Les Diables Rouges ne doivent pas craindre les ex-prisonniers russes Kokorin et Mamaev
Condamnés à 1,5 an de prison pour coups et blessures, les internationaux sont libres.
- Publié le 15-11-2019 à 09h10
- Mis à jour le 15-11-2019 à 09h13
Condamnés à 1,5 an de prison pour coups et blessures, les internationaux sont libres. Ce samedi soir, la Belgique ne doit pas craindre les (ex-) internationaux russes Aleksandr Kokorin (Zenit Saint-Pétersbourg, 48 sélections) et Pavel Mamaev (Krasnodar, maintenant Rostov, 15 sélections). Le 8 mai, les deux footballeurs ont été condamnés à 17 et 18 mois de prison fermé pour coups et blessures et hooliganisme. Le scandale a secoué le football russe.
Kokorin et Mamaev ont déjà été libérés sous caution le 17 septembre, après seulement cinq mois de détention, en raison de leur comportement exemplaire en cellule. Ils ont notamment été employés à l’atelier couture de leur prison et ils ont participé à de nombreux tournois de football avec d’autres détenus.
Les faits datent d’octobre 2018. En état d’ivresse avancée, les deux footballeurs s’étaient d’abord violemment attaqués, dans la rue, au chauffeur d’une animatrice télé. Puis, quelques heures plus tard, ils s’en étaient pris à deux hauts fonctionnaires du ministère russe du Commerce, assis dans un café. Cette dernière agression avait été filmée par des caméras de surveillance et diffusée sur les réseaux sociaux. Un des fonctionnaires s’était pris une chaise dans le visage.
Les deux joueurs n’étaient déjà plus appelés depuis juillet 2016 par le sélectionneur russe. Ils étaient suspendus par leur Fédération après la divulgation d’une vidéo les montrant lors d’une soirée arrosée dans un night-club de Monte-Carlo, quelques jours après l’élimination de la Russie à l’Euro 2016.
Au total, ils auraient dépensé 250 000 euros en champagne. Ils avaient commandé 500 bouteilles d’Arman de Brignac, qui passaient de bouche en bouche.
Kokorin, un attaquant qui a marqué 106 buts en dix ans de carrière professionnelle, n’est pas un inconnu pour la Belgique. Il a joué les 90 minutes contre la Belgique au Mondial 2014 au Brésil (1-0 pour les Belges) et a rencontré quatre fois Anderlecht en Coupe d’Europe : deux fois avec le Zenit Saint-Pétersbourg en Ligue des champions (2-0 à Anderlecht et 3-1 au Zenit) et deux fois avec le Dinamo Moscou en Europa League (0-0 à Anderlecht, 3-1 au Dinamo). Mamaev a joué 27 minutes contre la Belgique en amical en 2010 (0-2).
Ils ont repris le football mais ne rejouent pas encore de matchs.
Les footballeurs russes et l’alcool : ce n’est pas nouveau
Les précédents alcoolisés Surtout Andrei Archavin, ex-star d’Arsenal, était spécialiste en la matière.
Ce n’est pas la première fois que des joueurs professionnels russes sont soupçonnés d’avoir consommé trop d’alcool. En 2009, plusieurs joueurs de l’équipe nationale auraient bu de l’alcool et fumé de la chicha jusqu’à 4 heures du matin à la veille du match de barrage pour la Coupe du monde 2010 contre la Slovénie. La Russie avait gagné ce match aller (2-1) mais elle s’était fait éliminer à l’issue du match retour (1-0).
La même chose se serait passée avant le match contre l’Allemagne (0-1) de cette même année. Les joueurs auraient attendu que leur coach Guus Hiddink aille dormir pour consommer des litres de bière en compagnie de filles habillées en tenues légères. Chef d’orchestre de la "bacchanale", comme le décrivait la presse russe, était Andrei Archavin (ex-Arsenal). L’année passée, une vidéo surréaliste a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Complètement ivre, Archavin avait quitté un club de striptease… à cheval, au centre de Saint-Petersbourg. À sa décharge : il avait déjà arrêté sa carrière à Kairat, au Kazakhstan.
Ils ont retrouvé un (grand) club
Le monde du football est clément, surtout quand il s’agit de bons joueurs. Peu de temps après leur libération, Kokorin et Mamaev ont retrouvé un club. Et non des moindres. Kokorin a pu rester au Zenit, qui avait pourtant cassé son contrat, signant jusqu’à la fin de la saison. Mamaev n’a pas pu retourner à Krasnodar, qui avait mis un terme à son contrat, mais le joueur de 31 ans a trouvé un autre employeur en D1, à savoir Rostov. "Tout ce qui lui est arrivé l’année dernière appartient au passé", a estimé Valery Karpin, l’entraîneur de Rostov. "Je pense qu’il a beaucoup appris sur lui-même durant cette période passée en prison." En ce moment, le Zenit est premier au classement ; Rostov, troisième.