Comment Roberto Mancini a conquis l’Italie
Face à l’Arménie, le sélectionneur italien vise un inédit grand chelem en éliminatoires.
- Publié le 18-11-2019 à 15h11
- Mis à jour le 19-11-2019 à 10h44
Face à l’Arménie, le sélectionneur italien vise un inédit grand chelem en éliminatoires. L’homme n’a pas cherché à bouder son plaisir. Personne ne l’aurait vraiment cru. Au sortir du succès acquis avec la manière en Bosnie vendredi (0-3), Roberto Mancini ne pouvait que sourire après cette dixième victoire de rang, la neuvième dans ces éliminatoires, qui lui a valu de battre le record établi par le mythique Vittorio Pozzo entre 1938 et 1939, à une époque où la Squadra était double championne du monde. "C’est plaisant ; je mentirais si je dis le contraire : Pozzo est une légende", a reconnu Mancini qui, à défaut d’en être une, a totalement conquis tout un pays. Qui avait accueilli sa nomination sur le banc de la Squadra au mieux dans l’indifférence, au pire par un énorme scepticisme.
Parce qu’il faut se souvenir qu’au moment de trouver un successeur à Giampiero Ventura qui avait failli dans sa mission de qualifier l’équipe pour la Coupe du monde, deux pistes s’étaient dégagées en priorité.
Antonio Conte, à l’époque en poste à Chelsea, avait laissé entendre qu’un retour qu’il avait occupé entre 2014 et 2016 l’intéressait et, surtout, Carlo Ancelotti, qui s’était fait licencier par le Bayern Munich, faisaient figure de favoris.
Avant que la candidature de Mancini n’émerge un peu par défaut et soit définitivement actée en mai 2018 après la rupture par consentement mutuel de son contrat au Zenit.
Et si les débuts ont été un peu balbutiants, son sans-faute inédit sur la route de l’Euro 2020 plaide pour celui qui a associé les résultats à la manière, avec une identité de jeu enfin définie et franchement plaisante. "Les garçons se sont montrés ouverts et nous avons essayé d’introduire de nouvelles idées", reconnaît le principal intéressé qui a utilisé en tout 52 joueurs en dégageant une colonne vertébrale autour de Gianluigi Donnarumma, de Leonardo Bonucci, de Marco Verratti, de Jorginho, d’Andrea Belotti et de Ciro Immobile.
"Il a hérité d’un groupe qui n’avait pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde et d’un championnat inondé d’étrangers. Le climat n’était pas bon. Son travail avec ses garçons était difficile à imaginer. La Squadra doit servir d’exemple au reste du pays ; elle gagne, convainc et donne du plaisir", a lancé dans La Gazzetta Arrigo Sacchi. "Mancini a mis en place des bases, ses choix sont intelligents et positifs. Ce n’est plus un football négatif, défensif et ennuyeux. Ils progressent à chaque match."
Au point que Dino Zoff les voit aller loin : "J’aime cette équipe, l’entraîneur est bon", a salué le légendaire gardien dans le Corriere dello Sport. "Ils sont costauds et jouent bien. Clairement, ils peuvent gagner l’Euro."
Qu’ils aborderont en tête de série avec leurs trois matchs de groupe à jouer à Rome.