Faux jumeaux mais vrais rivaux, Lukaku-Batshuayi ou le match dans le match de Man United-Valence
Romelu Lukaku et Michy Batshuayi s’affrontent ce mardi soir en Ligue des Champions.
- Publié le 02-10-2018 à 08h02
- Mis à jour le 02-10-2018 à 13h37
Romelu Lukaku et Michy Batshuayi s’affrontent ce mardi soir en Ligue des Champions.
Roberto Martinez aura forcément un œil attentif sur Manchester United - Valence pour juger de l’état de forme de Romelu Lukaku et Michy Batshuayi à quatre jours de dévoiler sa liste pour les matches contre la Suisse et les Pays-Bas. À 25 ans tous les deux, les deux hommes ont plus alterné que cohabiter à la pointe de l’attaque des Diables.
"Pourtant, ils peuvent jouer ensemble", observe Mbaye Leye. "Ils sont vraiment complémentaires", confirme Thomas Chatelle. Les traits d’union entre les deux joueurs existent, à commencer par "des aptitudes physiques en matière d’explosivité et de vitesse qui font très mal", note Leye quand Chatelle met en avant "leur facilité devant le but". Ce qui n’empêche pas les deux avant-centres de se différencier dans plusieurs registres. Inventaire non exhaustif avant cet alléchant duel à distance.
1. LEUR TECHNIQUE : PROGRÈS VS FACILITÉ
Mbaye Leye salue les progrès de Lukaku, souvent raillé pour une technique rudimentaire.
"Au début, tout le monde ne voyait en lui que son physique et des contrôles aléatoires. Mais il a su hisser son niveau, notamment dans le jeu dos au but où il a beaucoup progressé. Il a gagné en technicité dans ses déviations pour servir de point d’appui à son équipe et il permet désormais au bloc de monter. Pour moi, c’est un des meilleurs joueurs du monde dos au but. Et il reste capable de prendre la profondeur aussi. Sa palette est très étendue", note l’attaquant pour qui "ses contrôles et ses déviations sont meilleurs. Il est présent sur les centres et on ne peut plus lui reprocher de ne pas avoir marqué dans une grande équipe. Il a progressé lorsqu’il est confronté à des blocs bas".
Un type d’opposition qui met en lumière le principal point fort de Batshuayi.
"Sa technique de base est parfaite. Il a une telle facilité technique qu’il renvoie parfois l’impression d’être nonchalant alors qu’il ne l’est pas. C’est simplement qu’il réussit des gestes difficiles presque naturellement, sans faire d’efforts là où d’autres doivent en déployer énormément. Pour lui, c’est facile quand d’autres se bagarrent", décrit le consultant de RTL pour qui "Sa grande force réside dans sa maîtrise dans les petits espaces, dans sa capacité d’enchaînement contrôle - frappe des deux pieds. Il est vraiment très à l’aise dans les petits périmètres et notamment face aux défenses regroupées car il est capable de se retourner et de très vite tirer."
2. LEUR ÉVOLUTION : ACQUIS VS INNÉ
Thomas Chatelle a côtoyé Romelu Lukaku à ses débuts. "Et il a toujours affiché une maturité au-dessus de la moyenne", précise-t-il en illustrant son propos par une donnée : "Il a toujours eu une maturité de professionnel alors qu’il n’était pas encore pro. Il a toujours eu cette rigueur, cette envie de progresser en étant obnubilé par le haut niveau, c’est un perfectionniste. Sans doute plus que Michy." Qui, intrinsèquement, bénéficie de qualités supérieures. Chatelle : "Peut-être qu’à la base, Michy est plus complet que Romelu. Qu’il a plus de talent et de spontanéité. Mais Romelu a une telle soif d’apprendre, il a tellement progressé dans ses carences pour arriver à un niveau où personne ne l’attendait. Romelu est devenu ce qu’il est par le travail parce que chez lui, rien n’était acquis, si ce n’est sa puissance hors norme. Le reste, il a dû tout travailler et il est devenu une machine à buts alors que Michy est un finisseur inné."
3. LEUR MARGE DE PROGRESSION : VITESSE D’EXÉCUTION VS CONCENTRATION
L’axe de progression de Romelu Lukaku apparaît assez évident : "Il a déjà progressé dans son jeu à une touche de balle mais il va encore le faire. Cela lui faciliterait encore plus la vie. Il peut gagner en vitesse dans ses enchaînements", observe Leye pour qui Batshuayi a le défaut de ses qualités : "Michy est parfois prisonnier de son talent car, pour lui, le plus difficile est presque facile et le plus facile difficile. Du coup, il peut tomber dans la facilité. Mais c’est une question de concentration, il doit la maintenir tout le temps. Là-dessus, évoluer en Espagne dans un football de possession basé sur la multiplication des passes va lui permettre de progresser. Comme devenir un titulaire indiscutable", souligne le Sénégalais.
4. LEUR STATUT : INCONTOURNABLE VS ADAPTATION
743 minutes. Personne n’a autant joué depuis le début de la saison à Manchester United que Romelu Lukaku pendant que Michy Batshuayi, lui, monte en puissance avec trois titularisations lors des quatre derniers matches de Valence. "Ils n’ont pas du tout le même statut parce qu’ils sont à un autre degré de maturité et d’expérience dans leur équipe", avance Chatelle. "Romelu est plus loin dans son cheminement de carrière. Il a un bagage bien plus important en matière d’expérience dans ses différents clubs et de minutes jouées en général. Il est plus installé à Manchester et peut se permettre deux ou trois matches sans être décisif sans pour autant voir son statut remis en cause. L’itinéraire de Michy est moins linéaire avec des prêts à gauche et à droite. Ce n’est jamais idéal car cela nécessite une période d’adaptation à chaque fois. À son club mais aussi à ses partenaires désormais puisqu’il évolue avec Rodrigo ou Gameiro. Il y a aussi une grosse concurrence. Il est moins installé."
Romelu Lukaku en 4 points
Né le 13 mai 1993
1. Premier match pro Standard - Anderlecht (24 mai 2009) à 16 ans et 11 jours.
2. Premier but pro Zulte - Anderlecht (22 août 2009) à 16 ans, 3 mois et 9 jours.
3. En club Anderlecht (2008-2012) : 98 matches, 41 buts. Chelsea (2011/12-2013/14) : 15 matches. West Bromwich (2012/13) : 38 matches, 17 buts. Everton (2013-2017) : 166 matches, 87 buts. Manchester Utd (dep. 2017) : 60 matches, 31 buts.
4. Rendement 386 matches, 183 buts, soit 0,47 but par match.
Michy Batshuayi en 4 points
Né 2 octobre 1993
1. Premier match pro La Gantoise - Standard (20 février 2011) à 17 ans, 3 mois et 13 jours.
2. Premier but pro Copenhague - Standard (15 décembre 2011) à 18 ans, 2 mois et 13 jours.
3. En club Standard (2011-2014) : 120 matches, 44 buts. Marseille (2014-2016) : 78 matches, 33 buts. Chelsea (2016-2018) : 53 matches, 19 buts. Dortmund (2018) : 14 matches, 9 buts. Valence (dep. 2018) : 8 matches, 1 but.
4. Rendement 275 matches, 110 buts, soit 0,4 but par match.