La Juventus se rend à l'Atlético avec des questions plein la tête
Moins dominante que prévu, la Juventus se cherche encore au moment de se rendre à l'Atlético de Madrid.
- Publié le 18-09-2019 à 13h24
- Mis à jour le 18-09-2019 à 15h04
Moins dominante que prévu, la Juventus se cherche encore au moment de se rendre à l'Atlético de Madrid. Remporter un neuvième scudetto d'affilée, c'est bien. Triompher en Ligue des Champions, c'est mieux. Cette année plus que jamais, l'objectif de la Juventus, octuple championne d'Italie en titre, est bel et bien de soulever la Ligue des Champions en mai prochain. Le mercato opéré par les Bianconeri ne laisse guère de doute à ce propos: 85,5 millions d'euros pour éloigner Matthijs De Ligt du Barça et de Manchester City, 37 plus João Cancelo pour recruter Danilo, un milieu de terrain densifié, la Vieille dame est armée pour mener à bien son projet européen, près d'un quart de siècle après le sacre de Rome en 1996.
Sauf qu'au-delà de l'intégration des joueurs, c'est toute une philosophie qu'il faut revoir du côté du vestiaire. Exit le football parfois mécanique et pas toujours très châtoyant de Massimiliano Allegri, place au jeu de passes de Maurizio Sarri, ses 60% de possession (la Juve tournait autour d'une moyenne de 55% lors des cinq dernières années) et son indéboulonnable 4-3-3, là où Allegri alternait les schémas.
Sarri, un coach revenu de Chelsea auréolé d'une victoire en Europa League (son premier trophée !), sans pour autant avoir totalement convaincu à Londres. Trop ambitieux, trop révolutionnaire pour les Blues, le "Sarrisme" ? Peut-être. Toujours est-il que c'est dans le Calcio que le Napolitain (!) semble se sentir le mieux, même si une pneumonie a privé ce clopeur invétéré de banc lors des deux premières rencontres de ses gars.
Mais après trois journées de championnat, force est de constater que la mue n'a pas encore totalement pris. Le match inaugural à Parme a laissé entrevoir de belles choses: une domination de quasi tous les instants, l'envie claire et nette de contrôler le ballon via les pieds de soie de Miralem Pjanic, qui semble devoir prendre le rôle de regista occupé naguère au Napoli par Jorginho, et de faire la différence grâce à la soif de buts de Cristiano Ronaldo.
Mais les Parmesans, quatorzièmes la saison passée, ont il est vrai laissé venir leurs adversaires, qui n'en demandaient pas tant. Résultat, une victoire 0-1 grâce à un but du capitaine Giorgio Chiellini. Un joueur qui se blessera au genou quelques jours plus tard, laissant craindre une fin de carrière prématurée à 35 ans.
La semaine suivante, ce n'est que sur un coup du sort (un but contre son camp à la 91e minute signé par le pauvre Kalidou Koulibaly) que la Juve s'en est sortie contre Naples (4-3). Dominante pendant une heure, la Vieille dame s'est effondrée dans la dernière demi-heure, pliant sous les coups de Partenopei soudainement revigorés.
Et le retour de la trêve internationale n'a manifestement pas aidé les Turinois, qui ont perdu leurs premiers points à Florence, où Franck Ribéry et la Fiorentina ont vaillamment défendu leur territoire, empêchant les Piémontais de marquer. Score final: 0-0, dans un match plutôt timide, qui a confirmé les soucis de la Juve en attaque (quatre buts à peine en trois matches, si l'on enlève le csc de Koulibaly).
C'est surtout cette difficulté dans la construction qui a interpellé, alors que c'est précisément la marque de fabrique du jeu prôné par Sarri. Un foot dit positif, offensif, fait d'intensité et de récupération haute. Un foot que l'on n'a pas encore vraiment vu sortir des pieds des joueurs de la Juve. Une situation qui ne fait que donner du grain à moudre à ceux qui, d'emblée, voyaient dans cette union Juve-Sarri une alliance contre nature.
Ajoutez à tout cela l'incident Emre Can (pas repris par l'entraîneur de soixante ans dans la liste européenne du club, l'Allemand avait taillé son coach, parlant de "malhonnêteté" à son égard), un Paulo Dybala cantonné au banc (un petit quart d'heure de temps de jeu à peine), un CR7 toujours en rodage, un De Ligt dans le dur pour le moment et des blessures pour Pjanic (légère) et Douglas Costa, le temps n'est pas à l'orage, mais les nuages s'amoncellent tout doucement au-dessus du Juventus Stadium.
Plutôt fâcheux, alors qu'un déplacement périlleux se profile à l'horizon. Pour entamer leur campagne en Champion's League, les Bianconeri se rendent en effet à l'Atlético, avide de revanche après avoir été éliminé par les Italiens en huitième de finale l'an passé. C'est dire si ce duel revêt une importance particulière pour les Rojiblancos, ainsi que pour Ronaldo, qui par trois fois fut le bourreau des Matelassiers en Coupe d'Europe.
Pas sûr que cela sera suffisant cette fois-ci, même si les Madrilènes ont également perdu des plumes ce week-end, en s'inclinant sur le terrain de la Real Sociedad.