Et si on défendait Neymar ?
Le Brésilien est revenu sur les critiques qui l’ont touché pendant la Coupe du Monde
- Publié le 23-07-2018 à 14h03
- Mis à jour le 19-11-2018 à 23h12
Le Brésilien est revenu sur les critiques qui l’ont touché pendant la Coupe du Monde Montages à la pelle, moqueries, critiques, voire insultes, Neymar a connu un Mondial… difficile. Et l’on ne parle pas que de la désillusion vécue sur la pelouse de Kazan contre les Diables Rouges.
Rarement un joueur aura autant flingué son image en aussi peu de temps que le Brésilien, qu’on voyait offrir à son pays une éclatante rédemption sous la forme d’une sixième étoile. Il n’en fut rien, et le grand public ne retiendra pas ses prestations footballistiques, mais plutôt les… scéniques, par moments carrément grotesques.
Mais n’a-t-on pas été trop dur avec le Paulista ? Pour ce dernier, la réponse est naturellement "si". "On a plus critiqué celui qui subit les fautes que celui qui les commet. Ceux qui les ont commises sont sortis indemnes" , a-t-il expliqué à l’ AFP, deux semaines après le but de Kevin De Bruyne. "Moi, je ne suis pas allé au Mondial pour subir des fautes, j’y suis allé pour battre mes adversaires" , a-t-il ajouté, conscient que c’est précisément sa force et son talent balle au pied qui poussent ceux-ci à commettre la faute. "Ils savent que sinon je vais droit au but."
Car les faits sont là, Neymar reste la plus grande victime des tacles adverses du tournoi. Avec 5,2 fautes commises sur lui par rencontre, il figure devant Isco (4,8) et Eden Hazard (4,5). Pas illogique quand on sait que le bonhomme a tenté 7,8 dribbles par match (pour 4,4 réussis), tenté sa chance 5,2 fois au but et délivré 4,6 key passes par match (seuls Cristiano Ronaldo et Mesut Özil ont fait mieux dans les deux derniers domaines).
Une sorte de rançon de la gloire, certes, mais qui ne doit cependant pas occulter le fait que le numéro 10 auriverde a été copieusement matraqué durant trois semaines.
"Oui, mais Eden Hazard aussi et il ne plonge pas." Non, la comedia dell’arte n’est pas un art dans lequel brille le Belge, contrairement au Brésilien, qui possède en lui cette dose de vice dont on ne distingue pas de trace chez le Brainois. C’est bien sûr tout à son honneur.
En 2015, José Mourinho aussi l’avait relevé : " Si c’était un autre joueur, il plongerait, se roulerait par terre et réclamerait une carte jaune" , avait déclaré le Special One. "Mais le gamin est pur, naïf, comme s’il jouait toujours chez les jeunes. Pour qu’il se retrouve au sol, il faut quelque chose de très méchant."
Est-ce pour autant que Neymar mérite un tel traitement, lui qui "sera critiqué s’il se colore les cheveux ou s’il apparaît trop émotif" , comme le disait son ami Dani Alvès.
Sans doute pas, même si son caractère, sa grande gueule et son goût pour la provoc feront toujours de lui une personnalité clivante au sein du football. Mais aussi une personnalité nécessaire, qui fait bouillonner et vivre ce sport en lui apportant cette touche humaine, entre coups d’éclat et roublardise.
Un peu comme Luis Suarez ou encore Cristiano Ronaldo, au final… Un joueur qui comme lui a dû supporter très jeune une pression monstre. Excepté CR7 et Lionel Messi, sans doute aucun joueur ne porte un tel poids sur ses épaules : 200 millions de personnes, droguées au foot, sont derrière leur sélection, dont le porte-étendard est Neymar. Une star qui n’avait plus joué depuis fin février (fracture du métatarse).
Plusieurs voix se sont élevées pour défendre la star du PSG…, principalement brésiliennes : Kakà, Rivaldo, Alvès, Tite. Mais aussi Xavi. Pour l’ex-génie de Barcelone, le Brésilien est comme ça. "Vous ne pouvez pas lui reprocher de ne pas avoir essayé ou de ne pas avoir de personnalité", explique l’ancien 6 du Barça. "Il osera toujours défier un joueur et portera le poids de l’équipe sur lui et je préfère avoir un joueur comme ça de mon côté plutôt que quelqu’un qui se cache ou qui a peur de prendre des risques."
Et si, une fois encore, Xavi avait raison ?