Euro 2020: où en sont les favoris, principaux concurrents des Diables Rouges ?
France, Espagne, Allemagne, Italie, Portugal, Angleterre, Pays-Bas: voici les grosses nations qui vont tenter d'empêcher la Belgique de gagner l'Euro 2020.
- Publié le 21-11-2019 à 12h01
- Mis à jour le 21-11-2019 à 13h04
France, Espagne, Allemagne, Italie, Portugal, Angleterre, Pays-Bas: voici les grosses nations qui vont tenter d'empêcher la Belgique de gagner l'Euro 2020.
Comme les Diables Rouges, ces nations sont citées parmi les favorites à la victoire finale. Où en sont-elles juste après les matches de qualification? Tour d'horizon.
La France dans la danse
Les Bleus n’ont pas beaucoup bougé depuis leur sacre mondial. Les champions du monde s’appuient sur les mêmes forces et les mêmes cadres.
Ses éliminatoires : moyen plus
Pour n’avoir pris qu’un point sur six à la Turquie, les Français ne seront pas tête de série.
Son joueur clef : Antoine Griezmann
Entre son but contre l’Islande et celui en Moldavie, Antoine Griezmann a traversé un tunnel inédit pour lui en sélection de 667 minutes sans marquer dans ces qualifications. Le buteur a enfilé ses habits de créateur, confirmant sa mue avec 9 passes décisives, ce qui fait de lui le meilleur passeur des éliminatoires.
Ses nouveautés : Lenglet et Coman
Plus que la défense à trois testée en Albanie, les Bleus ont vécu des aménagements à la marge dans leur équipe type. Comme à Barcelone, Lenglet est passé devant Umtiti en charnière centrale. Sur l’aile gauche du 4-2-3-1, Coman a surfé sur sa forme au Bayern pour s’affirmer et menacé en fonction de l’opposition la place de titulaire de Matuidi. Souvent sans Pogba et Kanté (respectivement deux et un match sur huit), les Français ont pu s’appuyer sur Tolisso. D’ici à l’Euro, la question du temps de jeu en club de Giroud s’annonce préoccupante.
L’équipe-type : Lloris ; Pavard, Varane, Lenglet, Hernandez ; Pogba, Kanté ; Mbappé, Griezmann, Coman ; Giroud.
L’Espagne en plein psychodrame
Le retour de Luis Enrique rebat forcément les cartes.
Exit Robert Moreno, revoilà Luis Enrique. Ce qui va changer les choses.
Ses éliminatoires : mitigées
Si elle est restée invaincue pour la troisième fois de rang lors de ces qualifications, la Roja a bouclé les éliminatoires sur un sentiment mitigé lié à ses nuls poussifs en Norvège ou en Suède (1-1).
Son joueur clef : Sergio Ramos
Alors que certains guettent son déclin, Sergio Ramos reste plus que jamais le patron de cette sélection. Co-meilleur buteur des éliminatoires avec les attaquants Morata et Rodrigo (5 réalisations), le défenseur a assumé ses responsabilités, notamment sur penalty.
Ses nouveautés : Enrique et de la densité
Le quatrième changement de sélectionneur en 18 mois promet de tout changer à nouveau ou presque. Comment le groupe qui avait pris ses aises avec un Robert Moreno jugé un peu laxiste va-t-il se comporter avec le retour de Luis Enrique ? Le technicien va retrouver un effectif riche en densité. Certains sont revenus, à l’image de Cazorla et Albiol, champions du monde… 2008, d’autres sont apparus tel Ruiz, Rodrigo ou Moreno alors que l’émergence de Rodri et de Kepa a bousculé Busquets et De Gea sans oublier les jeunes aux dents longues que sont Olmo, voire Traoré ou Fati.
L’équipe type : Kepa ; Carvajal, Ramos, Albiol, Alba ; Saul, Rodri, Thiago Alcantara ; Cazorla ; Rodrigo, Morata.
L’Allemagne se cherche
La Mannschaft affiche un nouveau visage.
La campagne de Russie a abouti à une révolution côté allemand.
Ses éliminatoires : bipolaires
Les Pays-Bas ont d’abord rimé avec coup d’éclat après la victoire 2-3 à Amsterdam puis avec coup de froid suite à la claque à Hambourg (2-4), le tout pour un bilan ambivalent qui rappelle que la Mannschaft se cherche.
Son joueur clef : Serge Gnabry
Positionner cet ailier de formation dans l’axe reste l’une des plus belles trouvailles de Joachim Löw et a permis à Serge Gnabry de traverser cette campagne au sprint avec 8 buts en 7 matchs, lui qui a marqué à 13 reprises en 12 sélections seulement.
Ses nouveautés : tout a changé…
À l’exception de Joachim Löw, tout a changé en Allemagne ou presque. L’engouement populaire a disparu : un désamour s’est installé autour de cette Mannschaft qui a évolué contre la Biélorussie devant 10 000 sièges vides à Mönchengladbach.
Le technicien a soldé l’héritage du Mondial 2014 en mettant à la retraite Boateng, Hummels et Müller, a alterné les systèmes défensifs à trois ou à quatre sans trouver un équilibre que le retour incertain de Süle, gravement blessé et out jusqu’au printemps, menace.
Propulsé titulaire alors qu’il n’avait pas été sélectionné en Russie, Sané fait face à la même incertitude pour l’Euro dans un collectif où Ginter s’est affirmé derrière et où Kimmich a été repositionné avec succès au milieu aux côtés d’un Kroos taille patron.
L’équipe-type :Neuer ; Klostermann, Ginter, Süle, Schulz ; Gündogan, Kimmich, Kroos ; Gnabry, Werner, Sané.
L’Angleterre d’attaque
Les Three Lions ont marqué une fois toutes les 19 minutes.
En moyenne, l’Angleterre a tout simplement la meilleure attaque des qualifications…
Ses éliminatoires : explosives.
Si leur groupe était franchement faible (République tchèque, Kosovo, Bulgarie et Monténégro), les Anglais ont tout explosé sur leur passage avec 4,6 buts par match…
Son joueur clef : Raheem Sterling
Si Harry Kane a lui aussi été décisif à… 17 reprises (12 buts et 5 passes décisives), Raheem Sterling (8 buts et 9 passes décisives) a été plus efficace encore avec une action décisive toutes les 33 minutes. Un rendement statistique irréel.
Ses nouveautés : de la jeunesse et un système
Aperçue au Mondiale, la dépendance à Kane appartient au passé vu l’éventail des possibilités offensives. Derrière le trio Kane – Sterling – Rashford, les alternatives s’appellent Hudson-Odoi, Sancho ou encore Abraham. Le rajeunissement enclenché par Gareth Southgate touche aussi le milieu avec l’apparition de Mount et Maddisson. Résultat, une densité de joueurs importante qui se fond dans un nouveau système : oubliée la défense à trois du Mondial, le 4-3-3 actuel se veut plus équilibré même si la charnière centrale peut grincer en l’absence de Stones qui forme un binôme solide avec Maguire.
L’équipe-type : Pickford ; Alexander-Arnold, Stones, Maguire, Chilwell ; Oxlade-Chamberlain, Winks, Henderson ; Rashford, Kane, Sterling.
Le Portugal dans le dur
Le champion d’Europe en titre a peiné pour se qualifier.
La Seleçao a remporté les deux dernières compétitions continentales (Euro et Ligue des Nations) mais certains doutes l’escortent.
Ses éliminatoires : poussives
Les deux nuls pour commencer contre l’Ukraine et la Serbie ont obligé le Portugal à devoir arracher sa qualification lors de la dernière journée. Poussif…
Son joueur clef : Cristiano Ronaldo
Certains guettent son déclin, lui répond sur le terrain. En attendant de marquer pour la centième fois sur la scène internationale, Cristiano Ronaldo a encore porté sa sélection par son efficacité, inscrivant 11 des 22 buts de la sélection.
Ses nouveautés : une défense réaménagée
Sans y toucher, Fernando Santos a modifié la moitié de sa défense. À droite, Joao Cancelo (Manchester City) et Ricardo Pereira (Leicester) sont apparus dans le paysage quand, dans l’axe, Ruben Dias s’est révélé. Au milieu, Bernardo Silva et Bruno Fernandes prennent aussi de plus en plus d’épaisseur.
Mais la principale interrogation à résoudre reste de savoir comment entourer Ronaldo. André Silva s’est perdu, se voyant dépassé par son coéquipier à Francfort Paciença. Le prodige Joao Felix peine lui à digérer son transfert à 126 millions à l’Atletico.
L’équipe-type : Rui Patricio ; Ricardo Pereira, Ruben Dias, Pepe, Guerreiro ; Neves, Caravalho, Fernandes ; Silva, Ronaldo, Joao Felix.
L’Italie séduit
Roberto Mancini a réussi son premier pari.
Les Italiens ont changé de style et renaissent à l’ambition.
Ses éliminatoires : séduisantes
Dix matchs, dix victoires et 37 buts marqués : la Squadra a survolé son sujet sans jamais vraiment trembler. Tout en offrant des garanties dans le jeu.
Son joueur clef : Marco Verratti
Sur ses sept matchs en éliminatoires, Marco Verratti, auteur de deux buts, a marqué deux fois plus que sur ses 29 sélections précédentes. Ce qui démontre que le milieu (27 ans) a enfin trouvé sa place plus de sept ans après ses débuts internationaux.
Ses nouveautés : Mancini a tout rajeuni
L’Italie rime désormais avec Mancini. Le sélectionneur a réussi sa mission avec un projet de jeu audacieux organisé autour d’un 4-3-3 qui a permis à la Squadra de reconquérir les cœurs deux ans après le cataclysme né de la non-qualification au Mondial russe. Le tout en étant porté par le souffle de la jeunesse et deux trentenaires titulaires : Chiellini (35 ans) et Bonucci (32 ans). Cette charnière et la paire Verratti – Jorginho apporte du vécu comme Insigne, Belotti qui alterne en pointe Immobile pour encadrer une nouvelle vague alléchante incarnée par Barella, Zaniolo, Tonali, Chiesa ou Pellegrini, 21 ans de moyenne d’âge…
L’équipe-type : Donnarumma ; Florenzi, Bonucci, Chiellini, Emerson ; Barella, Jorginho, Verratti ; Chiesa, Immobile, Insigne.
Revoilà les Pays-Bas
Après deux phases finales manquées, les Néerlandais sont de retour.
Pragmatiques et débordants de confiance en eux, les hommes de Ronald Koeman ont des arguments. Et des limites aussi.
Leurs éliminatoires : convaincantes
Dans le sillage des promesses essaimé en Ligue des Nations, les Oranje ont confirmé qu’ils pouvaient se montrer convaincants, avec notamment une victoire marquante en Allemagne (2-4).
Leur joueur clef : Memphis Depay
Ses six buts et huit passes décisives servent à dessiner le portrait d’un indispensable. Depuis qu’il a été repositionné avant-centre, Memphis Depay a pris une nouvelle dimension qui confère la dépendance. Son absence lors du poussif 0-0 en Irlande du Nord l’a mis en évidence.
Leurs nouveautés : leur jeunesse et leurs expatriés
Résumer les Pays-Bas à sa jeunesse serait à la fois une erreur et réducteur. L’émergence des pépites de l’Ajax a facilité la tâche de Ronald Koeman avec De Ligt, de Jong ou encore Van de Beek. Mais le trio s’est aussi greffé à une colonne vertébrale d’expatriés constituée par Van Dijk, le meilleur défenseur central du monde actuellement, Wijnaldum et Depay. Mais si Bergwjin ou le jeune Malen (20 ans) ont du talent, offensivement, les revenants Babbel et Promes restent un cran en dessous des gros calibres continentaux.
L’équipe-type : Cillessen ; Veltman, Van Dijk, De Ligt, Blind ; Wijnaldum, Van de Beek, De Jong ; Bergwijn, Depay, Babel.