Liverpool, rouge de maladresse
Plus mordant, surtout en première mi-temps, Liverpool a considérablement manqué de justesse et se retrouve en danger à la mi-temps de ce huitième de finale.
- Publié le 19-02-2019 à 23h17
- Mis à jour le 20-02-2019 à 08h11
Plus mordant, surtout en première mi-temps, Liverpool a considérablement manqué de justesse et se retrouve en danger à la mi-temps de ce huitième de finale (0-0). Anfield Road n’a pas sifflé. Parce que ce n’est certainement pas la culture de ce lieu, encore moins le moment pour le faire. Non, au coup de sifflet final, le peuple de Liverpool a applaudi. Un peu plus sagement que d’habitude. Moins frénétiquement qu’il avait pu le faire lors de ses soirées européennes enfiévrées cette saison quand les siens s’étaient imposés contre le Paris SG (3-2), l’Étoile Rouge (4-2) et Naples (1-0).
Il est surtout rentré chez lui sous la pluie en pensant furieusement à dimanche, à ce déplacement déterminant à Manchester United qui peut lui permettre de reprendre la main dans la course au titre tout en se disant que, peut-être, une campagne européenne en demi-teinte n’était pas rédhibitoire, surtout si elle met fin à 29 ans d’une si longue attente.
Jürgen Klopp refusait avant ce match de choisir entre le championnat et la Ligue des Champions tout en sachant pertinemment quelle est la position de ses supporters. L’heure n’est pas encore venue de procéder à quelconque arbitrage mais le temps peut déjà être aux regrets pour les joueurs de l’Allemand. Le décompte des frappes est particulièrement révélateur.
Les Reds ont tiré seize fois contre neuf au Bayern tout en ne cadrant que deux tentatives. Le chiffre est cruel. La statistique révélatrice de ce manque de justesse, d’efficacité dans le dernier geste des Anglais.
Si l’envie peut faire oublier beaucoup de choses, elle n’a pas masqué cette maladresse inhabituelle.
Défensivement, elle a été partagée par les deux camps, avec des prises de risques parfois insensés d’Alisson et de Neuer dans leurs relances qui ont produit certains coups de chaud. Offensivement, elle se concentre par contre plus sur les Anglais. Et notamment sur le trio Salah - Mané - Firmino.
Sur les côtés, l’Égyptien et le Sénégalais n’ont quasiment jamais été en situation d’un contre un et, lorsqu’ils sont rentrés dans le jeu, leurs choix ont souvent manqué de clairvoyance, notamment chez Salah qui n’avait pas ses jambes de la saison dernière alors que Mané a été brouillon mais au moins dangereux, surtout sur cette tête (85e).
Incertain, Firmino a lui beaucoup pesé, donnant de sa personne, mais sans, lui non plus ne se procurer de vraies occasions. Comme Divock Origi qui lui a succédé pour le dernier quart d’heure sans refaire le coup du derby face à Everton où il avait marqué dans les arrêts de jeu.
La faute en revient aussi au Bayern, très bien en place, avec une grosse dose de rigueur et de solidarité défensive autour de sa charnière Süle - Hummels qui s’est régalée dans les airs et qui lui a permis de venir chercher ce qu’il voulait, l’espoir de sortir le dernier finaliste qui, cette saison, s’est incliné lors de ses trois déplacements en Ligue des Champions…