Mourinho est quelqu’un qui sait exactement ce qu’il doit dire à ses joueurs, qu’importe le moment. Il prend les décisions et ne consulte jamais ses joueurs parce qu’il est celui qui prend les responsabilités. C’est un leader et c’est un rôle qu’il joue mieux que n’importe qui. S’il doit prendre toute la pression sur lui pour que l’équipe gagne, il le fera."

Et quand il s’agit de se mouiller sur le niveau des deux, Tiago botte en touche: "En terme de mentalité de gagnant et de façon de travailler, ils ne sont pas juste similaires, ils sont identiques. Ils sont du même niveau." Mais ils seront départagés ce soir à l’aune d’une demi-finale dont ils ont les clefs...

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