"Entre Flamands, nous devions parler français"
- Publié le 04-09-2018 à 16h26
- Mis à jour le 04-09-2018 à 16h24
À Mouscron, il était là pour faire le nombre de Belges et est tombé sur un coach qui ne comptait pas sur lui Le prêt de Birger Verstraete à Mouscron a fait couler beaucoup d’encre. Aux côtés de Sven Dhoest et de Zinho Gano, il débarque au Canonnier en toute fin de mercato estival 2014 pour vivre une saison extrêmement compliquée.
"La situation était vraiment bizarre pour lui comme pour nous", lance Sven Dhoest. "Il n’y avait pas assez de Belges dans l’effectif (NldR : le club était alors une succursale du Losc) et on est vraiment venus pour qu’il y ait assez de Belges sur la feuille de match."
Une situation frustrante car Birger Verstraete montrait déjà de belles choses. "Il avait beaucoup de qualités et un gros potentiel", affirme l’ancien Hurlu Teddy Mézague. "Il est arrivé pour prendre du temps de jeu mais il n’en a pas reçu ou presque. Il a eu la malchance que le coach en place (NdlR : Rachid Chihab) ne voulait pas de lui. Il avait beaucoup de joueurs de Lille sous la main et il les connaissait bien. Ce n’était pas simple de se faire un trou. Ce n’est vraiment pas de sa faute qu’il n’ait pas pu jouer. Ses qualités n’ont jamais été remises en question."
Cette expérience négative lui a forgé un sacré caractère. Bosseur depuis ses jeunes années, l’Ostendais n’a rien lâché. "Nous travaillions à fond toute la semaine mais nous ne pouvions pas jouer", se souvient Dhoest. "Nous étions sur le banc même quand notre concurrent direct était moins bon que nous. Mentalement, cela nous a forgés. Nous avons appris que le football avait ses bons côtés mais également ses moments difficiles. Nous étions face à une concurrence impossible à battre mais nous devions continuer à bosser dur."
Si la fin de saison et le changement de coach lui ont offert davantage de temps de jeu, cette expérience reste gravée comme une épreuve dans la tête de Verstraete. "Même dans le vestiaire ce n’était pas simple", ajoute Sven Dhoest. "Nous étions quatre néerlandophones et on nous interdisait de parler néerlandais entre nous. On nous disait que si nous ne parlions par français, les autres allaient penser qu’on les critiquait. Quand nous étions seuls nous pouvions parler notre langue mais dans le vestiaire, nous devions nous forcer à parler en français."
R. V.P.