Enzo Scifo rompt le silence: "Anderlecht va m’appeler ? Je l’espère…"
Après deux ans de silence, voici la première interview d’Enzo Scifo, que Michael Verschueren va contacter pour une entrevue.
- Publié le 11-12-2018 à 06h38
- Mis à jour le 11-12-2018 à 11h09
Après deux ans de silence, voici la première interview d’Enzo Scifo, que Michael Verschueren va contacter pour une entrevue. On croyait qu’il avait disparu de la planète. Mais, dimanche soir, Enzo Scifo (52 ans) a effectué sa réapparition sur le terrain de son Parc Astrid sous les applaudissements de tous les supporters. Puis, Scifo s’est installé aux côtés du président Marc Coucke, comme c’est devenu la tradition à Anderlecht.
De bonne source, nous avons appris qu’Anderlecht et, plus précisément, Michael Verschueren, va se mettre autour de la table avec Scifo pour voir s’il peut signifier quelque chose pour le club. Une fonction n’a pas encore été définie. Contacté par nos soins, Scifo a réagi : "J’espère qu’ils me contacteront. Je suis disponible et à l’écoute. J’ai toujours dit que j’aimerais retravailler avec ce club-là. Mon souhait est de renouer avec le foot, tout le monde le sait. Seules les mauvaises langues pensent que je ne m’intéresse plus au football."
Enzo a donc brisé le silence. Il y avait plus de deux ans - après avoir démissionné comme entraîneur de l’équipe nationale U21 - qu’il n’avait plus parlé dans les médias. "Je ne suis pas du genre à vouloir me vendre quand je suis sans emploi" , s’explique Scifo.
Depuis quand n’étiez-vous plus allé à Anderlecht ?
"Depuis Anderlecht - Bruges d’il y a environ un an (NdlR : le 0-0 du 5 novembre 2017) . J’avais été invité dans les loges par un sponsor, pas par la direction comme maintenant."
Avez-vous une fonction en tête ?
"Ma première mission est de coacher. Mais, dans un club comme Anderlecht, où il y a plusieurs choses à faire, je pourrais me retrouver dans une autre fonction. J’ai eu un très bon contact avec Michael. S’il me fait une proposition, je l’étudierai à fond et avec plaisir. Mais, tant qu’il n’y a rien d’officiel, je préfère ne pas trop m’exprimer."
Que peut-on attendre de votre part ?
"Je n’ai pas la baguette magique pour tout régler en quelques mois. Par contre, il faut retrouver très rapidement cet état d’esprit dominant, qu’on a perdu. Là, moi-même ou d’autres qui connaissent la maison sont capables d’apporter cette expérience."
Vous avez entendu Zetterberg, ces derniers temps ?
"Non. Mais cela m’a ravi d’entendre qu’il renforce le staff. Il ne va pas résoudre tous les problèmes à lui seul. Mais c’est bien qu’on ait pensé à lui. Il va remettre les choses au point, en collaboration avec le staff actuel, qui est aussi capable de le faire. Mais cela prend du temps."
Combien de temps ?
"La nouvelle direction reconstruit le club parce que le travail a été mal fait pendant des années. Il ne faut pas être un expert du football pour analyser que l’équipe n’était pas à niveau."
Quel travail a été mal fait ?
"Notamment au niveau du recrutement. Voilà sept à huit ans que je me suis souvent posé des questions quand Anderlecht a recruté des joueurs qui n’avaient pas le niveau. Je ne veux pas polémiquer, mais c’est un constat. L’excuse, c’était que le football a changé. Je ne suis pas d’accord avec cela. Le football a changé partout. Mais, partout, on n’a pas commis les mêmes erreurs. L’ADN ne s’est pas perdu en un an. Les grands clubs préservent leur identité d’année en année."
Avez-vous été déçu par le niveau d’Anderlecht contre Charleroi ?
"Anderlecht est une équipe qui se cherche un peu. On sent qu’on fait confiance aux jeunes. Mais il faut faire attention de ne pas les brûler. C’est bien de les lancer. Mais trop en une fois, je suis mitigé. Ce n’est pas l’idéal."
Vous n’êtes pas d’accord avec Vanhaezebrouck ?
"Je n’ai pas de reproches à lui adresser ! Il connaît ses joueurs, il connaît le contexte. Chapeau à Hein qu’il le fasse. Et chapeau aux joueurs qui ne s’en sortent pas mal dans un contexte difficile. Il y a quelques joueurs qui m’ont agréablement surpris. Comme Sambi Lokonga. Il me semblait très serein, il jouait juste."
Et Verschaeren ? Il a aussi 17 ans et demi, comme vous, lors de vos débuts contre le Beerschot, en 1983.
"Sincèrement, je l’ai trouvé bon aussi. Il a du potentiel. Ses qualités techniques sont au-dessus de la moyenne. Mais la différence, c’est que moi, j’étais entouré par des joueurs expérimentés comme Vercauteren, Lozano, Olsen, Vandereycken, Frimann et autres. Et nous dominions le championnat et tous les matchs. C’était plus facile à s’intégrer. Ce n’est pas aux jeunes de porter l’équipe."
“J’étais convaincu que je viendrais avec Puel”
Scifo est déçu de ne plus rien avoir entendu de Van Holsbeeck depuis 2016.
Depuis son départ d’Anderlecht pour Charleroi en 2001, Scifo a toujours rêvé de revenir à Anderlecht. En 2010, il avait été cité comme candidat principal à la succession de Johan Walem comme coach des U21 du Sporting. Mais les contacts les plus concrets datent de l’été de 2016, quand Claude Puel a failli signer comme coach d’Anderlecht.
Scifo garde un souvenir amer de cette entrevue avec l’ancienne direction. “Surtout un sentiment de déception”, témoigne Scifo. “J’avais vu Van Holsbeeck et Roger Vanden Stock. Je pensais qu’il allait y avoir quelque chose. J’avais beaucoup d’espoir et d’envie. Et finalement, il n’y a rien eu du tout.”
En effet, Anderlecht a préféré la piste Weiler. “On m’avait annoncé que je travaillerais dans le staff avec Puel. J’étais convaincu que cela se ferait. Entre-temps, je ne sais toujours pas ce qui s’est passé.”
Scifo n’a plus jamais entendu quoi que ce soit de Van Holsbeeck. “Je n’ai reçu aucune explication. Quand on t’appelle et que finalement, il n’y a rien, tu te poses des questions. C’est étonnant qu’en 17 ans, il n’y a jamais eu la volonté de travailler avec moi.”
Le public, par contre, ne l’a pas oublié. “Son ovation ne m’a pas surpris. Il a de la reconnaissance envers tous ceux qui ont apporté énormément au club.”