Comment la greffe Ancelotti a pris au Bayern
L’Italien réalise pour l’instant un début sans faute. Analyse.
- Publié le 28-09-2016 à 16h49
- Mis à jour le 28-09-2016 à 16h51
L’Italien réalise pour l’instant un début sans faute.
La scène s’est déroulée en conférence de presse la semaine passée et résume d’une certaine manière son état d’esprit. Goûter aux effluves de sa première Otkoberfest en tant qu’entraîneur du Bayern amusait tout particulièrement Carlo Ancelotti. "Je sais combien de bouteilles de vin je peux supporter mais pas quelle quantité de bière je peux supporter", lançait-il. Effet garanti dans l’assistance avec de nombreux sourires.
En 11 semaines passées en Bavière, l’Italien semble déjà chez lui. D’un point de vue des résultats, ses débuts sont presque parfaits avec huit victoires en huit matches, 27 buts marqués et un seul encaissé. Du jamais-vu depuis 18 ans et la première saison d’Ottmar Hitzfeld au club!
Sa manière de faire, tout en rondeur, a rapidement séduit les suiveurs du club qui se délectent de ses traits d’esprit en conférence de presse où il s’exprime dans un allemand mâtiné d’un délicieux accent italien mais aussi et surtout les joueurs.
"Si les joueurs sont plus libres ? Je vous laisse imaginer", a expliqué avec sa retenue légendaire Philipp Lahm sur le plateau de Sport 1 il y a quelques semaines. Le jour de la reprise, le capitaine bavarois a eu un long entretien avec son nouvel entraîneur dans l’intimité du bureau de l’Italien. Ancelotti aime sentir ses hommes, multiplie les contacts avec tout son vestiaire.
"Il nous demande par exemple où on préfère jouer", a précisé, dans TZ, Douglas Costa. "J’ai beaucoup appris avec Pep Guardiola. C’était un super entraîneur. Carlo a plus d’expérience et nous prenons beaucoup de plaisir à l’entraînement", a reconnu dans le même journal Rafinha. "Pour moi, ce sont deux super-entraîneurs."
Qui ont aussi leurs différences. Sous Ancelotti, les joueurs mangent par exemple ensemble après les entraînements. Idéal pour que le groupe se resserre. Sportivement, plus que de parler de mue, l’évolution est palpable et guidée par un concept : le retour d’une certaine forme de verticalité qui faisait la force de l’équipe sous Jupp Heynckes lors de la dernière victoire en C1.
"En fait, il n’y a pas eu beaucoup de changement", a décrypté, sur le site de la Bundesliga, Ancelotti. "Guardiola a fait du très bon travail. Cette équipe est très bonne dans la possession du ballon et dans la circulation. Elle n’est pas difficile à entraîner parce qu’elle a l’habitude de jouer d’une certaine manière. Ce que je veux, c’est continuer à avoir une bonne possession mais aussi essayer de jouer plus verticalement. Il faut que la possession soit finalisée. Qu’elle soit productive. J’aimerais voir plus de centre de nos latéraux. Guardiola préférait que ce soit les ailiers qui centrent, je veux les utiliser pour centrer mais aussi pour être à la réception des centres, je veux plus de monde dans la surface."
Autant de préceptes qui fonctionnent parfaitement depuis le début de la saison et qui vont passer au révélateur du savoir-faire défensif de l’Atlético Madrid où le Bayern se rend ce mercredi soir, là même où il a concédé sa dernière défaite qui avait précipité l’an passé son élimination en demi-finale de la Ligue des Champions, l’objectif majeur du club.