Axel Witsel retrouve la C1: "Bruges a le meilleur football actuel en Belgique"
Nous avons rencontré Axel Witsel au terme de la rencontre entre le Borussia Dortmund et l’Eintracht Francfort. De ses retrouvailles avec la Ligue des Champions à son adaptation vitesse grand V dans un club qui lui sied, le Diable rouge n’a éludé aucun sujet.
- Publié le 18-09-2018 à 06h54
- Mis à jour le 18-09-2018 à 15h44
De ses retrouvailles avec la Ligue des Champions à sa rapide adaptation dans un club qui lui sied, Axel Witsel n'a éludé aucun sujet lorsque nous l'avons rencontré à Dortmund.
C’est au terme de la rencontre entre son Borussia Dortmund et l’Eintracht Francfort que le Diable Rouge a répondu à nos questions. Un match qu’il a débuté sur le banc, avant de venir secouer un cocotier moribond dans les vingt dernières minutes.
Lucien Favre vous a mis sur le banc pour cette rencontre contre Francfort, comment l'avez-vous accueilli ?
"Je préfère toujours jouer mais on a beaucoup de matches et j’ai disputé toute la rencontre de mardi dernier contre l’Islande. Le coach a donc décidé de me laisser un peu au repos, surtout qu’on va maintenant disputer sept rencontres en trois semaines. On a fait tourner pour mieux repartir dès le match contre Bruges."
La prestation de l’équipe était meilleure une fois que vous étiez sur le terrain.
(Sourire). "En entrant au jeu, je me suis bien senti directement. Le plus important était de montrer que je pouvais apporter quelque chose, et je l’ai bien fait."
Vous allez donc rejouer la Ligue des Champions pour la première fois en deux ans et demi et hasard du tirage au sort, ce sera en Belgique. Quelle saveur aura cette rencontre ?
"Ça me fait plaisir de rejouer en Belgique, d’autant que la famille peut venir. Et puis, réentendre l'hymne de la compétition ça va faire du bien. Je l’ai jouée en Asie, mais les sensations et le feeling de la Ligue des Champions en Europe ne sont pas les mêmes."
Que doit espérer Dortmund de cette campagne européenne ?
"D’abord, il faut se concentrer sur le groupe. On doit passer au prochain tour même si ce ne sera pas évident contre l’Atlético Madrid et Monaco. On ne peut pas dire qui seront les deux qualifiés en huitièmes de finale car ce sera assez serré. Un club comme Dortmund est obligé de passer les poules."
Votre club est-il prêt ?
"Je pense oui. Plus les semaines passent et mieux on se sent. Il reste des détails à peaufiner car il y a eu les arrivées de nombreux nouveaux joueurs et ça ne se fait pas en quelques semaines, mais on est sur la bonne voie."
Même si tout a changé à Bruges depuis votre départ de la Pro League en 2011, que savez-vous de cette équipe ?
"Sur les dernières années, c’est une des meilleures formations de Belgique. Elle joue tout le temps le titre et produit actuellement le meilleur football belge, devant Anderlecht et le Standard à mes yeux. Nous sommes plus forts sur papier, mais ce sera une équipe à prendre au sérieux car il faut respecter chaque adversaire. Avec nos qualités et les joueurs qu’on a, on se doit néanmoins d’aller à Bruges pour arracher une victoire."
Quels souvenirs gardez-vous du Club de Bruges ?
"Le match pendant les playoffs en 2011. On gagne 1-0 et je marque un but des vingt mètres qui va en pleine lucarne. C’est l’un de mes plus beaux souvenirs."
"Chadli verra ce que c'est le feu"
Autres retrouvailles en C1, celles avec votre grand ami Nacer Chadli qui évoluera avec Monaco. Qu'est-ce que cela fait d'imaginer deux jeunes des plaines de jeux liégeoises se retrouver dans la plus grande compétition de clubs ?
"Je suis d'abord content pour lui parce que ça fait un bail que Nacer n’a plus joué en Ligue des Champions (NdlR. en 2010 lorsqu’il évoluait à Twente, il avait inscrit trois buts en phase de poules] . C'est top de pouvoir retrouver mon meilleur ami d’enfance. On a commencé tous les deux en étant tout jeunes au Standard, et maintenant on va s’affronter dans la plus grande compétition de clubs."
Vous en avez déjà parlé entre vous ?
"Un petit peu. Je l’ai prévenu que quand il viendra ici à Dortmund, il verra ce que c’est le feu (rires) ."
"Le Borussia Dortmund me correspond"
En Allemagne, les gens sont étonnés de votre adaptation rapide. Comment s'est-elle passée ?
"Je suis resté moi-même. Je n’ai pas changé ma manière d’être en arrivant ici, mais j’ai été bien accueilli par tout le monde : le staff, les joueurs et les supporters. Je me suis directement bien senti dans ce club qui me correspond. Les deux buts que j’ai inscrits m’ont bien aidé aussi."
Vous venez justement de remporter le prix du plus beau but du mois d’août pour votre bicyclette contre Leipzig, comment avez-vous accueilli cette récompense ?
"Ça ne m’est pas arrivé souvent mais ça fait toujours plaisir. J’ai eu la chance de faire de bons débuts, et en plus de marquer. Ce n’est pas la première fois que j’inscris une retournée, mais c’est l’une des premières fois où je reçois un prix pour cela."
C’est le plus beau but de votre carrière ?
(Il hésite). "Je ne sais pas. Je n’en ai pas mis beaucoup, mais j’en ai inscrit quelques beaux [NdlR. Contre Gibraltar et avec Benfica contre Twente en 2012] . Celui avec le Standard lors des playoffs contre Bruges était pas mal aussi."
Lucien Favre n’est pas étranger à cette adaptation, qu’apporte-t-il à cette équipe ?
"C’est un coach qui parle beaucoup et qui est proche de ses joueurs. Il arrive à bien gérer son groupe et apprécie les jeunes, qui sont nombreux dans notre équipe, à qui il donne sa confiance."
Vous avez été chaudement accueilli à votre montée au jeu contre Francfort. Qu’est-ce que cela fait d’évoluer dans une ambiance comme celle de Dortmund ?
"C’est magnifique d’avoir l’opportunité de jouer un match sur deux en championnat avec nos supporters dans ce stade. Et il y a encore la Coupe et la Ligue des Champions. C’est un stade incroyable où les supporters mettent le feu. On m’a dit que ce serait encore plus chaud contre Schalke 04" [NdlR. le duel ancestral de la Ruhr] . Ils me font penser aux supporters du Standard, mais fois cent."
Quelles sont les chances de concurrencer le Bayern Munich et de mettre fin à six années d’hégémonie ?
"On doit faire notre chemin et ne pas trop penser au Bayern. Ils dominent depuis mal d’années, même si Dortmund a été champion il y a quelques saisons [NdlR. en 2011 et 2012] . Il faut qu’on regarde match par match et qu'on ne se prenne pas la tête avec la rivalité avec le Bayern."
Vous avez dit vouloir apprendre l’allemand pour faciliter votre intégration, où en êtes-vous à ce niveau ?
"J’ai d’abord dû m’installer. J’ai pu trouver une maison et je ne loge plus à l’hôtel. Il manque quelques détails, mais après je vais m’organiser avec le club car il est possible d’avoir un prof, que certains joueurs fréquentent déjà. Je vais faire le maximum pour essayer d’apprendre l’allemand le plus rapidement possible. Ce ne sera pas simple mais je me dois de le faire pour faciliter la communication."